Pour l’instant aucun cas avéré, mais une forte suspicion au Brésil. Le premier test sur un homme revenu d’Italie est positif. « Il s’agit d’un Brésilien de 61 ans » qui est soigné dans un hôpital de Sao Paulo. Si le second test était positif, ce serait le premier cas du sous-continent, et puis des mesures drastiques ont été prises au Salvador.

Trump sur le coronavirus: «nous sommes prêts»

Alors que les États-Unis comptent une soixantaine de cas de coronavirus, Donald Trump donnait hier une conférence de presse pour faire un point sur la situation.Entouré de Mike Pence et de spécialistes de la santé, le président américain a tenté de rassurer.

Tout va se terminer, répète Donald Trump encore et encore. Face aux journalistes rassemblés à la Maison Blanche, le président américain liste les mesures de précaution déjà mises en place comme l’interdiction d’entrer sur le territoire aux voyageurs non américains venant de Chine, les contrôles renforcés dans les aéroports. Il l’assure, les autorités du pays sont prêtes à gérer tous les scénarios (A lire aussi : Le coronavirus se propage, attisant l’anxiété dans le monde).

Au Brésil, la fièvre du Carnaval et de la samba retombe petit à petit après plusieurs jours de fête. À Rio, certains défilés ont critiqué le président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Et dans le pays, la tension politique persiste après une succession d’événements chocs.

L’ONU à nouveau confrontée à un scandale sexuel en Haïti. 
Des centaines d’Haïtiennes ont eu des enfants avec des Casques bleus. Ces bébés, fruits de relations pas toujours consenties, ont ensuite été abandonnés par leur géniteur.

L’épidémie de coronavirus s’étend dans le monde qui n’est «pas prêt à y faire face»

Le nouveau coronavirus a poursuivi ce mardi 25 février ses ravages à travers le monde qui, selon un expert de l’OMS, « n’est tout simplement pas prêt à y faire face ». Elle concerne désormais plus d’une trentaine d’États et a contaminé plus de 80 000 personnes à travers le monde, dont plus de 2 600 sont mortes, principalement en Chine.

Le monde n’est « tout simplement pas prêt à y faire face, a averti mardi Bruce Aylward, l’expert qui dirige la mission conjointe OMS/Chine, de retour de Pékin. « Vous devez être prêt à gérer cela à une plus grande échelle, et cela doit être fait rapidement. »

Le virus se propage vite en Italie

En Europe, l’Italie est le pays européen le plus touché par le nouveau coronavirus avec 7 morts et près de 300 personnes contaminées. Trois nouvelles régions italiennes, la Toscane (centre), la Sicile (Sud) et la Ligurie (Nord-Ouest) ont recensé des contaminations.

Tous les pays voisins de l’Italie « se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières, car les fermer serait une erreur et disproportionné », lors d’une réunion ministérielle à Rome entre Italie, France, Suisse, Autriche, Croatie, à laquelle étaient également présentes l’Allemagne et l’Union européenne. Ils ont aussi décidé d’« évaluer au cas par cas » l’éventuelle annulation d’événements majeurs, selon un communiqué commun.

L’Autriche a annoncé deux premiers cas de coronavirus dans la région du Tyrol, frontalière de l’Italie. Un hôtel de la ville touristique d’Innsbruck, capitale de cette région du cœur des Alpes, a été mis en quarantaine. Une réceptionniste italienne contaminée par le virus y travaillait.

La Suisse a également annoncé un premier cas dans une région proche de l’Italie, tandis qu’en Croatie, un jeune homme revenu récemment d’Italie a été contaminé, premier cas connu dans les Balkans.

Un nouveau cas en Allemagne « vraisemblablement infecté en Italie, à Milan », a été annoncé ce mardi par les autorités du Bade-Wurtemberg. Ce qui porte à 17 le nombre de personnes infectées dans le pays.

Deux nouveaux cas en France

Deux nouveaux cas ont été confirmés en France, dont l’un rentrait d’Italie, selon le ministère français de la Santé, précisant que leur état de santé n’inspirait aucune inquiétude. Quatorze cas ont au total été détectés en France, un est mort et onze sont considérés comme guéris.

Les Français sont « invités » à reporter leurs voyages vers les régions d’Italie les plus touchées par l’épidémie, a déclaré mardi le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Aux Canaries, plusieurs centaines de touristes sont confinés dans un hôtel de l’île espagnole de Tenerife où a séjourné un Italien qui pourrait être porteur du coronavirus

La craindre d’une pandémie

Le directeur général de l’OMS avait averti lundi que le monde restait menacé de « pandémie », à savoir uneépidémie d’ampleur internationale, surtout dans les pays pauvres.

Les autorités algériennes ont annoncé mardi un premier cas de nouveau coronavirus en Algérie, un Italien arrivé en Algérie le 17 février. Le seul cas confirmé de maladie en Afrique avait été jusqu’à présent recensé en Égypte.

Pompeo exige de l’Iran qu’il dise « la vérité ».

En Iran, la mission d’une équipe d’experts de l’OMS a été retardée, mais reste prévue. Téhéran a annoncé marditrois nouveaux décès, portant son bilan à 15 morts, le plus lourd en dehors de la Chine. Dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exigé de l’Iran qu’il dise « la vérité ».

Aux États-Unis, l’administration Trump prévoit de consacrer 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) à la lutte contre la maladie.  Les autorités sanitaires américaines ont dit mardi s’attendre à une propagation de l’épidémie encourageant les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l’annulation d’événements publics.

Les Émirats arabes unis ont suspendu mardi tous les vols en provenance et à destination de l’Iran, une décision qui concerne au premier chef l’aéroport de Dubaï, le plus grand du monde pour les passagers étrangers. Plusieurs pays de la région ont annoncé des cas de contamination chez des personnes de retour d’Iran.

En Corée du Sud la situation est « très grave »

En Corée du Sud, la situation est « très grave », s’est alarmé le président Moon Jae-in, alors que le nombre de contaminations a encore bondi pour atteindre près d’un millier de cas. Le pays, qui compte désormais 10 morts et 1146 cas confirmés, est ainsi le premier foyer mondial de contamination après son voisin chinois. Un soldat américain en poste en Corée du Sud a été testé positif.

Non loin de là, le Japon a annoncé le décès d’un quatrième passager issu du paquebot Diamond Princess où près de 700 personnes ont été contaminées. La maladie concerne désormais également en Asie la Thaïlande et Singapour.

En Chine, où le coronavirus est apparu en décembre à Wuhan, dans le centre du pays le bilan humain de mardi s’avérait moins dramatique. Le pays a enregistré 52 nouveaux décès en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis près de trois semaines.

D’après l’OMS, l’épidémie a déjà atteint un pic dans ce pays, où elle a contaminé quelque 77 000 personnes dont près de 2 600 sont mortes, selon l’OMS. En dehors du Wuhan, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal, notamment à Pékin où la circulation automobile s’intensifiait légèrement.

Giuseppe Conte appelle à une réponse centralisée

En Italie, l’inquiétude est vive au sein de la population et des polémiques politiques ont éclaté entre le gouvernement et les présidents de régions. Giuseppe Conte a appelé à une coordination de la réponse sanitaire sur l’ensemble du territoire.

Alors que certains élus de la Ligue voudraient fermer les frontières, y compris entre régions italiennes, le président du Conseil appelle au calme, il n’en est pas question. Pas question non plus que les régions, qui ont beaucoup d’autonomie, partent en ordre dispersé avec des mesures inutiles voire contre-productives, a expliqué Giuseppe Conte.

En France, sans tomber dans la psychose, les voyageurs de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, dans le nord de Paris, prennent leurs précautions. Certains sont même équipés de masques pour se protéger.

Masque et lunettes de protection sur le visage, Liu Hong Yu se presse dans les couloirs du Terminal 2 de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il vient de Pékin, en Chine pour un voyage d’affaires en Europe. Et il est surpris du manque d’équipement des vacanciers.

Le racisme anti-asiatique se développe

Plus d’un mois après la propagation du virus, le racisme anti-asiatique se développe de plus en plus en France. Pour lutter contre la multiplication des propos anti-stigmatisants, SOS Racisme a lancé ce mardi une nouvelle campagne sur les réseaux sociaux. Une campagne qui a également été revelée mardi matin dans le quotidien Le Parisien. Pour Dominique Sopo, le président de l’association il y avait urgence a réagir. (Lire également  le coronavirus en sept points).

Égypte: les réactions après la mort de l’ancien président Hosni Moubarak

Hosni Moubarak est mort ce mardi 25 février au Caire. Un deuil national de trois jours a été décrété en Égypte à partir de ce mercredi. L’ancien président sera traité avec tous les honneurs d’un « héros de la nation ».

« Héros de la nation ». Voilà le terme utilisé par la présidence de la République et le commandement de l’armée dans leurs condoléances à la famille d’Hosni Moubarak. Prière et cérémonie officielle auront lieu à la mosquée du Maréchal Tantawi. Un lieu de culte d’où partent les obsèques militaires de tous les très hauts gradés de l’armée.

Des juristes avaient pourtant estimé que Moubarak n’avait pas le droit à de telles funérailles puisqu’il avait été définitivement condamné dans une affaire de corruption. Mais d’autres ont répondu par le texte d’une loi accordant un traitement exceptionnel aux « héros » de la guerre égypto-israélienne de 1973.

Côté médias, radios, télévisions et journaux ont ainsi insisté sur le commandant de l’aviation durant la guerre avec Israël que fut Hosni Moubarak. Tous ont fait l’impasse sur la répression sanglante des manifestants de la Place Tahrir. Les médias sociaux, par contre, sont un champ de bataille entre les pro-Moubarak, plutôt présents sur Facebook, et ses détracteurs qui le qualifient de « dictateur », généralement sur Twitter . « Moubarak est mort, mais nous n’oublierons pas » est un hashtag répété près de dix mille fois, sous-entendant les crimes de l’ancien président égyptien.

La population réagit

Au Caire, les réactions sont mitigées au sein de la population, entre les nostalgiques et les anciens révolutionnaires qui ont fait tomber Moubarak en janvier 2011.

Mostafa Mohamed est un chauffeur de taxi de 45 ans et il n’en revient toujours pas de la mort d’Hosni Moubarak. Il tourne le bouton de sa radio pour trouver une chaîne d’information : il n’a entendu nulle part qu’Hosni Moubarak, l’ancien chef d’État égyptien était mort. Pour lui c’est un choc : « Je suis triste. L’homme avait des qualités et des défauts mais franchement, je considère que ce n’est pas à nous de le critiquer. Ce n’était pas un homme mauvais. Maintenant, c’est dur. L’éducation coûte cher et même la vie quotidienne est chère. »

Une nostalgie que ne partage pas du tout ce trentenaire attablé dans un café à chicha du centre-ville, qui appartient à la génération Tahrir, celle qui a renversé le chef de l’État en 2011.

« Au début,confie-t-il,je ne me sentais pas concerné par le mort de Moubarak. Jusqu’au moment où j’ai commencé à comparer le temps de Moubarak et celui de Sissi aujourd’hui. Franchement, Sissi est pire en termes de liberté d’expression, de droits de l’homme, de situation économique. Mais à la fin, on sait tous que Sissi est juste un résultat de la période Moubarak. Donc c’est de la faute de l’ancien chef d’État et ça me fait le détester encore plus. »

La majorité des Égyptiens se sent elle sans doute davantage concernée par sa situation économique que par la mort de l’ancien président, alors que le pays s’est encore paupérisé ces cinq dernières années.

La répression sous Hosni Moubarak

Le raïs avait dirigé l’Égypte d’une main de fer pendant 30 ans. Il avait été chassé du pouvoir après la révolution de janvier 2011 et les manifestations gigantesques de la place Tahrir au Caire contre la corruption du régime et contre les violences de l’État. Des manifestations qu’il avait sévèrement réprimées. Il avait alors été lâché par l’armée et condamné à la prison à vie pour la mort de plus de 800 personnes, mais finalement acquitté.

Mohamed Lotfy dirige la Commission égyptienne pour les droits et la liberté. Il a vécu cette répression et selon lui, le régime actuel applique une répression encore plus sévère que sous Hosni Moubarak : « En pensant à Moubarak, on pense aussi à aujourd’hui. Et on se dit que malgré toute la brutalité et la dictature de Moubarak, le régime actuel qui continue à gouverner l’Égypte n’est pas moins brutal que le régime de Moubarak, si ce n’est pas encore plus brutal. Il y a encore beaucoup d’opposants derrière les barreaux. Beaucoup de personnes de différents mouvements des droits de l’homme sont encore arrêtées aujourd’hui. »

Pour Mohamed Lotfy, tout cela n’est que la continuité de ce que Moubarak avait établi en son temps. « Le régime actuel est une continuité d’un régime qui date de deux décennies en arrière, y compris la période de Moubarak : consolider cet État policier de Moubarak et le renforcer par des mesures encore plus brutales, encore plus violentes et répressives que sous Moubarak. Effectivement, on a continué dans cette même politique répressive, si ce n’est pas plus, que ce que Moubarak faisait. Beaucoup de gens prennent le risque : ils parlent et en paient le prix. J’en ai payé le prix, d’autres en ont payé le prix et on continue à en payer le prix. Mais c’est notre mission à nous. »

Musulman égyptien aujourd’hui exilé, Amr Darrag a connu la prison quand Hosni Moubarak était au pouvoir. Lui aussi estime que la situation s’est largement détériorée depuis que l’actuel président Abd Elfattah al Sissi est au pouvoir. Selon lui, « il y a une continuité entre la période Moubarak et la période Sissi. Mais la façon de faire est différente. Moubarak s’est montré assez intelligent pour tolérer certaines libertés, certaines opinions et une certaine liberté de la presse. Cela laissait un espace aux gens pour exprimer leurs opinions et faire entendre leurs voix. »

Amr Darrag reconnaît que la situation sous Moubarak avait des limites afin de ne menacer ni le président ni son régime. « C’est l’équilibre que Moubarak a très bien su maintenir. Mais Sissi est différent, sa politique c’est d’assurer le contrôle par l’élimination totale. Il a éliminé tous ceux qui représentaient la moindre opposition à son pouvoir. »

Le rendez-vous manqué avec l’Afrique

L’histoire de Hosni Moubarak a commencé par un attachement à l’Afrique avant même de devenir président. Anouar el-Sadate confiait à son vice-président Hosni Moubarak toutes les missions africaines. Durant 15 ans, le président égyptien était de toutes les grandes conférences et sommets africains. Une partie décisive des négociations qui aboutiront à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud et à la libération de Nelson Mandella se déroule au Caire sous le patronage de Moubarak.

Mais en 1995, lors du sommet africain d’Addis Abeba, Moubarak a été victime d’un attentat dans la capitale éthiopienne. Depuis lors, le raïs a boudé les grandes réunions africaines, rappelle notre correspondant au Caire,Alexandre Buccianti. Toutes sauf la Coupe d’Afrique des Nations. Sous sa présidence, l’Égypte a remporté cinq fois le prestigieux championnat et toujours pas après son départ.

Les relations tendues avec les pays voisins

L’Égypte, grand pays d’Afrique, s’est détournée du continent pendant longtemps en faveur des relations avec les pays du Moyen-Orient, en particulier sous l’ère Moubarak. Robert Solé, écrivain et journaliste spécialiste du pays, rappelle que les relations ont d’ailleurs été tendues pendant sa présidence à l’Ouest avec la Libye de Mouammar Kadhafi, au Sud avec les conflits au Soudan, et jusqu’en Éthiopie qui construit le grand barrage Renaissance sur le Nil et qui menace l’approvisionnement en eau de l’Égypte.

« L’Égypte a deux frontières qui font chacune 1 200 kilomètres et qui la perturbent considérablement. C’est le Soudan au Sud et à l’Ouest, c’est la Libye. Moubarak a eu des ennuis avec Kadhafi et la Libye, et avec le Soudan. Alors il a essayé au Soudan de jouer un rôle quand même de médiateur entre les deux Soudan. Il avait besoin d’une stabilité sur son flanc sud, mais cela n’a pas été très loin. »

Quant au barrage Renaissance en Éthiopie, le problème est intervenu à la fin de la présidence Moubarak. « Il a vu se coaliser des pays riverains du Nil contre l’Égypte,poursuit Robert Solé. Le barrage a été une erreur de la part des Égyptiens. Ils ont essayé dans un premier temps de l’empêcher, ils n’ont pas réussi. Ils ont essayé de le retarder, cela n’a pas réussi non plus. Puis ils se sont aperçus que même le Soudan n’était plus du côté égyptien, que l’Éthiopie bénéficiait de nombreux soutiens. Là, ç’a été un gros échec de Moubarak dont hérite le président actuel. »

Hosni Moubarak vu par l’Occident

L’Occident a-t-il pendant trop longtemps fermé les yeux face à Hosni Moubarak ? Ce dictateur qui réprimait toute voix discordante dans son pays était considéré comme garant d’une certaine stabilité dans la région. Jean-Marc de la Sablière a été l’ambassadeur de France au Caire entre 1996 et 2000, une époque où la France, sous Jacques Chirac, entretenait une relation très étroite et cordiale avec l’Égypte. Pour ce diplomate chevronné, il faut bien faire la distinction entre la politique intérieure et extérieure de l’Égypte sous le règne du raïs Moubarak.

« En politique extérieure, il n’y avait que des hommages,souligne Jean-Marc de la Sablière. Rappelez-vous, c’était le sage, l’homme qui garantissait la paix. Il avait une relation très raisonnable avec Israël, et ça, c’est quelque chose qu’il est difficile de remettre en cause. Maintenant sur la situation intérieure, on a tendance aussi un peu à voir les choses en fonction de ce qui s’est passé en 2011. Le pilier du régime était l’armée et reste aujourd’hui l’armée. Il s’était développé à la fin une tendance également sécuritaire où il y avait pas mal d’excès de la police. On était passé d’une situation où il y avait non seulement une répression, un combat féroce contre les Frères musulmans, mais où en plus, dans la société, il y avait le sentiment que la police abusait vraiment. »

L’ancien diplomate français s’interroge néanmoins : « Est-ce qu’il appartient à l’Occident de distribuer des bons points ? Moi, je dis qu’il faut se méfier énormément des ingérences dans les affaires intérieures. »

Coronavirus: l’OMS appelle le monde à se préparer à une «éventuelle pandémie»

En quelques jours, le nombre de personnes contaminées par le coronavirus a augmenté dans de nombreux pays. L’Italie, pays le plus touché d’Europe et le troisième après la Chine et la Corée du Sud, est passée de six cas confirmés de contamination vendredi 21 février à 219 quatre jours plus tard. Et le pays compte maintenant six décès. La propagation fait craindre à l’OMS une « éventuelle pandémie ».

« Nous devons nous concentrer sur les mesures d’endiguement du Covid-19, tout en nous préparant à une potentielle pandémie », a déclaré lundi 24 février le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, après l’augmentation soudaine « très préoccupante » des contaminations dans de nombreux pays commel’Italie, la Corée du sud ou l’Iran et ses voisins du Golfe.

Cependant, il a tenu à calmer la panique provoquée par l’aggravation de la situation. « Parler de pandémie maintenant necorrespond pas à la réalité et cela créerait de la peur. Ce n’est pas le moment de se concentrer sur les mots. Ça n’empêchera pas une seule personne d’être contaminée ou de mourir du virus ».

La Corée, deuxième pays le plus touché

Soixante nouveaux cas de Covid-19 ont été confirmés en Corée du Sud mardi 25 février portant le total à 893 et faisant du pays le deuxième le plus touché après la Chine. Pour répondre à l’augmentation des contaminations, « l’alerte maximale » a été décrétée par le président Moon Jae-in. Un niveau qui permet aux autorités d’ordonner la fermeture temporaire des écoles et d’annuler les vols en provenance et à destination du pays.

Plusieurs pays ont décidé de se protéger du virus qui s’étend en Corée du Sud. À partir de mardi 25 février, Hong Kong interdira les entrées dans la cité autonome aux non-résidents venant de Corée du Sud. La Mongolie a, elle, suspendu toutes liaisons aériennes avec le pays.

L’Europe en alerte

En Italie, sept personnes sont décédées et le nombre de personnes contaminées a explosé. Il est ainsi passé de 6 à 229 en seulement quatre jours, faisant de ce pays le plus touché d’Europe et le troisième dans le monde. Un bilan qui a poussé les autorités à mettre en place des mesures drastiques. 11 villes du nord de l’Italie ont été mises sous confinement et les lieux publics ont été fermés à l’exception de certains magasins et des pharmacies de garde.

Aux frontières de l’Italie, l’inquiétude grimpe. Plusieurs recommandations ont été émises par le gouvernement français pour les personnes qui reviennent de pays touchés par le virus. Parmi elles, la prise de température deux fois par jour, le port d’un masque chirurgical et le confinement chez soi. Dans les Alpes-Maritimes, département français frontalier avec l’Italie, les mesures sanitaires et les effectifs ont été renforcés.

Aucune frontière avec l’Italie n’a été fermée. « À l’heure actuelle, notre recommandation aux États membres n’inclut pas la réintroduction de contrôles aux frontières internes », a déclaré Adalbert Jahnz, un porte-parole de la Commission européenne.

Vers une contamination européenne ?

Une réunion entre les différents ministres de la Santé européens doit se tenir mardi 25 février, selon la Protection civile italienne qui espère « des lignes d’action communes ». Preuve de l’inquiétude européenne, un bus en provenance de Milan a été bloqué à Lyon lundi et un train a été également bloqué aux portes de l’Europe à cause de suspicion de coronavirus. Finalement, les tests se sont révélés négatifs dans les deux cas.

« Le risque d’apparition de foyers de contamination similaires à ceux apparus en l’Italie dans d’autres pays de l’UE, de l’Espace économique européen et au Royaume-Uni est actuellement considéré comme modéré à élevé », explique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Une mission de l’ECDC et de l’OMS se rendra en Italie mardi 25 février, selon la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides.

Quatre nouveaux pays du Moyen-Orient touchés

Seulement quelques jours après le premier cas de coronavirus sur le territoire iranien, selon le ministère iranien de la Santé, douze personnes sont mortes et 64 cas de contamination ont été détectés en Iran. Face à la rapidité de la maladie et le fait que l’Iran est devenu le deuxième pays où on dénombre le plus de morts dus à l’épidémie, l’OMS a décidé de se rendre sur place dès le mardi 25 février.

Cependant, le bilan donné par Téhéran est contesté. Un député ultraconservateur de Qom, la ville dans laquelle les premiers cas ont été annoncés, cité par l’agence de presse iranienne Ilna, proche des réformateurs, le bilan serait de « 50 morts ». Une information « catégoriquement » niée par Téhéran. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement s’est engagé à « être transparent sur la publication des chiffres ».

Mais les chiffres publiés par les autorités interrogent aussi Hassan Nayeb-Hachem, médecin et défenseur des droits humains basé à Vienne, qui suit de près l’évolution de la situation en Iran. « Même sur la base de cette affirmation et en tenant compte du taux de mortalité de 3% constaté pour Covid-19, il doit y avoir en Iran au moins plusieurs centaines de personnes atteintes », estime-t-il.

La contamination grandissante en Iran inquiète les pays voisins. Abritant de nombreux lieux saints chiites, le pays accueille énormément de citoyens de confession chiites venant d’autres pays. Ce lundi 24 février, trois cas ont été détectés au Koweït, un au Bahreïn, en Afghanistan et en Irak ainsi que deux à Oman. Tous venaient d’Iran, selon les différentes autorités des pays concernés.

Inquiets par la contagion en Iran, plusieurs pays ont pris des mesures. Au Koweït, les célébrations de la fête nationale ont été annulées. Bagdad a interdit tous voyages depuis ou vers l’Iran. De son côté, le Qatar a mis en place une quarantaine pour toutes les personnes venant de pays touchés comme la Corée du Sud ou l’Iran. La Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Arménie ont également, totalement ou partiellement, fermé leurs frontières ou réduit les échanges avec l’Iran.

Contestation au Chili: violentes manifestations lors d’un festival à Viña del Mar

De violentes manifestations anti-gouvernementales et des heurts avec la police se sont produits dimanche 23 février dans la ville chilienne de Viña del Mar au moment où s’ouvrait un festival international de la chanson, le plus important d’Amérique latine.

Des milliers de manifestants munis de pierres, de bâtons et de cocktails Molotov, dont beaucoup étaient masqués, ont provoqué des troubles à l’entrée du site du festival, un grand parc appelé Quinta Vergara. La police, qui avait déployé un important dispositif de sécurité, a barré le passage aux manifestants et les a repoussés avec du gaz lacrymogène et des camions lanceurs d’eau.

La manifestation avait été convoquée dans le cadre du mouvement de protestation sociale qui a débuté il y a quatre mois au Chili et qui a fait 31 morts et de nombreux saccages et incendies d’établissements commerciaux et autres.

Des centres commerciaux attaqués

À Viña del Mar, une cité banéaire situé à 120 km à l’ouest de Santiago, lorsque les manifestants ont été bloqués par les policiers anti-émeutes, ils se sont mis à attaquer des locaux commerciaux situés non loin du site du festival, dont l’hôtel O’Higgins, l’un des établissements les plus anciens et élégants de la ville.

Des dizaines de manifestants masqués ont lancé des pierres et ont brisé les vastes baies vitrées de la façade de l’hôtel, puis ont lancé à l’intérieur des cocktails Molotov ainsi que des grenades lacrymogènes de la police qu’ils avaient récupérées. Ils ont aussi incendié au moins sept véhicules.

L’une des vedettes du festival, le chanteur Ricky Martin, considéré comme la star de la pop latino, a exprimé devant la presse son soutien aux revendications sociales. Selon l’artiste portoricain naturalisé espagnol, elles sont « importantes » pour « faire comprendre aux dirigeants de nos pays ce dont nous avons besoin ». Il a toutefois ajouté que les revendications devraient être présentées « d’une manière ordonnée ».

Ricky Martin était déjà monté au front en août dernier sur le terrain politique pour soutenir, avec d’autres artistes, la demande de démission du gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, accusé d’avoir tenu des propos racistes, sexistes et homophobes.