A la suite d’une élection à l’hôtel Kinam ce dimanche 30 janvier 2022,organisée par le Conseil national de transition mis en place par les membres de l’accord de Montana, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Fritz Alphonse Jean, a été élu président et l’ancien sénateur Steven Benoît élu Premier ministre pour la transition de deux ans que comptent implanter les signataires de cet accord politique.

L’appel nominal des membres du Conseil national de transition a accusé la présence de 42 membres sur 44 après le retrait des deux représentants du parti politique Fanmi Lavalas. L’ancien gouverneur de la Banque centrale, Fritz Alphonse a été élu président de la transition dans le cadre de l’accord de Montana avec 25 votes exprimés contre 15 pour son concurrent, l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils.

S’agissant des élections pour la Primature, l’ancien sénateur Steven Benoît est arrivé en tête avec 21 votes exprimés sur 42 contre et 17 votes pour Jean Hénold Buteau, 2 votes pour Bonivert Claude  et un vote pour Iswick Théophin.

Puisque ni Steven Benoît ni Jean Hénold Buteau n’avait obtenu 50% plus un des votes, un second tour a été organisé pour les départager. A la suite de ce second tour, l’ancien sénateur Steven Benoît a été élu Premier ministre avec 26 votes contre 14 pour Jean Hénold Buteau.

Au cours du premier tour de ces élections deux membres du Conseil national de transition, deux ont voté blanc pour la présidence et un autre pour la Primature.

« D’après ces résultats et les normes établies pour ces votes, Fritz Alphonse Jean est déclaré vainqueur », selon la commission électorale du Conseil national de transition.

« Après ces élections, PEN désignera un deuxième membre, nous allons écrire à Ariel Henry pour lui demander de désigner un membre émanant des signataires de son accord ; d’autres organisations de la société civile vont désigner les deux autres membres pour former le collège présidentiel de cinq membres », a expliqué Ted Saint-Dic, un des responsables du Bureau de suivi de l’accord de Montana.

« Après quoi, nous irons vers l’installation d’un gouvernement de transition avec un Premier ministre qui sortira de Montana et le collectif des cinq membres du collège présidentiel », a-t-il fait savoir. Si Ariel Henry refuse de quitter le pouvoir « le pays en décidera… », a ajouté Monsieur Saint-Dic.

Pour Jacques Ted-Saint-Dic, les démarches du Premier ministre Ariel Henry sont en dehors de tout cadre consensuel. Il a souligné que l’accord de Montana reste ouvert à tous ceux qui veulent s’engager pour changer le pays.

Parallèlement, certaines organisations de la société ont déjà envoyé les noms de leurs représentants au Premier ministre Ariel Henry pour la formation du Conseil électoral provisoire.

 « Le prochain locataire du palais national sera un président élu librement et démocratiquement par la majorité du peuple haïtien », avait déjà déclaré le Premier ministre la semaine écoulée.

Une façon pour Ariel Henry de rappeler aux protagonistes des autres accords qui plaident pour un pouvoir avec un président de la République et un Premier ministre qu’il n’y aura pas de chef de l’Etat durant la période de la transition.

Pour Ariel Henry, « c’est pratiquement certain que d’ici au 7 février nous aurons une Assemblée constituante et un Conseil électoral provisoire », avait déclaré mardi le Premier ministre, qui répondait à une invitation du Sénat. « Pour moi, avant l’été on aura une nouvelle Constitution qui nous permettra d’organiser les élections afin d’avoir de nouveaux élus qui prennent en charge l’Etat haïtien.

Trois mois après la mise en place de l’Assemblée constituante, il devrait y avoir les élections pour adopter ou rejeter cette nouvelle constitution proposée par l’Assemblée constituante », a promis Ariel Henry.

Crédit-Photo: HAITI24.