La police canadienne a dégagé ce dimanche 13 février l’accès au pont Ambassador, point de passage stratégique entre les États-Unis et le Canada, bloqué depuis lundi 7 février par des manifestants anti-mesures sanitaires. Une opération saluée par Washington.

Washington avait exercé une certaine pression sur le gouvernement canadien en lui demandant la semaine dernière d’employer « les pouvoirs fédéraux » pour mettre fin à un blocage ayant des « conséquences sérieuses » sur l’économie américaine à cause de l’importance des échanges empruntant ce pont.

Le maire de la ville voisine de Windsor s’est réjoui que la « crise économique nationale au pont Ambassador (ait) pris fin aujourd’hui ». Le passage transfrontalier sera rouvert « quand il sera sûr de le faire », a-t-il ajouté, laissant à la police et aux services frontaliers la responsabilité de cette décision.

Un important cordon policier continuait toutefois à protéger la zone dimanche après-midi, la police indiquant que les opérations de maintien de l’ordre se poursuivaient, car des manifestants se trouvaient toujours à proximité.

Le mouvement de contestation canadien, qui entre dans sa troisième semaine, était parti d’un mouvement de camionneurs protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les États-Unis, mais les revendications se sont étendues à un refus de l’ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.

Des manifestations se sont poursuivies pendant le week-end dans plusieurs villes canadiennes, dont Toronto et Montréal samedi, et d’autres passages frontaliers demeurent bloqués dans les provinces du Manitoba et d’Alberta.

Si la situation à Ottawa était plus calme dimanche matin, le mouvement n’a pas faibli dans la capitale canadienne paralysée par les manifestants depuis fin janvier. De nombreux manifestants se trouvaient toujours dans le centre d’Ottawa dimanche et, témoignant de l’exaspération croissante des résidents, des contre-manifestants ont tenté d’arrêter un convoi de protestataires.

Alors que certains poids lourds quittaient une partie des rues résidentielles de la capitale canadienne, une grande partie des camionneurs n’en semblaient pas au courant. Exaspérés par ce qu’ils considèrent comme un siège de leur ville, des résidents ont bloqué à leur tour des véhicules du convoi. Le ton est monté entre les résidents excédés et les conducteurs, protégés par la police.