L’Irak a connu jeudi 3 octobre sa journée la plus meurtrière depuis le début, mardi, de manifestations au cours desquelles au moins 30 personnes ont été tuées et des centaines blessées.
Ni les couvre-feux ni les coupures d’internet n’ont découragé la contestation en Irak. Parti de Bagdad, le mouvement de protestation a désormais gagné la quasi-totalité du sud du pays. Ce jeudi, un nouveau palier dans la violence a été franchi. Six protestataires ont été tués par balles à Nassiriya, au sud de la capitale, faisant passer le bilan à 30 morts en trois jours.
À Bagdad, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont tourné à la bataille rangée. Les protestataires – venus pour certains à bord de camions – ont à nouveau cherché à prendre la place Tahrir, avant d’être repoussés par les blindés des forces spéciales et des tirs à balles réelles.
Les manifestants réclament des services publics fonctionnels, des emplois pour les jeunes et la fin de la corruption, qui en 16 ans, a englouti plus de 410 milliards d’euros, soit environ quatre fois le budget de l’État.
Si le mouvement de contestation est le premier test populaire du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi, qui doit souffler sa première bougie à la fin du mois, la journée de vendredi sera un important test politique pour le chef de gouvernement, avec le sermon du grand ayatollah Ali Sistani. Plus haute autorité religieuse pour la grande majorité des chiites d’Irak, il passe pour avoir son mot à dire, notamment pour nommer et démettre les Premiers ministres. Son prêche pourrait éventuellement donner un signal aux manifestants sur la suite du mouvement.
Une répression « excessive »
Contrairement à ce qui a pu être observé dans le passé en Irak, ce mouvement n’a pas été revendiqué par un parti politique ou un chef religieux. Mais il est soutenu depuis mercredi par Moqtada Sadr, dont les partisans avaient paralysé le pays en 2016. Le leader chiite incite ses partisans à organiser des sit-in pacifiques.
Le Premier ministre Adel Abdel Mahdi ne s’est quant à lui exprimé jusqu’à présent que par communiqué, saluant « la retenue des forces armées » et annonçant le couvre-feu à Bagdad, tandis que son bureau affirmait avoir rencontré des « représentants des manifestants ». Les autorités, qui dénoncent des « saboteurs » et proposent aux protestataires d’appeler un numéro vert pour faire part de leurs revendications, semblent donc avoir choisi la fermeté.
Ce jeudi, l’organisation Amnesty International a exhorté Bagdad à « ordonner immédiatement aux forces de sécurité de cesser d’utiliser une force, notamment létale, excessive » et à rétablir la connexion internet et aux réseaux sociaux.
Impeachment: Trump suggère ouvertement à la Chine d’enquêter sur les Biden
Sous le coup d’une procédure de destitution pour avoir sollicité le président ukrainien afin d’obtenir des informations compromettantes sur son rival Joe Biden, le président américain a réitéré sa demande mais cette fois devant les caméras de télévision et à l’adresse de la Chine.
« La Chine devrait lancer une enquête sur les Biden, parce que ce qui s’est passé en Chine est aussi grave que ce qui s’est passé en Ukraine », a estimé Donald Trump avant de monter dans son hélicoptère.
Cette fois, il ne s’agit pas d’une conversation téléphonique privée que la Maison Blanche a tenté de dissimuler, mais d’une déclaration devant les caméras. Comme une ultime provocation, qui vise peut être à minimiser ou à normaliser une pratique pourtant interdite, à savoir faire appel à une puissance étrangère dans le cadre d’une campagne électorale.
« Vous ne pouvez pas extorquer des gouvernements étrangers pour vous aider à être réélu », a aussitôt tweeté le démocrate Joe Biden, premier visé. Plusieurs élus ont estimé que cette déclaration offrait un deuxième motif à l’ouverture de la procédure de destitution.
Surtout que juste avant d’inviter la Chine à fouiller dans les affaires de Joe Biden, le président américain avait affirmé disposer de nombreuses options si Pékin ne se pliait pas à ses volontés dans le conflit commercial qui les oppose.
Kamala Harris, ancienne procureure de Californie et candidate aux primaires démocrates, a aussitôt demandé que les transcriptions des appels téléphoniques entre Donald Trump et le président chinois soient versées au dossier de la procédure de destitution.
Les élus républicains, pour leur part, ne se bousculent pas pour tenter d’expliquer cette dernière saillie du président. La défense de Donald Trump semble de plus en plus improvisée, et parfois périlleuse.
Les États-Unis veulent prendre l’ADN des migrants entrés illégalement dans le pays
L’administration Trump a annoncé son intention de collecter l’ADN de tous les migrants détenus après être entrés illégalement aux États-Unis. Aucune date de mise en œuvre n’a été arrêtée.
Le gouvernement américain prévoit de collecter l’ADN de tous les migrants détenus après être entrés illégalement aux États-Unis, ont fait savoir des responsables de l’administration Trump mercredi.
Le département de la Sécurité intérieure (DHS) travaille sur un programme permettant de recueillir les informations génétiques de ces migrants et de les enregistrer dans une base de données du FBI, nommée CODIS, qui répertorie des millions de profils de personnes arrêtées ou reconnues coupables de délits ou de crimes. Ces informations pourraient aussi être utilisées par d’autres agences de maintien de l’ordre.
Améliorer la “capacité à identifier une personne entrée illégalement dans le pays”
Des responsables du DHS, s’exprimant devant des journalistes sous condition d’anonymat, ont fait valoir que cette politique permettrait de donner aux agents aux frontières une meilleure idée de la situation des migrants détenus. “Cela permettra d’améliorer notre capacité à identifier une personne étant entrée illégalement dans le pays”, a déclaré l’un des responsables. “Cela aidera également d’autres organismes”. Aucune date de mise en oeuvre n’a été arrêtée.
Le fait de collecter et stocker les données ADN de personnes détenues, mais non condamnées, devrait attirer les foudres des associations de défense des droits civiques. Selon les responsables américains, recueillir des échantillons d’ADN est en réalité requis par des réglementations du ministère de la Justice de 2006 et 2010 portant sur les personnes arrêtées et condamnées, mais qui n’ont jamais été mises en oeuvre. Plus tôt cette année, les garde-frontières ont commencé à procéder à des tests ADN moins poussés (“rapid DNA”) sur les migrants ayant franchi la frontière avec leur famille, afin de vérifier la véracité des liens de parenté revendiqués par eux.
Plus de 396.000 personnes détenues à la frontières entre les États-Unis et le Mexique pendant l’année fiscale 2018
Mais le programme envisagé permettra, lui, de récupérer des informations beaucoup plus complètes, et de les conserver. “Cela est fondamentalement différent des tests ADN rapides”, a déclaré un deuxième responsable. “Il s’agit d’un profil ADN bien plus complet”. Pour l’année fiscale 2018, plus de 396.000 personnes ont été détenues à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, la grande majorité d’entre elles venant du Salvador, du Honduras et du Guatemala.
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