Plusieurs partis politiques réitèrent leur attachement à la mise en place d’un exécutif bicéphale à travers leurs propositions de sortie de crise, mardi.

La mise en place d’un nouveau pouvoir de transition en Haïti, avec un exécutif bicéphale, doit être une priorité nationale, recommande le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023 [1], dans le cadre du processus de négociations entre les protagonistes politiques.

Le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023 a fait part d’une série de recommandations, visant à garantir un minimum de succès à la nouvelle mission de la Communauté des Caraïbes (Caricom), qui séjourne en Haïti, du lundi 4 au dimanche 10 septembre 2023, dans un contexte sociopolitique marqué par une recrudescence des actes de criminalité y compris le kidnapping.

Composée d’environ huit personnalités, la délégation de la Caricom, qui est entrée au pays le lundi 4 septembre 2023, s’est entretenue avec le premier ministre de facto Ariel Henry, ce mardi 5 septembre 2023, en sa résidence privée.

Elle devra aussi discuter avec d’autres actrices et acteurs, dont les signataires de la déclaration de Kingston en juin 2023 et le collectif des partis politiques du 30 janvier 2023.

La délégation de la Caricom devrait jouer le rôle de médiatrice dans le cadre d’un troisième round de discussions avec les protagonistes haïtiens, afin de faciliter un accord de sortie de crise.

Élaborer un agenda approprié pour la mission, faire valider le projet-cadre de discussions pour la bonne tenue du processus de négociation et inscrire à l’ordre du jour de la rencontre à venir le projet d’accord global actuellement en circulation, sont parmi les recommandations formulées par le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023.

Il critique l’indifférence du gouvernement de facto actuel vis-à-vis du sort des milliers de personnes déplacées internes ainsi que son incapacité à garantir la sécurité des vies et des biens sur le territoire national.

Le chef du gouvernement de facto Ariel Henry devient partie intégrante du problème, au lieu de faire partie de la solution, avance le Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023.

De son côté, le parti politique EDE, dirigé par l’ancien premier ministre de facto (du 14 avril au 20 juillet 2021) et ancien ministre de facto des Affaires étrangères (du 5 mars 2020 au 24 novembre 2021), Claude Joseph, appelle à la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, en vue d’une issue à la crise haïtienne, dans une note.

Cette démission, qui doit être appréhendée comme la conséquence politique directe de l’incompétence et de l’insouciance d’Ariel Henry, aurait le potentiel de créer l’atmosphère politique nécessaire à la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale dans une perspective de refondation de la gouvernance intérimaire, estime le parti politique Ede.

Demeurant attaché à un exécutif bicéphale, le parti politique EDE propose de transformer le Haut conseil de transition (Hct) en un conseil présidentiel de transition, dirigé par un président exerçant les prérogatives présidentielles.

L’une des branches du Secteur démocratique et populaire (Sdp), dirigé par l’avocat Michel André, proche d’Ariel Henry, déclare saluer l’arrivée dans le pays de la délégation de la Caricom, dont le but serait, dit-elle, d’aider les protagonistes politiques à donner priorité au dialogue pour sortir Haïti de la crise.

Dans un message sur son compte Twitter, le porte-parole de cette branche du Sdp dit espérer voir les protagonistes politiques profiter de l’occasion pour faire passer les intérêts du pays, avant ceux de leurs groupes.

Crédit-Photo: Caricom