Les ultra-riches se mobilisent pour réduire les inégalités. Ils sont plus d’une centaine à avoir signé une lettre ouverte publiée au forum de Davos et appelant leurs alter ego à payer plus d’impôts. C’est la révolution des grandes fortunes ?
Ils entament leur lettre en s’adressant à leurs camarades millionnaires, comme un clin d’œil aux luttes du passé. Mais ces privilégiés sont encore ultras minoritaires, ils sont surtout très tendance dans les milieux libéraux états-uniens. Car l’initiative arrive tout droit des États-Unis. Un pays qui a aussi le triste record des inégalités parmi les pays industrialisés. L’explosion de la pauvreté combinée à la culbute des grandes fortunes est devenue trop indécente aux yeux de quelques-uns des membres de la classe des hyper riches. Depuis 1978 les revenus des dirigeants américains ont crû de 940%, ceux des employés de 12%. Pour dénoncer ce qui leur est devenu intolérable, ces riches ont fondé il y a dix ans le groupe de pression « des patriotes millionnaires ». Ils ne sont pas bien nombreux, 200 membres environ alors qu’on dénombre 10 à 12 millions de millionnaires aux États-Unis. Ces riches veulent payer plus de taxes, ils se définissent comme des traîtres à leur classe. Leur président, Morris Pearl, un ancien directeur de BlackRock, le gérant de fonds symbole de cette course au profit, estime que la solution à la montée des inégalités n’est pas la philanthropie, mais bien l’impôt, pour financer des politiques publiques redistributives.
Pourquoi lancent-ils un appel à Davos?
Ils ont vu les laissés-pour-compte de la croissance descendre dans la rue l’an dernier, dans le monde entier, de l’Amérique du Sud au Moyen-Orient en passant par l’Afrique, et ils estiment donc qu’il y a urgence à agir non seulement aux États-Unis, mais aussi au niveau mondial. Leur combat est très politique. Pour eux la cohésion de nos sociétés est en train de se fissurer sous la pression de ces écarts de revenus. Les patriotes millionnaires militent aussi pour que la voix des plus défavorisés compte. Ils ne veulent plus d’un gouvernement par les riches pour les riches et appellent les plus pauvres à reprendre en main leur destin. Dans cet appel de Davos, ils dénoncent enfin l’évasion fiscale, devenue un mal endémique, qu’ils évaluent à 10% du PIB mondial. Cent vingt et une personnes ont signé cet appel. Parmi elles, l’héritière des studios Disney, Abigail Disney devenue une activiste de la lutte contre la pauvreté, pas mal de gens du spectacle ou du sport comme le scénariste Richard Curtis ou encore le joueur de basket David Lee. Des entrepreneurs déjà engagées dans d’autres combats comme le milliardaire soudanais Mo Ibrahim. Tous ne sont pas membres des patriotes millionnaires.
Quel écho peut avoir cette lettre ouverte ?
Leur appel ne fait que quelques lignes dans les journaux, on est loin d’être à la veille d’un grand soir fiscal mondial. Mais c’est une nouvelle contribution au débat sur l’impôt et un caillou dans la chaussure des ultra-riches. On n’a jamais autant parlé du besoin de taxer davantage au forum de Davos, là où les décideurs du monde entier se retrouvent. Et puis aux États-Unis où Donald Trump a encore baissé les taxes, c’est un sujet qui est en tête de l’agenda de plusieurs candidats à l’investiture démocrate. Selon deux enquêtes, une majorité d’Etats-Uniens, y compris parmi les électeurs conservateurs, souhaitent que les très riches paient plus d’impôt.
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C’est-à-dire avant l’autorisation de remise en service de l’appareil. Le Max représente les deux tiers du carnet de commandes de l’avionneur. Dans sa première conférence de presse, David Calhoun s’est employé à rassurer les investisseurs et les salariés: il n’y aura pas de licenciements. En revanche les sous-traitants souffrent, ils ont déjà supprimé plusieurs milliers d’emplois.
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