Pour combattre la propagation du covid-19, le Premier ministre Joseph Joute a annoncé dans un communiqué que le port du masque sera obligatoire dans les lieux publics à partir du 11 mai prochain.

‘’ Mon gouvernement intensifiera les distributions au cours  de cette semaine, notamment dans les marchés. J’encourage vivement les entreprises privées à en distribuer à leurs employés’’, indique le chef du gouvernement dans un tweet.

La population s’oppose à l’installation de nouveaux centres de dépistage

En Haïti, qui compte ce jeudi 30 avril 76 cas confirmés et 7 décès (sur 776 personnes testées), la population s’oppose à l’installation de nouveaux centres de prise en charge des patients Covid-19. C’est le cas à Delmas et à Miragoâne, où les habitants ont protesté contre l’ouverture de ces centres.  Selon le Nouvelliste, « les responsables de l’hôpital Bernard Mevs ont dû faire machine arrière alors que tous les équipements nécessaires au centre de prise en charge sont disponibles ».

Le journal rappelle que ce centre devait être équipé de 20 lits et de respirateurs artificiels. Pourquoi cette résistance ? C’est très contradictoire, explique Frantz Duval. D’un côté, beaucoup d’Haïtiens restent incrédule face au coronavirus, ne croyant pas au risque létal de cette maladie. D’un autre côté, ils s’opposent à l’installation des centres hospitaliers dans leur voisinage, de peur d’être contaminés.

Ce qui montre que beaucoup de gens ignorent totalement la réalité (contamination, transmission, etc…) de ce virus. Frantz Duval rappelle qu’un troisième centre d’accueil Covid-19 dans le pays ne fonctionne pas. Situé aux Gonaïves, il a été saccagé par des ambulanciers et urgentistes grévistes de l’Artibonite. Une action qui a suscité la consternation des autorités sanitaires. Selon Frantz Duval, les  auteurs de cet acte de vandalisme sont des employés sous contrat. Ils réclament leur intégration et le paiement de plus de 40 mois d’arriérés de salaire.

Des Haïtiens de retour de République Dominicaine

C’est un reportage à lire dans le Nouvelliste de ce jeudi. Le journaliste s’est rendu à la frontière avec le pays voisin. Une frontière déjà marquée par une grande porosité. Mais en ces temps de coronavirus, cette donne provoque des inquiétudes. Plus de 60 000 Haïtiens ont quitté la République dominicaine, dont l’économie est à l’arrêt depuis le confinement décidé par les autorités. 

Une bonne partie de ceux qui rentrent en Haïti ne passent pas par les postes frontières officiels (les passages clandestins sont plus nombreux que des postes frontière officiels) et échappent donc à tout contrôle sanitaire. On ignore donc leur identité et leur état de santé alors que l’épidémie se propage de plus en plus en République dominicaine.