À l’issue de cette rencontre virtuelle, le Canada a annoncé une aide d’environ 50 millions de dollars pour Haïti. Des projets visent à augmenter la capacité de la police nationale, mais aussi à financer des programmes de planification familiale destinés aux femmes.

Frantz Benjamin, un député d’une circonscription de Montréal où vivent de nombreux Québécois d’origine haïtienne, s’interroge sur la portée véritable des mesures annoncées : « C’est un geste, un bon geste mais est-ce que c’est le geste qui va permettre de donner un virage à la situation, j’en doute fort. Les gestes les plus forts doivent venir d’Haïti même, de l’État haïtien, de la société haïtienne, que ce soit en terme de lutte contre la corruption, que ce soit par rapport à la sécurité. Donc les gestes forts doivent venir d’Haïti avant tout. »

Directrice de la Maison d’Haïti, qui offre des services à la diaspora, Marjorie Villefranche juge inutile ce genre de réunion. « On peut saupoudrer beaucoup d’argent, et on saupoudre beaucoup d’argent en Haïti dans des projets à gauche, à droite, on ne pose jamais la question, et on n’exige pas les vraies choses de l’État, regrette-t-elle. On reconnaît encore ce gouvernement, on n’exige rien de lui, on reconnaît un gouvernement qui est complètement inefficace. Il n’y a pas de gouvernement dans ce pays. On fait une réunion avec lui, je trouve ça un peu ridicule. »

Selon Marjorie Villefranche, la communauté internationale devrait davantage se rapprocher des propositions émanant de la société civile haïtienne.