Dans un communiqué, le Hamas fait savoir qu’il condamne le licenciement des employés de l’agence de l’ONU faisant l’objet d’une enquête pour participation présumée aux attaques du 7-Octobre, « sur la base d’informations sionistes », rapporte Haaretz. « Nous rejetons fermement l’annonce de l’Unrwa qui décrit les forces de résistance comme des organisations terroristes… ce n’est pas le rôle de l’Unrwa de prendre une position politique », ajoute le groupe palestinien, avant de poursuivre : « Il est clair que l’Unrwa fait l’objet de chantage de la part des pays qui soutiennent le terrorisme israélien. »

Le Hamas déclare dans un communiqué qu’Israël mène une « campagne d’incitation » contre les agences de l’ONU qui fournissent de l’aide aux Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza. Il met en avant une accusation israélienne de « collusion » entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Hamas, que l’organisation mondiale a fermement rejetée vendredi.

Il a également souligné les allégations selon lesquelles le personnel de l’Unrwa aurait participé à l’attentat du 7 octobre, ce qui a conduit les États-Unis, le Canada et l’Australie à réduire leur financement de l’organisation d’aide aux réfugiés palestiniens. « Nous soulignons l’importance du rôle de ces agences dans l’aide apportée à notre peuple et dans la documentation des crimes de l’occupation », a-t-il déclaré.

La Haute Cour de Nairobi (Kenya) invalide le plan de déploiement de policiers kenyans en Haïti.  

Un juge de la Haute Cour de Nairobi (Kenya) a rejeté, vendredi 26 janvier 2024, le plan visant à envoyer des policiers en Haïti pour diriger la Mission multinationale d’appui à la sécurité, autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le juge estime qu’il devrait y avoir un accord de « réciprocité » signé avec le pays receveur de troupes, explique notre correspondante à Nairobi. Et le pays doit en avoir fait directement la demande auprès du Kenya, ce qui n’est pas le cas. Le gouvernement a immédiatement annoncé son intention de faire appel de la décision et d’autres options sont envisageables, mais un autre argument est avancé par les opposants au projet : les avocats à l’initiative du recours en justice mettent en cause la légitimité du gouvernement haïtien, dans un pays qui ne compte plus aucun représentant élu au niveau national.

Le gouvernement a annoncé dans un communiqué qu’il allait contester immédiatement cette décision.

L’écrivain haïtien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Marie Théodat n’est pas surpris : « une mission d’urgence annoncée depuis près de six mois et qui traîne et qui a tant de mal à se mettre en place, c’est le signe que les Kenyans y vont à reculons. » L’auteur rappelle que le Kenya est « le dernier mandataire d’une mission refusée par les États-Unis, le Canada et tant d’autres pays qui auraient eu beaucoup plus de moyens et de raisons d’intervenir en Haïti. »

« C’est une déception de voir que le reste du monde n’a que faire d’Haïti, mais pas une surprise »

Jean-Marie Théodat dénonce une double incompétence : du Kenya d’une part « qui aurait pu saisir l’intérêt historique d’une intervention » au nom d’une « solidarité nécessaire entre les Afrodescendants haïtiens ayant connu l’esclavage et les Africains de façon générale » et d’autre part des instances internationales « qui ne voient pas qu’Haïti est un peuple aux abois qui mérite un intérêt beaucoup plus grand que l’intérêt des marchands de canons. »

Pendant ce temps, la situation se dégrade chaque jour en Haïti. « Nous assistons à une gangrène progressive », explique l’universitaire ajoutant que les gangs se préparent à « répondre » à l’intervention multinationale. « Il y a eu une diffusion de la violence criminelle dans des départements qui étaient jusque-là préservés et le reste du monde regarde ailleurs. Cela fait plus de six mois que cette mission est en préparation et que les gangsters se préparent. » Jean-Marie Théodat se dit « choqué » par la manière dont les instances gèrent la crise haïtienne : « il y a eu plus de 5 000 morts, nous avons une force de police d’à peine 13 000 hommes en sachant qu’il y a en face presque autant de gangsters mais autrement armés qu’eux pour semer la terreur dans le pays. »

Crédits-Photos: Le Parisien et le Placentin.