Au Mali, peu après l’annonce du remaniement ministériel ce lundi 24 mai, la situation s’est tendue à Bamako. Des hommes armés se sont rendus au domicile officiel du Premier ministre Moctar Ouane. Dans la soirée, un proche de la primature a affirmé que le président et le Premier ministre ont été conduits à Kati, fief de l’ex-junte.
Les militaires n’ont pas encore fait de communiqué pour expliquer ces initiatives. Mais plusieurs sources laissent entendre que ce serait l’éviction de deux colonels, Sadio Camara et Modibo Kone, anciens ministres de la Défense et de la Sécurité et proches de l’ancienne junte, qui serait la cause du mécontentement des militaires. S’il a fallu patienter 10 jours pour connaître le nouveau gouvernement, la réaction des militaires ne s’est pas faite attendre.
Du côté de la communauté internationale, la « tentative de coup de force » est condamnée dans un communiqué commun de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), la Communauté des États ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni l’Allemagne et l’Union européenne. C’est la première prise de position depuis le début de l’affaire.