Ils sont champions d’Europe ensemble, mais un seul sera champion d’Afrique: les vedettes de Liverpool Mohamed Salah et Sadio Mané s’affrontent, cette fois, pour la huitième CAN de l’Égypte ou la première du Sénégal, dimanche à Yaoundé.

Pour l’instant ils sont vraiment à égalité: une Premier League (2020) et une Ligue des champions (2019) avec les Reds et une finale de Coupe d’Afrique perdue chacun. Les deux dernières.

«Mo Salah» s’est incliné contre le Cameroun (2-1) en 2017, «Ballonbuwa» («le sorcier du ballon») contre l’Algérie (1-0) en 2017.

«Ce sont deux grands joueurs, deux grands du foot africain en train de marquer leur temps, forcément cette comparaison va arriver», sourit Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, pas surpris des nombreuses questions sur le match dans le match entre Salah et Mané.

«Nous jouons contre tout le Sénégal, pas seulement Sadio», prévient l’Égyptien.

«Dimanche nous sommes adversaires, mais après le match nous serons coéquipiers à nouveau. Je lui ai envoyé un message après son coup à la tête (contre le Cap-Vert, NDLR) pour savoir comment il allait, et nous nous sommes dit que nous espérions nous rencontrer en finale, c’est tout», ajoute Salah.

Pour l’entraîneur adjoint de l’Égypte, Wael Gomaa (Carlos Queiroz est suspendu, NDLR), «Mohamed Salah a démontré qu’il est le vrai leader de cette sélection dans les matches difficiles. J’espère qu’il pourra gagner ce titre et après celui de meilleur joueur du monde».

«Sadio Mané a une part très importante dans notre effectif, mais il n’y a pas que lui sur le terrain, enchaîne Cissé. C’est un projet collectif, pas personnel. Ce qui important n’est pas forcément que celui brille mais qu’ensemble on soit au rendez-vous de cette finale.»

Koulibaly rêve de la Coupe

Car si le duel attire toute l’attention, l’histoire est en jeu aussi. L’Égypte vise à étendre encore sa domination sur l’épreuve, alors que le Sénégal court après un premier titre.

Aliou Cissé connaît cette histoire par cœur: il a perdu les deux finales jouées par les Lions de la Teranga, celle de 2002 comme joueur, où il a raté le dernier tir au but contre le Cameroun (0-0, 3 t.a.b. à 2), et celle de 2017 comme coach.

Et il ne risque pas de l’oublier, la question est revenue à chacune de ses conférences de presse, sans que jamais il ne se départisse de son calme pour y répondre.

«Tout ça appartient au passé, nous revenons avec un autre effectif, meilleur qu’en 2002 et qu’en 2019», assure Aliou Cissé, «très excité à l’idée de jouer cette deuxième finale consécutive».

Il estime son staff et ses joueurs «capables de gérer (leurs) émotions, avec l’expérience et le vécu» qu’ils ont.

Son capitaine, Kalidou Koulibaly, suspendu pour la finale il y a deux ans et demi, ne craint pas non plus de malédiction, il ne s’interdit pas de se voir soulever la coupe dans le ciel de Yaoundé. «C’est comme ça qu’on rêve, c’est une image qu’on doit avoir dans un coin de nos têtes», assure-t-il.

Les Sénégalais ne croient pas non plus à la fatigue des Égyptiens, qui ont joué presque un match de plus qu’eux, avec trois prolongations, et ont un jour de repos de moins.

«Je peux vous garantir que ce ne sera pas une équipe affaiblie, elle a énormément de caractère et de qualité», assure Cissé.

«C’est une finale, personne ne va penser à la fatigue», confirme Salah, prêt pour son duel au sommet avec son ami Mané.

JO d’hiver 2022: un journaliste forcé d’interrompre un direct télévisé

Tenus dans un contexte sanitaire délicat et dans un pays n’étant pas vraiment réputé pour sa liberté d’expression, les Jeux Olympiques d’hiver, qui ont démarré ce samedi à Pékin, ne représentent pas le terrain de travail le plus propice pour les médias étrangers.

Le journaliste néerlandais Sjoerd den Daas l’a appris à ses dépens vendredi : alors qu’il assurait un direct au sujet de la cérémonie d’ouverture pour la chaîne de télévision NOS, il a été brutalement interrompu par un agent de sécurité chinois, qui l’a forcé à sortir du cadre.

Les images de cette intervention ont toutefois pu être diffusées en direct et le journaliste a terminé son direct quelques minutes plus tard, d’un emplacement différent. Mais la chaîne a déploré, sur Twitter, ce qui « devient de plus en plus une réalité quotidienne pour les journalistes en Chine ».

« Sjoerd nous a souvent dit et montré à quel point il est difficile d’être journaliste là-bas, a détaillé l’éditeur en chef de NOS Marcel Gelauff. Il y a une tendance ancrée à restreindre les libertés, et c’est peut-être encore plus fort avec le Covid-19. »