À Hong Kong, les manifestations ne se sont pas arrêtées au weekend cette fois encore : hier, lundi 12 août, des milliers de manifestants ont envahi l’aéroport pour protester contre les violences policières, particulièrement pour répondre à la blessure à l’œil d’une jeune fille dimanche soir ; elle aurait été touchée par un tir de la police. Une marée humaine de manifestants a entouré l’aéroport vers 13 heures, ce qui a abouti à l’annulation de tous les vols de la journée.

Ce mardi 13 août encore  plus de 300 vols ont dû être annulés, même si les manifestants étaient quasiment tous partis vers 1h du matin. Certains parlaient de revenir, d’autres expliquaient qu’ils devaient retourner travailler. Plus tôt dans la journée la police de Hong Kong avait donné uneconférence de presse pour s’expliquer sur ce weekend de violences : non, rien ne prouve que la jeune fille ait été blessée par la police, c’était peut-être un tir de manifestants ; oui, les images montrant des policiers glissant des objets interdits dans le sac d’un manifestant pour pouvoir l’arrêter seront analysées par la police.

Par ailleurs, les gaz lacrymogènes dont la date d’expiration est dépassée, dénoncés par les manifestants, ne seront plus utilisés, mais de toute façon ils ne sont pas toxiques a estimé le commissaire adjoint Tang Ping-Keung. Qui a affirmé que la police avait respecté la loi en les utilisant dans une station de métro dimanche, car selon lui il s’agissait un espace semi-ouvert et non fermé.

Un peu avant, la police avait montré à la presse ses nouveaux camions équipés de canons à eau. Amnesty International a appelé à la plus grande prudence dans leur utilisation, et a rappelé la mort d’un manifestant en Corée du sud il y a quatre ans. « La violence, que ce soit son utilisation ou son apologie, poussera Hong Kong sur un chemin sans retour », a affirmé ce matin Carrie Lam, les larmes aux yeux. Des violences qui viennent, selon la cheffe de l’exécutif hongkongais, des manifestants.

« Nettoyer » Hong Kong ?

Faut-il « nettoyer » Hongkong avant le 70e anniversaire du parti communiste chinois le 1er octobre prochain, et cela par tous les moyens nécessaires ? C’est ce que laissait entendre l’éditorial de CCTV du lundi au soir dont les éléments de langage sont repris par la plupart des canaux officiels en Chine continentale ce mardi dénonçant, « des manifestants qui ne suivent pas une autre voie que celle du meurtre. »

« Ces individus, écoute-t-on sur CCTV, sèment le chaos et la violence dans des actes qui ont la couleur du terrorisme. Des violences qui risquent de faire dérailler Hong Kong et l’entraîner dans les abysses. Ces émeutiers sont les boues sales de l’Histoire qu’il est nécessaire d’évacuer. Nous avons assez de confiance et de courage en nous-même pour les nettoyer ».

Des termes qui laisseraient envisager la possibilité d’une intervention des forces continentales contre ce que les autorités chinoises qualifient de « révolution de couleur » impulsée par l’étranger. Réelle menace ou simple volonté de faire peur : « si les émeutiers hongkongais ne comprennent pas le signal envoyé par le rassemblement de division de la police armée du peuple à Shenzhen, affirme le journal Huanqiu Shibao (Global Time dans sa version chinoise),alors c’est qu’ils aspirent à la destruction. » 

États-Unis: nationalité et green card plus difficiles pour les immigrés

Le président américain Donald Trump s’attaque désormais à l’immigration légale. La Maison Blanche a annoncé lundi 12 août que la nationalité américaine et la « green card » seraient désormais refusées aux immigrants bénéficiant d’aides sociales. C’est une mesure qui vise clairement les personnes défavorisées.

« L’administration du président Trump renforce les idéaux d’autosuffisance et de responsabilité personnelle, en s’assurant que les immigrants sont capables de subvenir à leurs besoins et de réussir ici, en Amérique », a déclaré Ken Cuccinelli, le directeur par intérim des services d’immigration américains.

Concrètement, si un candidat pour l’immigration aux États-Unis semble ne pas avoir assez de moyens financiers, sa demande de visa sera tout simplement rejetée.

Si la personne réside déjà sur le territoire, mais bénéficie d’aides sociales comme les bons alimentaires ou les allocations au logement, la carte verte, la nationalité lui seront également refusées.

Les ressources financières faisaient déjà partie des nombreux critères sur lesquels l’administration se basait. Elles deviennent aujourd’hui décisives. Cette mesure, mise au point par Stephen Miller, le conseiller immigration de Donald Trump a été baptisée: « Charges pour la société ». Une notion qui existait déjà dans la loi, mais qui n’avait jamais été définie laissant plus de flexibilité selon les profils et les situations des migrants.

Pour la Maison Blanche, il s’agit de « protéger le contribuable américains et préserver les aides sociales pour les américains vulnérables ».

La mesure devrait entrer en vigueur dans 60 jours et vise clairement les personnes défavorisées. D’ailleurs, l’annonce a tout de suite provoqué la colère des associations de défense des migrants qui y voient une mesure discriminatoire et veulent saisir la justice.

Certains groupes estiment que près de 26 millions d’immigrés légaux seraient impactés. « Désormais, un père de famille qui travaille dur mais passe par une période difficile, renoncera à demander des aides, par peur de compromettre sa demande de nationalité », explique un militant.

Certains commentateurs y voient également une contradiction avec l’image de terre d’accueil des États-Unis. Cela fait d’ailleurs penser à la célèbre inscription sur la Statue de la liberté qui commence par « Donne-moi tes pauvres… ». Avec cette loi, les pauvres risquent de ne plus être les bienvenus dans le pays.