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FLASHBACK-NEWS:

Où est passé l’argent de la communauté internationale ? Un an après le tremblement de terre du 12 janvier, c’est la question que tous les Haïtiens ont sur les lèvres. Dans la capitale Port-au-Prince, le chantier de la reconstruction reste immense.

Ce devait être une ville modèle, l’incarnation d’un nouvel Haïti. Un an après le violent séisme qui a ravagé le pays, Camp Corail est au contraire le symbole d’une reconstruction en berne. Dans les mois qui ont suivi la catastrophe, les autorités ont incité des milliers d’habitants à venir s’installer sur ce terrain, situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Port-au-Prince. La promesse d’un abri en dur a vite convaincu ceux qui avaient tout perdu. Aujourd’hui, quelque 10 000 familles vivent toujours sous des tentes, sans électricité, dans ce coin de désert aride battu par les vents.

“Ils m’ont installée ici en me promettant que j’allais avoir une vie meilleure et que j’aurai une vraie maison, accuse Agathe Jean, une habitante de Camp Corail. Mais on vit sous des tentes et il n’y a rien à manger. Ils nous ont menti !”

”L’argent n’arrive pas”

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui gère ce camp, a reçu 30 millions de dollars de la communauté internationale dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre. Elle affirme que si les travaux ont pris du retard, c’est parce que les autorités n’ont jamais délivré les permis de construire.

Et Camp Corail n’est pas un cas isolé : dans la capitale, à peine 10 % des débris ont été déblayés. Le ministère des Finances, par exemple, est dans le même état qu’au lendemain du séisme.

Face aux critiques, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, met en cause la communauté internationale. Les dons, assure-t-il, ne sont pas à la hauteur des promesses… “L’argent de la reconstruction, où est-il ? En tout cas, pas dans notre poche, ça c’est sûr, déclare-t-il. Le gouvernement et les institutions haïtiennes sont souvent accusés de corruption. Mais pour être corrompu, il faut être deux. Et l’argent n’arrive pas au gouvernement haïtien, il est directement affecté à des projets.”

“Le plus important, c’est que cet argent n’arrive pas en Haïti, poursuit-il. À peine 20 % de l’argent promis à Haïti pour cette période a été versé.”

Manque de confiance

Selon l’ONU, les donateurs avaient versé fin novembre 42 % des 2,12 milliards de dollars promis pour le relèvement d’Haïti en 2010. Lors de la conférence du 31 mars à New York, la communauté internationale s’était engagée à verser près de 10 milliards de dollars au cours des prochaines années.

Autre difficulté, les deux parties à la tête du Comité intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), co-présidé par Jean-Max Bellerive et l’ancien président américain Bill Clinton, ne se font pas confiance. Un conflit entre le gouvernement haïtien et la communauté internationale qui, selon l’économiste et opposant Camille Chalmers, bloque la distribution des fonds.

“La dernière réunion a été catastrophique, assure-t-il. Les douze représentants haïtiens ont carrément dit qu’ils étaient complètement marginalisés, qu’ils n’étaient pas au courant des décisions prises ni des critères utilisés pour choisir les projets… L’agence qui devrait dynamiser la reconstruction est totalement paralysée.”

Pour le président René Préval, son pays est “à un carrefour dangereux”

A l’occasion du 207e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président René Préval, dont le mandat s’achève le 7 février, a jugé que son pays se trouve à un “carrefour dangereux”. Depuis un mois, Haïti est engluée dans une crise politique.

AFP – Le président René Préval a jugé samedi, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, que son pays se trouvait à un “carrefour dangereux” en raison de la crise politique née des élections contestées du 28 novembre.

“Aujourd’hui, nous sommes à un carrefour dangereux. A côté des calamités naturelles, nous sommes dans une crise politique issue des élections du 28 novembre 2010”, a déclaré M. Préval à la télévision nationale d’Haïti depuis la ville des Gonaïves (Nord) où se déroulaient les festivités du 207e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, ancienne colonie française.

La proclamation, début décembre, des résultats préliminaires des scrutins présidentiel et législatifs avait provoqué de violentes manifestations en Haïti où de nombreux secteurs ont dénoncé des fraudes en faveur du candidat à la présidence Jude Célestin, soutenu par M. Préval.

Le chanteur populaire Michel Martelly, arrivé en troisième position de la présidentielle avec 21% des voix derrière Jude Célestin (22%) et l’ex-première dame Mirlande Manigat (31%), contestent les résultats qui font actuellement l’objet d’une évaluation par des experts dépêchés par l’Organisation des Etats américains (OEA).

M. Préval, dont le mandat constitutionnel arrive à terme le 7 février, a ainsi laissé entendre qu’il pourrait rester au pouvoir jusqu’au 14 mai pour permettre de compléter le processus électoral.

Un groupe de 12 candidats à la présidence qui exigent l’annulation des élections demande à René Préval de partir à la fin de son mandat et prône l’installation d’un gouvernement provisoire.

“C’est un président légitime et des parlementaires légitimes qui doivent remplacer le président, les sénateurs et les députés”, a recommandé M. Préval appelant au respect de loi électorale et de la Constitution du pays “pour éviter de tomber dans une crise plus grave”.

“La reconstruction du pays ravagé par un violent séisme en 2010, la lutte contre le choléra qui a fait plus de 3.000 morts, réclament la stabilité dans la vie politique du pays”, a scandé M. Préval.