Les condamnations se multiplient depuis l’annonce de l’assassinat de six journalistes, dont cinq travaillaient pour la chaîne qatarienne Al Jazeera. L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, lundi 11 août, « avec force et colère l’assassinat revendiqué » par l’armée israélienne d’un journaliste de la chaîne Al Jazeera dans la bande de Gaza. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et le Qatar dénoncent également « le ciblage délibéré » de journalistes d’Al Jazeera à Gaza par Israël. Anas al-Sharif, l’un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza », a estimé Reporters sans frontières dans un communiqué, en demandant une « action forte de la communauté internationale pour stopper l’armée israélienne ».
Dimanche 10 août, Al Jazeera, chaîne basée au Qatar, a annoncé la mort de cinq de ses journalistes lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza. Parmi eux, Anas al-Sharif, 28 ans, reporter bien connu de ses téléspectateurs, que l’armée israélienne a reconnu avoir ciblé en le qualifiant de « terroriste », qui « se faisait passer pour un journaliste ». Il « était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes, a-t-elle affirmé sur Telegram.
RSF a rétorqué que ces accusations avaient été formulées « sans preuves », en reprochant à l’armée israélienne d’avoir « reproduit un procédé connu et déjà éprouvé, notamment contre des journalistes d’Al Jazeera ». « Le 31 juillet 2024, l’armée israélienne avait tué les reporters Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi dans une frappe ciblée et revendiquée, accusant le premier d’être un terroriste », a fait valoir RSF.
De son côté, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, a dénoncé, sur X, « le ciblage délibéré des journalistes par Israël dans la bande de Gaza » qui « révèle à quel point ces crimes dépassent l’imagination ».
Un sixième journaliste décédé.
Les autres morts sont le correspondant Mohammed Qreiqeh, le photojournaliste Mohammed Al-Khaldi, ainsi que des cameramen, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Les cinq victimes ont été portées en terre ce lundi matin au cimetière Cheikh Redouane, dans la ville de Gaza, selon un vidéaste de l’AFP.
Et on apprenait ce lundi matin encore la mort d’un autre journaliste pigiste, blessé lors de l’attaque sur la tente abritant les reporters d’Al Jazeera. « Le photo-journaliste Mohammed Al-Khaldi a succombé à ses blessures (…). Cela porte à six » les victimes de cette frappe, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal.
Mohamed Salah pleure le meurtre du légendaire footballeur palestinien Suleiman al-Obeid.
L’attaquant égyptien et icône du monde arabe Mohamed Salah s’est à nouveau exprimé sur le conflit israélo-palestinien, ce samedi 9 août. Par l’intermédiaire d’une publication sur le réseau social X, le capitaine des Pharaons et attaquant de Liverpool a interpellé l’instance dirigeante du football européen, l’UEFA, suite au décès d’une légende du football palestinien, Suleiman al-Obeid. Une prise de parole qui n’est pas nouvelle et qui a embrasé les réseaux sociaux. Son message a déjà été vu plus de 15 millions de fois en deux heures. Mohamed Salah, suivi par près de 20 millions de personnes sur le réseau social X, a repris de volée l’UEFA. L’instance européenne s’est fendu ces dernières heures d’un message d’hommage sobre après le décès, à 41 ans, de l’ancien international palestinien Suleiman al-Obeid.
Une phrase et une photo jugées insuffisantes par le capitaine de la sélection égyptienne et figure du monde arabe : « Pouvez-vous nous dire comment est-il mort, où et pourquoi ? », a-t-il écrit sur X, soulignant selon lui un manque de clarté alors que la Fédération palestinienne a communiqué sur la mort de celui qui était considéré comme le « Pelé palestinien ». L’ancien joueur aux 18 sélections aurait été tué par des frappes israéliennes alors qu’il attendait de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. La situation est alarmante à Gaza, où plus de 800 sportifs ont perdu la vie depuis le début du conflit, selon la Fédération palestinienne. En 2023 déjà, l’attaquant égyptien avait réagi après l’explosion d’un hôpital en appelant « les dirigeants du monde à s’unir pour empêcher d’autres massacres d’âmes innocentes ». L’UEFA n’a pour l’instant pas donné suite au message du capitaine des Pharaons.
Léon XIV demande un soutien concret pour Haïti Face à la spirale de violence qui continue dans le pays caribéen, Léon XIV a lancé, dimanche 10 août, un appel à ne pas oublier le peuple haïtien, demandant un « soutien concret » pour que le pays retrouve la voix de la paix. La situation de la population en Haïti est de plus en plus désespérée », a déploré le pape devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre. Meurtres, traite d’être humains, enlèvements à répétition… le pape a dressé la liste des nouvelles sombres qui s’accumulent en provenance du pays des Caraïbes, avant d’interpeller la communauté internationale:
« Je lance un appel pressant à tous les responsables pour que les otages soient libérés immédiatement, et je demande le soutien concret de la communauté internationale pour créer les conditions sociales et institutionnelles qui permettront aux Haïtiens de vivre en paix. »
Le pape Léon XIV a des liens particuliers avec Haïti du côté de sa mère, puisque ses grand-parents étaient haïtiens. Léon XIV a été particulièrement touché par l’enlèvement le 3 août de neuf personnes dans un orphelinat à Kenscoff, au sud de Port-au-Prince. En lançant son appel à ne pas oublier Haïti, il s’inscrit dans les pas de son prédécesseur François qui, a de multiples reprises, avait demandé de prier pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays.
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