Après la fracassante démission de l’émissaire spécial en Haïti Daniel Foote, un autre haut fonctionnaire américain a décidé de démissionner. Harold Koh, juriste progressiste et ex-doyen de l’Université de Yale, a envoyé une note de six pages à ses supérieurs hiérarchiques pour expliquer sa décision.

Dans cette note dont le journal Politico a obtenu une copie, Harold Koh ne mâche pas ses mots. Pauvreté extrême, violence des gangs armés, instabilité politique accrue après l’assassinat du président, tremblement de terre, tempête tropicale : « Haïti est un cauchemar humanitaire ». En renvoyant les migrants haïtiens chez eux, l’administration Biden viole le droit international, estime ce haut fonctionnaire du département d’État.

Harold Koh fustige notamment le titre 42 qui autorise le renvoi immédiat de demandeurs d’asiles et de migrants aux frontières sous le prétexte du Covid-19 et des enjeux sanitaires de la pandémie. Un dispositif « illégal » et « inhumain », martèle ce juriste considéré comme l’un des plus brillants de sa génération.

« Cette politique malheureuse ne peut être gravée dans le marbre », poursuit Harold Koh. Il réclame que l’administration Biden évalue la situation de chaque migrant haïtien, vérifie si ces migrants ont de la famille dans d’autres pays, mais surtout que les expulsions vers Haïti soient immédiatement suspendues.