Les rues de Port-au-Prince sont encore chargées d’embouteillages mais les habitants commencent à réfléchir pour optimiser leurs déplacements car, à travers la ville, les très nombreuses stations essence sont toutes fermées.

« C’est dû à l’insécurité et aux gangs. Les gangs qui se trouvent aux abords de Martissant empêchent que l’on délivre ou s’approvisionne au terminal de Trista. C’est ce qui fait que toutes les zones n’arrivent pas à trouver du carburant à temps », assure Marc Antoine Nesi de l’Association nationale des propriétaires de stations-services (Anapross).

Cette rareté des carburants a des conséquences directes et très inquiétantes sur la vie quotidienne de tous les Haïtiens comme le déplore Samendina Lumane Jean du Collectif de défense des droits humains Défenseurs plus.

« Le prix des transports publics augmentent. Les voitures privées, on n’a plus de carburant pour les faire fonctionner et les institutions sont paralysées, dit-elle. Les centres hospitaliers ne pourront pas travailler s’ils n’ont pas de carburants pour faire fonctionner leur matériel. Les génératrices sont des moyens alternatifs que l’on utilise pour pallier le problème de l’électricité en Haïti. »

Sans carburants, pas de courant. Des bureaux publics et entreprises privées ne peuvent déjà plus fonctionner et ce à travers tout le pays, car flagrante illustration de l’hyper centralisation d’Haïti, il n’existe aucun terminal pétrolier hors de la capitale.