Geste d’apaisement envers Washington, Pékin a supprimé ses taxes additionnelles sur le soja et le porc américains, ce vendredi 13 septembre. En revanche, le coton des États-Unis reste pour l’instant sanctionné par la Chine. Ce qui avantage le coton du Brésil, d’Afrique et d’Australie.

L’accalmie sur le front de la guerre commerciale entre Pékin et Washington, a certes permis aux cours du coton de rebondir un peu. Ils ont à nouveau dépassé le seuil des 60 centimes de dollars la livre de fibre. Reste que le coton américain fait toujours l’objet de taxes supplémentaires de la Chine.

Le Département américain à l’Agriculture a fait les comptes dans son dernier rapport en fin de semaine dernière : la part de marché du coton américain s’est effondrée en Chine. Elle est passée de 45 % l’an dernier à 18 % sur la campagne actuelle, celle qui s’achève le 1er octobre.

Le coton africain a gagné 1 % du marché chinois

Les cotons concurrents en ont profité pour s’imposer. Le coton africain, qui pesait 8 % du marché chinois l’an dernier, a progressé d’un point. L’Australie, en passant de 22 % à 26 % du marché chinois, est devenue le premier fournisseur de la Chine, à la place des États-Unis.

Mais c’est en fait le coton brésilien qui a le plus profité du conflit commercial sino-américain – tout autant que le soja du Brésil. La part de marché de la fibre brésilienne en Chine a quadruplé : elle est passée de 6 % à 23 % ! Le Brésil est à l’arrivée cette année le deuxième fournisseur de la Chine, derrière l’Australie, mais devant les États-Unis et l’Inde.

Le Brésil bientôt 1er exportateur mondial de coton ?

Cette performance, le Brésil la doit à une récolte record de coton depuis deux ans, près de 2,5 millions de tonnes. Après des années de déclin du secteur cotonnier, le pays a relancé la production, longtemps pénalisée par des maladies et un faible rendement. Le coton est désormais cultivé sur de grandes surfaces dans les plaines du Mato Grosso, en alternance avec le soja, explique un expert de Cyclope, et sans irrigation.

Le potentiel est tel que les experts de Rabobank estiment que la production cotonnière brésilienne pourrait encore augmenter de 60 % dans les dix prochaines années. La progression du coton brésilien en Chine n’est donc pas uniquement le fait de la guerre commerciale entre Pékin et Washington. Le Brésil est en train de rejoindre les États-Unis en haut du podium, au rang de premier exportateur mondial de coton.


Guerre commerciale: Pékin exempte de taxes le porc et le soja américains

La Chine et les États-Unis viennent d’annoncer une pause dans l’escalade de la guerre commerciale que se livrent les deux premières puissances mondiales depuis plus d’un an. Il y a deux jours, Pékin avait annoncé que certains produits agricoles américains feraient l’objet d’exemption de taxe douanière. Selon l’agence officielle Chine Nouvelle, les entreprises pourront « acheter une certaine quantité de soja et de viande de porc en provenance des États-Unis ».

Déjà mercredi 11 septembre, Pékin avait indiqué son intention d’annuler des droits de douane supplémentaires sur seize catégories de produits importés des États-Unis. L’annulation de ce vendredi vient donc élargir le périmètre au porc et au soja américains.

Cette annonce est un nouveau signe d’apaisement de Pékin à l’égard de Washington. C’est également une preuve de leur bonne volonté réciproque. Les deux pays tentent de renouer le dialogue autour des pourparlers commerciaux prévus début octobre. Chacun espérant trouver un accord afin de défendre ses propres intérêts.

Peste porcine

Du côté de Pékin, l’exemption de surtaxes douanières sur le porc coïncide avec la propagation de la peste porcine dans le pays qui fait augmenter considérablement les prix et l’oblige à importer.

Du côté américain, cette annonce arrive à point nommé pour le locataire de la Maison Blanche en pleine campagne pour les prochaines élections présidentielles. En effet, les agriculteurs américains, puissante base électorale de Donald Trump, sont depuis 18 mois très touchés par cette guerre commerciale.

Dans la foulée, l’ancien pmagnat de l’immobilier a annoncé qu’il reportait pour le 15 octobre la hausse des droits de douane sur les 250 milliards produits chinois.