Le géant chinois de la téléphonie Huawei a lancé jeudi 19 septembre à Munich, en Allemagne, son nouveau smartphone haut de gamme compatible avec la 5G : Mate 30 et Mate 30 pro. Deux modèles, qui à cause de sanctions américaines, ne sont pas équipés d’applications Google.

Le nouveau smartphone de la marque chinoise n’a ni le moteur de recherche Google, ni le Play Store, ni YouTube, il est ainsi privé du système américain d’exploitation Android. Ce nouveau smartphone est équipé de Huawei Browse et Huawei Music Vidéo, des applications développées par l’entreprise chinoise.

Car Washington a inscrit le géant chinois sur une liste noire avec laquelle les entreprises américaines ont interdiction de commercer. La firme chinoise passe donc du statut de client à celui de rival de Google.

Et pour le concurrencer, elle frappe fort : Huawei a annoncé un investissement de plus d’un milliard de dollars pour aider les développeurs à concevoir des applications pour son propre système d’exploitation HarmonyOS, présenté début septembre, mais qui n’équipera pas encore le Mate 30.

L’objectif est de rendre le grand public moins dépendant des applications américaines. En attendant, il sera difficile pour la firme de vendre ses nouveaux modèles aux Européens, très habitués aux systèmes américains d’exploitation. Le Mate 30 sera commercialisé le mois prochain à partir de 800 euros.


La croissance mondiale est “fragile” et “menacée”, prévient Christine Lagarde

La directrice sortante du FMI estime que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine font peser une menace sur l’économie mondiale.

La croissance mondiale est “fragile” et “menacée” notamment en raison des tensions commerciales, a souligné jeudi la directrice générale sortante du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, lors d’un entretien exclusif avec l’AFP à Washington.

“Des problèmes créés par l’homme et qui peuvent être réglés par l’homme”

Qualifiant l’expansion de “plutôt médiocre”, elle a aussi exhorté les dirigeants à dialoguer pour tenter de “résoudre les incertitudes qui entourent le monde”, en référence à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui pèse sur les échanges à travers le monde, ou encore au Brexit qui assombrit l’avenir en Europe. “Qu’il s’agisse des relations commerciales, du Brexit, des menaces technologiques, ce sont des problèmes créés par l’homme et qui peuvent être réglés par l’homme”, a-t-elle ajouté, relevant qu'”un peu de féminité ne ferait pas de mal”.

Le FMI avait abaissé fin juillet ses prévisions de croissance mondiale à 3,2%. Depuis, il a prévenu que les tensions commerciales pourraient ralentir encore l’activité. De son côté, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) s’attend pour 2019 à la croissance mondiale “la plus faible depuis la crise financière”, lorsqu’elle avait reculé à 2,9% en 2008 avant de plonger à -0,5% l’année suivante.

“Il y a suffisamment d’incertitude à travers le monde…”

Interrogé sur la possibilité qu’elle puisse agir davantage pour convaincre les dirigeants lorsqu’elle prendra la tête de la Banque centrale européenne (BCE) en novembre, Christine Lagarde a répondu : “je continuerai certainement à être déterminée à m’assurer que nous nous concentrons sur les créations d’emplois, la productivité, la stabilité.” Pour autant, elle a aussi insisté sur le fait que les institutions monétaires se devaient d’être “prévisibles” et de “s’en tenir aux faits et aux données économiques”. “Il y a suffisamment d’incertitude à travers le monde pour ne pas ajouter de l’incertitude sur ce qu’une banque centrale va faire”, a-t-elle déclaré.

Alors que le président américain Donald Trump ne cesse de critiquer la banque centrale américaine et son président Jerome Powell, elle a rappelé avoir “constamment” défendu l’indépendance des banquiers centraux. “Quand j’étais à la tête du FMI, dans les pays où j’ai vu un gouverneur d’une banque centrale lié à des aspirations ou à des impératifs politiques, cela n’a pas bien tourné”, a-t-elle réagi, précisant qu’elle ne faisait pas référence aux États-Unis ou à l’Europe mais “à des pays plus petits pays où l’indépendance du gouverneur de la banque centrale est parfois menacée”.