La grande majorité des églises de la Mission évangélique baptiste du sud d’Haïti (MEBSH) se sont effrondrées. « Dans le grand Sud du pays, seulement 13 églises sont restées debout. Toutes les écoles ont été détruites, près de 200 au total », a fait savoir le pasteur Alnève Émile qui pleure le départ de 50 des fidèles de la mission.

Le pasteur s’est plaint du manque d’organisation de l’aide. M. Émile dit être en contact avec des organisations internes et de l’extérieur qui ont manifesté la volonté de lui venir en aide. Jusqu’ici rien de concret n’a été fait, alors que toutes les structures sont endommagées, a-t-il révélé, soulignant que des commissions sont établies au sein de la mission dans les différentes régions  pour réagir face aux urgences.

« Des autorités locales, centrales ne m’ont pas contacté pour me questionner sur l’impact des dégâts de cette catastrophe sur la mission. C’est nous qui sommes victimes et personne n’est venu vers nous. Ce n’est pas à nous d’aller les voir », s’est plaint l’homme d’Église, qui a révélé que jusqu’à présent aucun endroit n’a été aménagé pour permettre aux fidèles de prier.

Haïti-séisme:  Coup de massue pour l’Église catholique, deux prêtres sont morts, 200 églises sont détruites

Les dommages sont importants. L’Église catholique est à genoux au même titre que la population du grand Sud, s’est plaint le père Loudger Mazile, qui a indiqué qu’en plus des 200 églises détruites et des 150 endommagées dans le grand Sud, de nombreuses écoles sont réduites en ruine durant le séisme du 14 août 2021. « Pour ce qui est des Cayes, 73 écoles sont détruites, 51 sont endommagées. À Jérémie, 10 écoles sont détruites, 50 sont endommagées. Dans le département des Nippes, 5 écoles sont détruites et 30 autres sont endommagées », a-t-il indiqué, soulignant que dans la Grand’Anse 16 églises sont détruites, 20 sont endommagées.

« Pour le moment, des abris provisoires sont fabriqués pour faire la messe, la célébration, le sacrement. Les églises qui ne sont pas apparemment touchées par le séisme sont évitées  en raison de fortes répliques », a confié le prêtre.

Pour l’instant, aucune aide n’est mobilisée de façon officielle pour aider à déblayer les espaces où des bâtiments se sont effondrés. « Au niveau local, des individus sont venus en aide à l’église pour le déblaiement. Les autorités ont fait des promesses, mais il n’y a pas une opération de déblayage systématique. L’église aura besoin d’aide pour déblayer les écoles en vue de faciliter la réouverture des classes, en même temps pour déblayer les églises », a souligné le père Loudger Mazile.

L’Église catholique  mettra en œuvre des moyens pour récupérer des objets de valeur qui étaient dans l’enceinte des bâtiments. « L’Église aura besoin d’aide pour récupérer des objets et les préserver. À présent, tout le monde gère l’urgence pour trouver de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux. Nous avons une histoire, une identité que nous ne pouvons pas oublier. Nous allons essayer de nous organiser dans le grand Sud afin de préserver les biens culturels qui identifient la communauté », a garanti le père Mazile, qui a rappelé que les églises de la commune de Les Anglais, de Cavaillon et d’Anse-À-Veau se sont effondrées. « Des échantillons qui existent depuis 100 ans, 200 ans s’y trouvaient ».

L’Église catholique prévoit de faire un inventaire, d’évaluer les dégâts afin de planifier la reconstruction des églises. Elles seront faites à l’identique ou suivant un autre modèle dépendamment de l’urgence de l’heure, a affirmé le curé, qui a fait savoir que depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Église a déjà dépensé 50 millions de dollars pour essayer de construire des églises détruites lors de ce séisme. L’ouragan Matthew et le tremblement de terre du 14 août constituent un nouveau coup de massue asséné à la région.