Le Royaume-Uni prévoit de ré-introduire des contrôles aux frontières pour l’importation des marchandises en provenance de l’UE a prévenu le gouvernement britannique. Leur retour interviendra en 2021.

Le gouvernement britannique a prévenu lundi les entreprises qui exportent vers l’Union européenne qu’elles devaient se préparer après la période de transition post-Brexit à un retour de contrôles douaniers “inévitables” aux frontières.

Londres “prévoit de ré-introduire des contrôles à l’importation sur les biens en provenance de l’UE à la frontière après la période de transition qui se termine le 31 décembre”, d’après un communiqué gouvernemental.

A partir de 2021, “le Royaume-Uni sera en dehors du marché unique et de l’union douanière, nous devrons donc être prêts pour les procédures douanières et les contrôles réglementaires qui s’ensuivront inévitablement”, a insisté Michael Gove, l’un des ministres de Boris Johnson.

Les importations et exportations venant et allant vers l’UE n’auront pas droit à un traitement préférentiel mais seront soumises aux mêmes contrôles que celles provenant du reste du monde, a-t-il ajouté.

Il a ajouté que l’UE exercerait aussi des contrôles sur les marchandises entrant sur son territoire.

Un impact très négatif sans accord

Le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne le 31 janvier mais continue à appliquer les règles de l’UE pendant une période de transition qui court jusqu’à la fin de cette année, pendant laquelle le gouvernement conservateur de Boris Johnson entend boucler les complexes négociations sur un accord de libre-échange avec son principal partenaire commercial.

Le mois dernier, le ministre des Finances Sajid Javid avait déjà appelé les entreprises à “s’adapter”, rappelant qu’elles avaient eu plus de trois ans pour le faire depuis le référendum sur le Brexit. Ses propos avaient suscité une vive inquiétude dans les milieux d’affaires.

Les économistes prévoient en majorité un impact très négatif sur l’activité britannique si la sortie de l’UE ne débouche pas sur un accord de libre-échange satisfaisant et se traduit de facto par un Brexit “dur”.


Coronavirus: la Chine débloque 43 milliards de dollars pour aider les entreprises

Le nouveau coronavirus a fait plus de  800 morts, presque tous en Chine. Le bilan dépasse désormais celui mondial du Sras. L’OMS a néanmoins dit ce week-end voir une « bonne nouvelle » : le nombre quotidien de contaminations s’est stabilisé. Mais il est encore trop tôt pour en conclure que le pic de l’épidémie est dépassé. Et les efforts de la Chine pour enrayer son expansion se poursuivent. La Banque centrale va débloquer 43 milliards de dollars.

Cette aide est dirigée vers les entreprises impliquées dans la lutte contre l’épidémie. Une première tranche de fonds spéciaux sera proposée, dès ce lundi. Des fonds qui devront aider les institutions financières à accorder des prêts à ces entreprises clefs. Le processus sera étroitement surveillé par la Banque centrale qui a promis des sanctions pour toute entorse aux règles.

Au total, neuf grandes banques nationales et des banques locales dans dix provinces et villes seront habilitées à se partager cette enveloppe. Elles devront étudier les demandes de prêts très rapidement et mettre l’argent à disposition dans les deux jours.

De son côté, la province du Hubei promet de prendre en charge 30% des factures d’électricité des petites et moyennes entreprises qui fournissent du matériel médical.

Au-delà des entreprises devenues stratégiques pour la circonstance, Pékin cherche à limiter l’impact de l’épidémie sur l’ensemble de l’économie. La Banque centrale a appelé les institutions financières à éviter d’interrompre « automatiquement » les prêts aux industries et aux petites et micro-entreprises. Il y a une semaine elle avait aussi annoncé l’injection de 173 milliards de dollars sur les marchés financiers pour soutenir l’économie.

De nombreuses provinces et municipalités ont par ailleurs pris des mesures d’accompagnement, des déductions fiscales par exemple.


■ Quelles conséquences pour les économies émergentes ?

La Chine exporte beaucoup, mais c’est aussi une cliente avide de matières premières. En cas de crise durable, les émergents pourraient se retrouver sans la locomotive qui a tiré leurs exportations pendant 20 ans. La Chine concentre « près de 50% de la demande mondiale d’acier », explique un économiste de Coface. La Russie, la Corée du Sud ou encore la Turquie pourraient donc être affectées.

Natixis estime de son côté que les pays asiatiques qui fournissent leur grand voisin, comme la Malaisie, seront les premiers touchés.

Autre région qui serait particulièrement pénalisée : l’Amérique Latine, la Chine étant le principal partenaire commercial du Brésil et du Chili, entre autres.

Déjà, des cargaisons de fruits chiliens n’ont pas pu être livrées en raison de difficultés dans des ports. Pas de problème en revanche pour faire parvenir le cuivre, mais le Chili, comme le Pérou, subit déjà les effets du coronavirus qui a fait plonger les cours du cuivre de 10%. Les craintes de ralentissement de la demande ont aussi fait chuter les prix du pétrole.

Quant au Brésil, ses entreprises se préparent à de possibles ruptures de stock de composants. Ses entreprises minières et pétrolières pourraient ne pas être épargnées. Enfin, les revenus liés au soja pourraient baisser, mais pas seulement à cause du coronavirus.