Le bilan de l’épidémie à coronavirus a franchi la barre des 1 000 morts en Chine, tandis que le président Xi Jinping, le visage recouvert d’un masque de protection, a appelé lundi à des mesures « plus fortes et décisives » contre la maladie, l’OMS s’inquiète de la propagation de la maladie.
Le nombre de morts en Chine dus au nouveau coronavirus est monté à 1 011, après l’annonce de 103 nouveaux décès dans la province du Hubei, ont annoncé les autorités mardi 11 février au petit matin. Alors que l’épidémie apparue en décembre dans un marché de Wuhan a contaminé plus de 42 200 personnes selon le dernier bilan quotidien, le numéro un chinois, Xi Jinping, s’est rendu lundi dans un quartier résidentiel de Pékin pour assister aux efforts de lutte contre la contagion et visiter un hôpital.
Dans un long reportage diffusé au journal télévisé du soir, il a évoqué la situation à Wuhan, placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier, ainsi qu’une grande partie de sa province, le Hubei, où se comptent le plus grand nombre de victimes. « L’épidémie au Hubei et à Wuhan reste très grave », a-t-il reconnu, appelant à prendre « des mesures plus fortes et décisives pour enrayer résolument l’élan de la contagion ». Son gouvernement a déjà pris des mesures radicales en interdisant à quelque 56 millions d’habitants du Hubei de quitter la province.
320 cas de contamination hors de Chine
En dehors de la Chine continentale, le virus a en outre tué deux personnes, une aux Philippines et une autre à Hong Kong. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Le gouvernement britannique a classé lundi le nouveau coronavirus en « menace grave et imminente pour la santé publique » et annoncé quatre nouveaux cas, portant à huit le nombre de personnes atteintes au Royaume-Uni.
Ce classement autorise Londres à prendre des mesures pour lutter contre la contagion. Dans ce cadre, les personnes atteintes de coronavirus peuvent être mises en quarantaine de force si elles constituent une menace pour la santé publique.
L’expansion du virus inquiète l’OMS
L’expansion du virus hors de Chine pourrait s’accroître avec la transmission de la maladie par des personnes n’ayant jamais voyagé dans ce pays, a prévenu dimanche le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l’iceberg », avertit Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors qu’une « mission internationale d’experts » de l’OMS est arrivée lundi en Chine.
Le taux de mortalité du virus reste faible, avec moins de 2% de décès. L’OMS cherche donc à informer sur la gravité de l’épidémie sans pour autant déclencher la psychose. « Beaucoup de gens nous demandent où va l’épidémie. Est-ce que les choses s’améliorent, est-ce que ça empire, poursuit Tedros Adhanom Ghebreyesus.Ces derniers jours, nous avons vu un développement inquiétant avec des cas de transmission du coronavirus chez des personnes qui n’avaient pas voyagé en Chine.Comme ceux constatés en France et en Grande-Bretagne. Même s’ils sont peu nombreux, ces cas pourraient être l’étincelle qui déclenche un plus grand incendie. Pour l’instant, ce n’est qu’une étincelle. Notre objectif reste d’endiguer la maladie. Nous appelons tous les pays à utiliser cette fenêtre d’opportunité pour prévenir cet incendie ».
Sahara occidental: le dossier qui complique la vie de l’Union africaine
C’est l’un des sujets qui fâchent au sein de l’Union africaine : la situation du Sahara occidental. A chaque sommet, celle-ci s’invite dans les débats, l’UA étant la seule organisation où le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) siègent côte à côte, mais souvent dos à dos.
« C’est une vraie cause de blocage de l’organisation ! » Pour un haut responsable de l’UA, ce dossier du Sahara occidental est l’un des sujets de ce sommet et plus largement de l’Union africaine. Un avis que n’a pas hésité à partager le président de la Commission de l’organisation, Moussa Faki Mahamat, devant tous les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Addis-Abeba : « Le conflit du Sahara occidental demeure préoccupant pour le fonctionnement de notre organisation. » « C’est compliqué,confirme un diplomatique marocain, parce quec’est le plus vieux conflit non résolu du continent. »
« Nous avons cru être malins,avec l’histoire de la Troïka », ajoute le haut diplomate, « mais elle n’a pas encore réussi à se réunir. » La Troïka, c’est une décision de l’Union africaine qui remonte à l’été 2018 lors du sommet en Mauritanie. Comme souvent lors des rendez-vous de l’organisation, la question du Sahara occidental refait surface. Les chefs d’État adoptent alors à l’unanimité une résolution qui met en place une Troïka. Elle est composée de trois présidents de l’UA (l’actuel président en exercice, son prédécesseur et son successeur). Cette Troïka a pour mission de faire le lien avec les Nations unies en première ligne sur ce dossier. A cette époque, les deux camps crient à la victoire. Le Maroc estime en effet que le dossier reste entre les mains de l’ONU, ce qui constitue l’une de ses revendications. La République arabe sahraouie démocratique, de son côté, met en avant le fait que la question est désormais montée au niveau des chefs d’État.
Nouvel échec de la Troïka
Du côté des Nations unies, le dossier n’avance plus. Après plusieurs rounds de négociations à Genève, l’émissaire onusien Horst Kholer a démissionné pour des « raisons de santé » en mai 2019. Pour la chercheuse à l’Université Paris I, Khadija Mohsen-Finan, « le dossier est au point mort aux Nations unies. Le fait qu’il n’y ait pas d’émissaire, ce n’est pas gratuit, si personne n’en veut, c’est parce qu’il n’y a pas d’avancée possible. L’ONU n’a plus la possibilité de résoudre ce conflit. »
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