Dans plusieurs départements de la Colombie, notamment près de la côte Pacifique (ouest) et vers la frontière vénézuélienne, des groupes armés se livrent une sanglante bataille pour « le contrôle des cultures illicites de coca, des couloirs stratégiques du narcotrafic et de l’exploitation des mines clandestines », alertent les experts onusiens.

Mais le contrôle des territoires passe par celui des populations qui y vivent : l’Ocha s’inquiète du recrutement forcé d’enfants, des assassinats ciblés, des harcèlements en tout genre dont sont victimes les civils.

Plus de 73 000 Colombiens ont fui ces violences. Soixante mille autres ont dû vivre confinés pour y échapper et plus de 85 000 n’ont pas pu accéder aux services de base à cause de la mainmise des groupes armés. 67,5% des personnes forcées de se confiner étaient des indigènes, et 18% des Afro-Colombiens.

Le Choco, le Valle del Cauca et le Nariño, trois départements de production de drogue et situés sur les routes du narcotrafic, représentent 75% des déplacements de population du pays en 2021. Là aussi, les communautés noires (42%) et indigènes (15%) ont été les principales victimes.