Après avoir suspendu ses expulsions depuis le 17 mars, le Canada pourrait les reprendre dans les prochains jours. Les demandeurs d’asile qui n’ont pas obtenu le statut des réfugiés risquent donc d’être envoyés dans leur pays. 14 États cependant, comme l’Irak, Haïti ou la République démocratique du Congo ne sont pas visés par ces renvois. Cette décision administrative  touche des milliers de personnes.

Les élus parlent régulièrement du personnel de soin dans les Ehpad, des employés d’épicerie, des gardiens de sécurité, souvent des demandeurs d’asile, comme des anges-gardiens en ces temps de pandémie. Pourtant, dans les faits, le gouvernement a choisi d’intégrer au Québec seulement le personnel de santé.

Une grande injustice aux yeux de Frantz André, qui défend les sans-papiers : « C’est totalement criminel. On devrait attendre que la situation de la pandémie s’améliore globalement. Si vous regarder les pays où les gens vont être expulsés, quel est le niveau de risque justement s’ils retournent là-bas ? »

De son côté, Guillaume Cliche-Rivard, le président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), s’interroge sur l’urgence de reprendre ces expulsions. « Dans les prochaines semaines, quand on va commencer à entendre que des agents de sécurité dans les hôpitaux ou des préposés à l’entretien ou des concierges dans les hôpitaux ou ailleurs commencent à être expulsés, quels vont être les commentaires et qu’est-ce que les Canadiens vont dire ? On va réaliser qu’on n’a pas le choix de garder ces gens-là, au final. »

Pour l’instant, aucune date d’expulsion n’est fixée pour les demandeurs d’asile provenant d’autres pays que le groupe de 14 États qui échappent aux renvois.