Éliminé prématurément de la Ligue des champions et de la Coupe de la Ligue, le club de la capitale n’est pas parvenu à sauver sa saison face à Rennes, samedi soir en finale de Coupe de France (2-2, 6-5 t.a.b.).
La question se serait probablement posée même en cas de victoire au Stade de France : avec seulement le Trophée des champions, le titre en Ligue 1 et la Coupe de France, le PSG aurait-il pu considérer sa saison “sauvée” ? Mais au terme d’une soirée cauchemardesque et après la victoire surprise de Rennes (2-2, 6-5 t.a.b.), les termes du débat étaient mathématiques, samedi soir : au niveau comptable, le club de la capitale signera quoi qu’il arrive sa pire saison en six ans en 2018-2019. Et s’enfonce dans sa plus grave crise depuis le début de l’ère qatarie.
D’un scénario idéal au spectre de la défaite
Tout avait pourtant bien commencé pour les Parisiens, samedi à Saint-Denis. Dangereux dès la deuxième minute de la rencontre, lorsque Neymar manquait le cadre de quelques centimètres, puis buteurs deux fois en moins de dix minutes, les hommes de Thomas Tuchel semblaient donner le ton d’une finale à deux vitesses, dessinant le scénario d’un score-fleuve.
Mais après le but contre son camp concédé par Presnel Kimpembe (40e), les Parisiens ont vu le match leur échapper. Relancés et portés par des supporters venus en nombre, les Rennais se sont montrés de plus en plus offensifs. Et la victoire annoncée a laissé place au spectre d’une nouvelle défaite pour le PSG, de plus en plus fébrile au fil des minutes de jeu.
Bien sûr, le match aurait pu basculer dans le sens du club de la capitale à plusieurs reprises, comme sur ce caviar de Kylian Mbappé pour Neymar, qui a terminé sa course à quelques centimètres du but de Koubek (85e). Mais quand les Bretons ont tenu bon, les Parisiens n’y arrivaient pas. Poussés en prolongations puis aux tirs au but, ils ont laissé filé leur première Coupe de France en cinq ans, offrant par la même occasion au Stade Rennais son premier titre depuis… 1971.
La “part de responsabilité” de Thomas Tuchel
Alors, à qui la faute ? “C’est trop tôt pour faire le bilan”, a soufflé Thomas Tuchel à l’issue de la défaite, samedi soir. “On n’est pas pas cliniques, pas assez tueurs, on n’est pas assez attentifs aux détails. Ma part de responsabilité ? Elle existe, bien sûr”, a reconnu le coach parisien, soulignant sa “décision difficile” de ne pas titulariser Edinson Cavani, de retour de blessure. Mais n’évoquant pas sa décision de faire entrer Moussa Diaby à la place de Colin Dagba (106e), pour le faire sortir quinze minutes après au bénéfice de Christopher Nkunku, auteur du tir au but de la défaite.
Et quid d’Angel Di Maria, sortant lui aussi de l’infirmerie, de Kylian Mbappé, touché à la jambe à l’entraînement vendredi, et de Neymar, absent depuis le mois de janvier et dont cette finale devait marquer le retour en pleine forme ? Aucune de ces pépites n’a semblé à son meilleur niveau face à Rennes. Le centre de Dani Alves dans une surface vide (65e) illustrait parfaitement cette impression de joueurs ne se trouvant pas.
Cette crise de confiance doublée de pépins physiques a connu son apogée avec l’expulsion de Mbappé, auteur d’une vilaine semelle sur Damien Da Silva (117e). “C’est peut-être dans sa tête, car normalement, il est très fiable dans ce genre de match”, a sobrement analysé Thomas Tuchel en conférence de presse. “D’habitude, il est décisif.”
L’été s’annonce mouvementé
Humilié par deux fois au Parc des Princes – en quart de finale de la Coupe de la Ligue face à Guingamp, puis en huitième de finale retour de la Ligue des champions contre Manchester -, et désormais dépossédé de la Coupe de France, Paris s’enfonce dans la crise, quelles qu’en soient les raisons. Refusant de parler de saison “ratée”, le capitaine Thiago Silva – forfait samedi -, a reconnu après le match que “des choses” étaient “à améliorer pour l’an prochain”.
Le Brésilien se voit-il encore seulement à Paris ? Y jouera-t-il au côté de Thomas Meunier et d’Edinson Cavani, qui ont vu leur temps de jeu et leur rôle au sein de l’équipe fondre ces derniers mois ? Ces questions existaient déjà avant le coup d’envoi de la finale face à Rennes. Elles devront désormais être tranchées dans un contexte particulièrement tendu.
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