La Primature a annoncé sur son compte Twitter le renvoi du Conseil électoral provisoire (CEP) dirigé par Guylande Mésadieu. « Le gouvernement de la République a, par arrêté en date de ce lundi 27 septembre, libéré les membres du CEP de leurs liens avec l’Administration publique. Ainsi, il a été décidé de rapporter l’arrêté du 18 septembre 2020 les nommant et fixant le mandat de l’institution électorale », lit-on dans un tweet du gouvernement, lundi 27 septembre 2021, un an après la mise en place de ce CEP contesté, chargé par le feu président Jovenel Moïse de la mission controversée de réaliser le référendum pour une nouvelle constitution.

L’arrêté qui met à pied ce CEP a visé, entre autres dispositions, l’article 14 de l’accord pour une gouvernance politique apaisée signée par le Premier ministre Ariel Henry avec des partis politiques et des organisations de la société civile pour la mise en place d’un nouveau Conseil selon l’esprit de l’article 289.

À la section V de l’accord en question, l’article 14 stipule qu’environ une semaine après l’installation du nouveau cabinet ministériel, il est créé, suivant l’esprit de l’article 289 de la Constitution, un organe électoral  avec les représentants issus des secteurs suivants : la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) et l’Église épiscopale, les cultes réformés, le secteur vodou, les associations de patrons de presse (ANMH et AMI), les organisations des droits humains, la Conférence des recteurs d’université; les organisations paysannes, la diaspora. En cas de désistement ou d’incapacité de l’un des secteurs mentionnés, le gouvernement pourvoit à sa défaillance, lit-on dans cet article qui confie la tâche d’organiser les élections en toute transparence au CEP. Le gouvernement a renvoyé ce CEP avant la mise en place du nouveau cabinet ministériel prévu.

Avant l’annonce du renvoi du CEP Mésadieu, le Premier ministre Ariel Henry a visité plus tôt dans la journée l’Office national d’identification (ONI).

« Le Premier ministre, le  Dr Ariel Henry, était en visite au centre névralgique de l’ONI. Il avait voulu s’enquérir du fonctionnement de l’institution et de ses capacités productives, conformément à sa mission et à ses attributions d’enregistrement et d’identification nationale des citoyens, dans la perspective d’organisation des prochaines élections honnêtes et démocratiques », selon un tweet de la Primature. L’accord pour une gouvernance apaisée avait également fixé des objectifs en ce qui concerne l’ONI.

Selon l’article 19, « le gouvernement met en place une commission d’experts chargée d’effectuer, dans la transparence, un audit du système d’enregistrement des citoyennes et des citoyens afin de vérifier la fiabilité du processus de fabrication et d’émission de cartes d’identification nationale. Cette commission devra soumettre au Premier ministre un rapport exhaustif avec des recommandations motivées sur la meilleure stratégie à adopter pour crédibiliser  le processus d’identification des citoyens ».

« Sur la base de ces recommandations, un délai suffisant sera accordé pour permettre à un maximum de citoyens en âge de voter d’être identifiés par l’ONI et de figurer dans le registre électoral, lit-on dans cet accord qui a des dispositions générales et des dispositions finales », selon cet accord politique, la bible sur laquelle jure Ariel Henry et certains de ses alliés, d’anciens opposants à Jovenel Moïse. Le gouvernement travaille ardemment avec tous les acteurs concernés pour rétablir la paix dans les foyers et l’harmonie au sein des familles haïtiennes.