Ne pouvant être considérés comme des citoyens espagnols, trois élus catalans dont Carles Puigdemont vont pouvoir faire campagne sur la liste indépendantiste “Lliures per Europa” (“Libres pour l’Europe” en catalan).

Un tribunal de Madrid a annoncé lundi que l’ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont, exilé en Belgique, était autorisé à se présenter aux élections européennes en Espagne malgré les poursuites contre lui dans ce pays. 

Un mandat d’arrêt contre lui

Annulant une décision de la commission électorale espagnole, le tribunal a décidé que Carles Puigdemont et deux autres membres de son gouvernement qui comme lui avaient quitté l’Espagne après l’échec de la tentative de sécession de 2017, peuvent se présenter aux élections du 26 mai, a indiqué un porte-parole de ce tribunal.

Tous trois font l’objet d’un mandat d’arrêt en Espagne pour leur rôle dans la tentative de sécession, objet d’un important procès à Madrid lors duquel sont jugés 12 ex-dirigeants indépendantistes. Saisie par les partis anti-indépendantistes Ciudadanos et Parti Populaire, la commission électorale avait refusé fin avril la candidature de Carles Puigdemont, Clara Ponsati et Toni Comin sur la liste indépendantiste “Lliures per Europa” (“Libres pour l’Europe” en catalan), estimant qu’ils ne pouvaient être considérés comme des résidents en Espagne.

Pas de peine d’inéligibilité

Carles Puigdemont avait qualifié cette décision de “scandale” et de “coup porté à la démocratie”. Mais la Cour suprême espagnole, saisie dans l’urgence par les avocats des séparatistes, a estimé dimanche qu’ils avaient le droit de se présenter vu qu’ils n’avaient pas été condamnés à une peine d’inéligibilité et a demandé à un tribunal administratif de trancher définitivement la question.

La Birmanie amnistie et libère deux journalistes de Reuters

Wa Lone et Kyaw Soe Oo, les deux journalistes de Reuters condamnés à sept ans de prison pour avoir enquêté sur le massacre des Rohingyas, ont été graciés et libérés mardi.

Deux journalistes de Reuters condamnés à sept ans de prison en Birmanie après avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas ont bénéficié d’une amnistie présidentielle et été libérés mardi, selon une vidéo mise en ligne par leur agence.

Wa Lone et Kyaw Soe Oo ont été assaillis par les médias en sortant de la prison de Rangoun où ils ont passé plus de 500 jours en détention. L’ONU a salué dans un communiqué leur libération comme “un pas vers une plus grande liberté de la presseet un signe de l’engagement du gouvernement en faveur de la transition démocratique en Birmanie“.

La Cour suprême birmane avait rejeté début mai le recours des deux journalistes de Reuters, dont la condamnation avait soulevé un tollé international. Leur enquête leur a valu le prix Pulitzer, plus haute récompense du journalisme aux États-Unis. Ils ont également été distingués par l’Unesco et désignés, aux côtés de plusieurs confrères,personnalités de l’année 2018 par le magazine Time. L’un des deux journalistes a dit vouloir “continuer” à exercer sa profession, dès sa sortie de prison.

Condamnés pour avoir enquêté sur le massacre des Rohingyas

Wa Lone et Kyaw Soe Oo ont été condamnés pour avoir enfreint la loi sur les secrets d’État qui date de l’époque coloniale. Ils sont accusés de s’être procuré des documents classifiés relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l’État Rakhine, région du nord-ouest de la Birmanie et théâtre des exactions à l’encontre de la minorité musulmane rohingya. 

Au moment de leur arrestation, en décembre 2017, ils enquêtaient sur un massacre de Rohingyas à Inn Din, un village du nord de l’Etat Rakhine.  Depuis, l’armée a reconnu que des exactions avaient bien eu lieu trois mois plus tôt et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison.

Les deux reporters ont toujours assuré avoir été trompés. Et l’un des policiers qui a témoigné dans ce dossier a reconnu que le rendez-vous au cours duquel les documents classifiés leur avaient été remis était un “piège” destiné à les empêcher de poursuivre leur travail.

Aung San Suu Kyi mise à mal par cette affaire

De nombreux défenseurs des droits de l’homme avaient exhorté la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, chef de facto du gouvernement birman, à user de son influence pour que les deux journalistes obtiennent une grâce présidentielle. Mais elle avait jusqu’à présent refusé d’intervenir, invoquant l’indépendance de la justice. Déjà très critiquée pour ses silences sur le drame rohingya, elle avait même justifié l’emprisonnement des deux hommes non “pas parce que c’étaient des journalistes” mais “parce qu’ils avaient enfreint” la loi.

La France souhaite que la Russie reste membre du Conseil de l’Europe

Lors d’une réception du secrétaire général du Conseil de l’Europe à l’Élysée, lundi, Emmanuel Macron a dit vouloir que la Russie reste au sein de l’organisation.

Le président français Emmanuel Macron, dont le pays prendra à la mi-mai la présidence tournante du Conseil de l’Europe, a souhaité lundi que la Russie reste membre de cette organisation malgré les différends les opposant. “Je souhaite que la Russie reste au sein du Conseil de l’Europe”, a déclaré le président français en accueillant à l’Élysée le secrétaire général de l’organisation, le Norvégien Thorbjorn Jagland.

Des relations en crise depuis plusieurs années

“Le Conseil de l’Europe a besoin de la Russie comme la Russie et les Russes ont besoin du Conseil de l’Europe, ce qui suppose que ses droits d’Etat membre soient respectés mais aussi que la Russie remplisse ses obligations à l’égard de l’institution”, a-t-il poursuivi.

Le Conseil de l’Europe, qui a célébré dimanche ses 70 ans, est empêtré depuis plusieurs années dans une crise avec la Russie, qui pourrait atteindre un point de non-retour en juin, à l’occasion de l’élection du successeur de Thorbjorn Jagland. Pour sanctionner l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie en 2014, les droits de vote des parlementaires russes ont été suspendus par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).

La Russie menace de quitter l’organisation

 Moscou a répliqué en gelant depuis 2017 son écot de 33 millions d’euros au budget annuel du Conseil et menace de quitter l’organisation si les droits des parlementaires russes n’étaient pas rétablis et s’ils ne pouvaient pas participer à l’élection du nouveau secrétaire général.