Enquête…

Publié le 29 Novembre 2018, 15:01pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET#AYITI EXTREME DROITE#Archives 2

Dîtes-moi, avez vous déjà entendu les marchands de micro discuter de ce sujet ?

Où sont passés les Galil importés illégalement par Lamothe ? A quel effet ? Pour qui ?

Pourtant, ces trois cas qui menacent la sécurité du pays sont directement liés à  la profusion des gangs et à la balkanisation du pays. 

Malgré cette absence de préoccupation du bien collectif, les marchands de micro  se présentent comme des super nationalistes, défenseurs du peuple et de l’indépendance de la nation. Comme s’il suffisait de jouer l’hymne national pour être dessalinnien, comme s’il suffisait de commencer son émission par une prière pour être chrétien et digne de foi !

Ces marchands de micro ne font aucune enquête sur l’introduction  illégale d’armes de guerre dans le pays et ils trouvent que les appeler ainsi relève de la diffamation ?

Que signifie pour un journaliste parler avec tout le monde ?  

En dehors de jérémiades, plaintes, complaintes, zen, ragots, intrigues, et hurlements,  en quoi êtes-vous utiles à la société haïtienne  ? -qui aurait dû pouvoir compter sur vous comme freins aux dérives.

Le métier de journaliste ne consiste pas seulement à informer – ou désinformer. Si les media sont qualifiés de 4ème pouvoir ce n’est pas seulement par leur capacité d’orienter les opinions, mais aussi par celle de protéger les citoyens contre les abus du pouvoir que par des enquêtes bien menées ils sont capables de révéler et de stopper.

Et si on dit « marchands de micro », c’est que la population constate  – comme dans les cas cités plus haut – on pourrait ajouter celui du riz avarié déversé à Tabarre, celui de la surfacturation des kits scolaires, celui du contrat avec l’entreprise allemande Dermalog – que vos limites commencent là où les gens du pouvoir – gouvernement, secteur privé – sont impliqués.

Lamothe s’est entretenu une quantité de fois sur une quantité de radios avec des  journalistes. Avez-vous entendu l’un d’eux lui poser une question sur les Galil ?

Non.

Et ceci montre la connivence, l’absence de courage, le désintérêt pour le bien commun des marchands de micro.

Parce que poser la question, enquêter sur l’itinéraire de ces armes dans le pays auraient permis d’éviter  les massacres de Grand Ravine, de la Saline, de Carrefour Feuilles, auraient protéger la vie d’innocents, enrayé la distribution d’armes dans les quartiers populaires et conduit devant la justice  les responsables.

Pour dire et redire que la mafia n’est pas seulement politique et économique mais  également médiatique.  Il s’agit d’un réseau.

Bill Clinton apporte son soutien à Laurent Lamothe.

Publié le 2014-12-11 | Le Nouvelliste

L’ancien président Bill Clinton que l’on croyait un franc soutien du président Michel Martelly a fait une sortie très remarquée ce jeudi a Miami en apportant son appui le plus entier au premier ministre Laurent Lamothe. Alors que des officiels et diplomates américains poussent le PM vers la sortie, Clinton jette un pavé dans la marre.

« La tentative d’évincer le Premier ministre haïtien Laurent Lamothe de la Primature pourrait remettre en cause les progrès enregistrés en Haïti au cours de ces quatre dernières années », a déclaré, jeudi, l’ancien président Bill Clinton dans une interview exclusive accordée au Miami Herald. «Il a fait un très bon travail », a déclaré Clinton en marge d’un sommet d’une journée sur l’avenir des Amériques à l’Université de Miami. Selon l’ancien président américain et grand ami d’Haïti, la seule chose qu’Haïti ne peut pas se permettre, c’est de sortir de ce processus en disant : « Nous avons eu quatre grandes années, nous avons grandi comme un fou si vous pensez que nous allons tout jeter et revenir aux anciennes méthodes, ce ne sera pas bon pour le pays. » M. Clinton, qui a servi comme envoyé spécial de l’ONU pour Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, est, à nos jours, la personne la plus importante qui soit à même de peser sur la série de recommandations produites par la Commission consultative présidentielle appelant notamment à la démission de Lamothe et d’autres ministres du gouvernement, y compris les principaux membres du Conseil électoral provisoire, pour faciliter une issue à la montée des tensions politiques en Haïti, estime l’article du Miami Herald. La Commission, composée de 11 membres respectés de la société haïtienne, nommée par le président Michel Martelly, a publié ses recommandations mardi dernier. Le président Martelly devrait s’adresser à la nation ce vendredi pour dire s’il se débarrasse ou non de Lamothe, son ami et confident. «Toutes les expériences que j’ai eues à faire en Haïti n’ont jamais été exemptes de complications politiques; c’est un pays compliqué », a reconnu Bill Clinton. Faisant référence à Lamothe, qui est devenu Premier ministre en mai 2012, Bill Clinton a dit : « C’est le gouvernement le plus cohérent et le plus décisif avec lequel j’ai eu à travailler sur un large éventail de questions. Et je pense que si vous regardez le volume des investissements qu’ils ont attirés, des hôtels à l’énergie propre aux soins de santé, vous devez vous demander: pourquoi est-ce que cela se produit », a-t-il ajouté. Les partisans de Lamothe disent qu’il est la cible de groupes d’intérêts spéciaux qui ne digèrent pas bien sa politique de traquer d’importants trafiquants de drogue. « Il n’a jamais fait partie du problème et fera toujours partie de la solution », a déclaré Michel Brunache, le porte-parole de Laurent Lamothe, au Miami Herald. Les opposants, cependant, sont en désaccord, disant que Lamothe n’a pas effectué une gestion financière saine. Ils disent que lui et le président Martelly ont intentionnellement retardé les élections pour permettre à ce dernier de diriger par décret en janvier, ce qui facilitera la candidature à la présidence attendue de Lamothe. Clinton a fait savoir qu’il ne contrôle pas le destin politique de Lamothe. Mais si jamais il avait à prendre une décision, a-t-il dit, il le ferait « d’une manière qui permettrait à Haïti de maintenir ses portes ouvertes et de garder les gens désireux de faire partie de l’avenir d’Haïti ». «Ils doivent comprendre que la confiance des autres personnes, le soutien d’autres personnes et l’engagement d’autres personnes ne sont pas une denrée illimitée qui est à l’abri de ce qui se passe là-bas », dit-il. «Nous sommes passés par plusieurs gouvernements de plusieurs tendances. J’ai vu des changements se produire, j’étais d’accord avec certains, en désaccord avec d’autres. Mais, après tout le monde, vous pouvez encore voir une voie à suivre pour bâtir un pays ». Article de Jacqueline Charles paru dans le Miami Herald et traduit par Patrick Saint-Pré.

Publié le 2014-12-11 | Le Nouvelliste

http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/139203/Bill-Clinton-apporte-son-soutien-a-Laurent-Lamothe

Laurent Lamothe : « Haïti devrait suivre le Rwanda »

« Mes chers compatriotes, je quitte le poste de Premier ministre ce soir avec le sentiment du devoir accompli ». Cette phrase, Laurent S. Lamothe l’a prononcée dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 décembre 2014. Cet ancien premier ministre a passé, au moins deux ans et demi, à la tête de la Primature d’Haïti.

Ce jeudi matin, Nouvelliste a publié un long compte rendu d’une entrevue dans laquelle l’ancien chef du gouvernement cité dans le dossier des malversations des fonds Petrocaribe raconte ses nouveaux engagements aux côtés d’autres leaders du monde, dont Paul Kagamé, président du Rwanda. « Il travaille beaucoup aux côtés du président Paul Kagamé, au Rwanda, pour l’aider à développer l’économie numérique dans son pays », apprend-on.

Lamothe militait beaucoup, durant son règne, pour les financements innovants, à savoir prélèvement sur les appels téléphoniques, sur les transferts, les billets d’avion… « C’est ce modèle qui est appliqué un peu partout à travers le monde [et] qui permet aux pays de ne pas dépendre de l’aide internationale, de l’assistanat externe, mais plutôt de leurs propres ressources », réplique-t-il.

« Beaucoup de pays devraient suivre le Rwanda, y compris Haïti », réfléchit-il.

Lamothe aborde d’autres sujets, tels que : la migration massive de la jeunesse vers des ailleurs improbables, le changement de mentalité qui doit être opératoire si l’on veut le progrès d’Haïti, la « fondation Dr Louis G. Lamothe qui travaille principalement à Nan Panyòl et Anse du Clerc [pour implémenter] le concept du village intelligent », entre autres.

Jeudi 5 avril dernier, Laurent Lamothe s’était présenté au cabinet d’instruction du juge Jean Wilner Morin pour répondre à l’appel dans l’affaire de l’assassinat du citoyen Mary Junior Gassant. L’ex-Premier ministre aurait affirmé n’avoir pas eu de liens avec la victime qui reste pour lui un « total inconnu ».

Credit Loop

Attaque de La Saline: une opération bien planifiée, menée par cinq gangs avec la possible complicité de l’État, selon ONU

Publié le 2019-06-21 | Le Nouvelliste

La section «Droits de l’homme» de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice (Minujusth) a rendu publics les résultats de son  enquête sur ce qui s’était passé à La Saline les 13 et 14 novembre dernier. L’enquête menée par le SDH suggère que l’attaque de La Saline était une opération bien planifiée, menée par des membres d’au moins cinq gangs différents avec la possibilité de complicité des membre de l’État contre des membres de deux groupes rivaux (Kafou Labatwa et Projet La Saline), ainsi que des résidents soupçonnés d’être associés à ces deux gangs.

« L’attaque de La Saline des 13 et 14 novembre représente à la fois un acte de violence sans précédent de par la gravité des actes perpétrés et du nombre élevé de victimes, estiment les représentants de l’ONU en Haïti. L’attaque a fait au moins 26 morts, trois blessés, deux victimes de viol collectif. De plus, 12 personnes sont portées disparues. Les chiffres ne sont pas exhaustifs », rapporte l’ONU.

Retraçant le film du massacre, l’enquête rapporte que l’attaque aurait été dirigée par le chef du gang Chabon avec la participation active de gang Bwadom de La Saline, ainsi que de trois autres gangs extérieurs à La Saline (Tokyo, Delmas 6 et Pilate). Les bandits camouflé en des agents de BOID ont pénétré les quartiers puis assassinés les habitants. « Les assaillants ont alors sorti des résidents à l’extérieur de leur maison puis les ont tués dans la rue, par balle, à coups de hache et/ou de machette créant un climat de terreur dans le quartier. Des résidents tentant de fuir ont été capturés et exécutés ou blessés dans les rues. La majorité des victimes ont été tuées entre 16h et 18h, le 13 novembre. »

Selon l’enquête, l’ordre de perpétrer ce massacre aurait été notamment donné par le délégué départemental de l’Ouest, Richard Duplan, qui, selon des témoins, a été vu en compagnie de « Jimmy Cherizier alias Barbecue, agent de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (UDMO) et de Gregory Antoine alias Ti-Greg, agent de la police administrative, ainsi que de membres de gangs armés vêtus de noir et portant des cagoules. Parmi les hommes armés, un troisième policier, Gustave alias Chupit, agent du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (CIMO) aurait été identifié. Des témoins ont identifié parmi les membres reconnus des gangs présents Donalson (Chabon), Eddy Macca (Bwadòm), Pablo (Tokyo) et Serge Alectis, alias Ti-junior, chef du gang Chabon. »

« Richard Duplan se serait alors adressé aux membres de gangs en leur disant : « Nou touye twòp moun, se pa misyon sa yo te bay nou » (Vous avez tué trop de gens, ce n’était pas ça votre mission) puis aurait quitté les lieux à bord de son véhicule ». La présence alléguée du délégué départemental et d’agents de la PNH suggère une possible implication de ces représentants de l’État dans les événements.

Absence de réponse de la Police nationale d’Haïti durant l’attaque

L’ONU dit ne pas comprendre la réaction de la Police nationale d’Haïti qui malgré sa position géographique n’a pas pu intervenir à temps pour stopper l’attaque.  L’attaque de La Saline a duré au moins 14 heures, sans que la PNH n’intervienne. Les trois premières heures ont été les plus meurtrières. « Les membres de gangs ont pu attaquer les résidents sans être inquiétés d’une possible intervention de la PNH, malgré la présence à proximité de deux sous-commissariats de police (ceux de La Saline et de Portail Saint-Joseph), du siège du CIMO et de la Brigade d’opération et d’intervention (BOID), tous situés à moins d’un kilomètre de la zone affectée. Le sous-commissariat de La Saline se trouve sur le boulevard faisant face au quartier et les agents de la PNH entendaient les cris des résidents. Selon les témoignages, des véhicules de la PNH étaient positionnés à proximité ou patrouillaient les alentours du quartier de La Saline pendant au moins 2 heures au cours de l’attaque des gangs », lit-on dans ce rapport de 20 pages.

« Le manque d’intervention étatique pour protéger la population des violences des gangs est particulièrement préoccupant », ont déploré les défenseurs des droits humains qui recommandent aux responsables de l’Inspection générale de la PNH d’ouvrir une enquête sur l’absence d’intervention de la PNH dans le quartier de La Saline lors des violences des 13 et 14 novembre 2018 afin de contribuer à de mettre un terme aux attaques des gangs.

Au gouvernement d’Haïti, l’ONU demande de « mener des enquêtes approfondies sur les actes de violence commis par les gangs et la complicité présumée de représentants de l’État et d’agents de la PNH à La Saline. »  « Les personnes présumées responsables de ces violences, y compris celles exerçant ou ayant exercé des positions publiques, soient promptement traduites en justice conformément aux normes internationales en matière de procès équitable ; et s’assurer de la mise en œuvre effective de mesures disciplinaires appropriées au cours de la procédure judiciaire envers les agents de l’État concernés », ont-ils exigé.

Ils demandent également d’adopter des mesures appropriées afin de protéger la sécurité, le bien-être physique et psychologique et la dignité des victimes et des témoins qui portent plainte pour ces violences, avec un appui particulier pour les mineurs et les victimes de violences sexuelles.

Pour réaliser cette enquête, le SDH a pu rencontrer de nombreuses victimes et leurs familles, des acteurs de la société civile haïtienne ainsi que des représentants d’institutions étatiques, notamment du système judiciaire, afin de documenter les événements et la réponse des autorités face à ces violences et aux crimes commis. Ce rapport a été partagé avec le gouvernement haïtien avant sa publication et les commentaires reçus ont été insérés dans le texte. Il ne prétend pas être exhaustif et ne présente que les cas documentés et vérifiés par la MINUJUSTH.