Plusieurs centaines de personnes sont bloquées à Port-au-Prince depuis plusieurs jours.  Impossible pour elles de traverser Martissant où des groupes armés s’affrontent violemment. Ceux qui veulent entrer dans la capitale sont eux bloqués à Carrefour. Les imprudents qui fréquentent cette zone de guerre, en plein cœur de la capitale, le paient de leur vie ou d’une très grosse frayeur. Quand le sang ne coule pas, la sueur vous inonde.

« Esperanta Guerrier, 95 ans, et son chauffeur Réginald Chéry ont été tués dans leur voiture à Martissant 7 le samedi 7 novembre. Trois autres personnes qui étaient aussi dans le véhicule ont été grièvement blessées au cours de cette attaque », a confié  le juge de paix de Carrefour, Moïse Jean qui a procédé au constat des cadavres emmenés devant le commissariat de la Police nationale d’Haïti de Carrefour, le fameux Oméga.

Selon le juge de paix, les bandits ont confisqué le véhicule des victimes après l’attaque et ont exigé d’un chauffeur de tap-tap qui fréquentait la zone de conduire les blessés et les corps sans vie à Carrefour. Ni les morts, ni les blessés n’ont pu entrer à Port-au-Prince, leur destination.

D’autres témoins qui se sont confiés au quotidien haitien Le  Nouvelliste affirment avoir constaté plusieurs corps sans vie au niveau de Martissant 23. Cependant, personne n’est pour le moment en mesure d’avoir le nombre des personnes tuées ou blessées ces derniers mois dans cette zone.

Pour le constat de police ou le procès-verbal des juges, il n’y a pas de volontaire. Ni les morgues ni les ambulances ne ramassent plus les victimes sur ce tronçon de la route nationale numéro 2. Les chiens ou les porcs s’occupent des malheureuses victimes.

Entre le vendredi 5 novembre et le samedi 6 novembre 2021, le service d’urgence de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a reçu une vingtaine de plaies par balle, selon ce qu’ont fait savoir ceux qui travaillent à l’hôpital général.