Jean Belony Murat alias Bélo et Roody Pétuel Dauphin dit Roody RoodBoy, deux artistes haïtiens, dénoncent une instrumentalisation des communautés originaires des quartiers appauvris et se positionnent pour le bannissement, la mise à l’écart des faiseurs de bandits, à travers la chanson « Babylòn » tirée de l’album « Tou9 » de Roody RoodBoy.
En moins de 4 mn, Belo et Roody fustigent la méchanceté et la haine de tous ceux et de toutes celles qui répondent par une offre de « base (gang armé) » et « armes à feu » à la demande d’ « écoles » et de « livres » des jeunes des quartiers difficiles.
Ces patrons des bandits sont catalogués comme des « babylones », dans la chanson .
« Quand nous vous demandons des écoles, vous nous offrez des bases / Quand nous vous demandons des livres, vous nous offrez des armes » : telles sont les premières paroles de la chanson, dans un lancement serein, qui ne tarde pas à déboucher sur un reggae solide.
Dans cette chanson de Belo et de Roody RoodBoy, Babylone désigne tour à tour des acteurs, actrices économiques, politiques ou de l’humanitaire.
Le triste tableau, dressé par Belo, est actuel.
Des bandes armées pullulent comme des champignons. Les jeunes sont gaspillés. Le bateau du peuple est à la dérive. Les structures sociales ne jouent plus leur rôle. Les problèmes s’aggravent. Qui sont les responsables ? se questionne Murat.
Les interprètes crient leur ras-le-bol. L’heure est grave.
Cette chanson arrive dans un contexte où les bandits armés kidnappent, violent, volent, tuent, incendient, pillent des maisons et contrôlent une bonne partie des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
La chanson « Babylòn » est aussi lieu de recommandations.
Tout en soulignant combien l’impunité ne pourrait être nullement une option dans la construction d’un État-Nation, Belo invite les Haïtiennes et Haïtiens à « se mettre d’accord pour prendre une autre direction et commencer à travailler et se mettre en action ».
Alterpresse et Loop Haïti News.