Selon les manifestes des trois vols consultés par une journaliste de l’AFP, près de la moitié des 327 Haïtiens expulsés par les États-Unis dimanche ont moins de 5 ans et sont tous nés hors d’Haïti.

Avec Maël, leur fils de trois ans détenteur d’un passeport chilien, Jeanne et son mari ont traversé le sous-continent américain en deux mois, une route migratoire considérée aujourd’hui parmi les plus périlleuses selon les organisations humanitaires.

« C’est une chose inexplicable. Personne ne peut vraiment témoigner de cette horreur » soupire la jeune Haïtienne. « Si j’avais su ce que j’allais vivre, jamais je n’aurais fait ce voyage », frémit-elle, au bord des larmes.

Le couple dit avoir dépensé 7000 dollars américains pour arriver jusqu’au Mexique et 2000 dollars additionnels pour arriver à la frontière texane.

Comme d’autres familles expulsées vers Port-au-Prince dimanche, ils croyaient, à tort, pouvoir bénéficier de l’extension du statut migratoire spécial TPS.

En moins de deux heures, trois vols partis du Texas ont atterri dimanche sur le tarmac de Port-au-Prince : jamais les autorités migratoires haïtiennes n’ont eu à gérer un tel afflux.

À leur descente du bus venus les chercher au pied de la passerelle, les familles ont déversé leur colère et frustration sur les employés administratifs et les photojournalistes, sommés de ne pas prendre d’images.