Le bilan fait état de 80 morts et 2744 le nombre de cas recensés en Chine. 769 nouveaux cas ont été enregistrés par les autorités sanitaires. En réaction, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé est d’ailleurs en route pour la capitale chinoise où il devrait rencontrer des experts et les autorités chinoises.

Le bilan continue d’augmenter et pour remonter le moral des troupes et rassurer la population, le Premier ministre chinois Li Keqiang, est en tournée d’inspection à Wuhan. Il a fait une apparition publique dans un hôpital de la ville, d’où le virus s’est propagé. Il est apparu protégé de la tête au pied par une combinaison et un masque sur le visage. Li a été nommé hier à la tête d’une task force visant à remporter la bataille contre ce virus, pour reprendre les mots du président Xi Jinping prononcés hier.

      Ce dimanche soir, lors d’une conférence de presse, le maire de Wuhan a annoncé que plus    de 3 000 cas de personnes infectées pourraient être recensés au total dans la région, alors que le virus a fait 76 morts dans la seule province du Hubei.

      Les autorités locales de Wuhan ainsi que ceux de la province sont très critiquées par la population. Le gouverneur du Hubei est apparu hier devant les journalistes sans protection sur la bouche, et a fait preuve de beaucoup d’imprécision, ce qui lui a valu les railleries et les commentaires outrés des internautes.

      Dans le même temps, la période des vacances, qui devait initialement se terminer le 30 janvier a été prolongée indéfiniment, pour limiter les mouvements de plusieurs centaines de millions de Chinois, rentrés dans leur famille pour célébrer le Nouvel An lunaire.

      Pas de masques dans les pharmacies

Dans le sud du pays, la province du Guangdong, la plus peuplée, a imposé le port du masque respiratoire à ses quelque 110 millions d’habitants. Mais les pharmacies sont en rupture de stocks.

« Tout le monde doit porter des masques, mais il y en a pas assez, raconte Oubo, un habitant de la ville de Guangzhou. Cela fait plusieurs jours que j’ai alerté les autorités de la police et de la mairie de Guangzhou qu’il allait falloir fournir ces masques. Je leur ai signifié qu’ils feraient mieux de suivre l’exemple du Japon et de Hong Kong où les masques sont fournis gratuitement aux habitants. Il paraît aussi que la Thaïlande fait la même chose. »

Cet habitant estime aussi que « le gouvernement chinois doit assumer son rôle et travailler pour les habitants. Tous les jours on reçoit des messages de la part des autorités nous disant qu’il faut porter des masques lorsqu’on sort et nous demandant d’éviter les lieux où il y a beaucoup de monde. Nous, on aimerait bien porter des masques, mais encore faudrait-il en avoir ! »

Coronavirus: l’épidémie sort de son foyer du Hubei, une première victime à Shanghai

Un premier malade est décédé des suites du coronavirus à Shanghai. En Chine, la maladie sort de son foyer d’abord localisé dans la ville de Wuhan où les premiers cas ont été signalés en décembre. Le bilan des victimes du coronavirus est de 56 victimes et plus de 2000 personnes malades.

Le premier décès enregistré à Shanghai concerne une homme âgé de 88 ans qui souffrait déjà de problèmes respiratoires, rapporte notre correspondante dans cette ville.

Si l’on en croit les autorités chinoises, sa disparition porterait à 3 le nombre de décès enregistrés en dehors de la province du Hubei d’où est partie l’épidémie. Trois décès sur 56 au total, mathématiquement c’est peu mais le fait qu’un décès ait été enregistré dans la ville la plus peuplée du pays, qui plus est capitale économique, cela risque de faire monter l’anxiété parmi la population.

A l’heure actuelle, 40 personnes sont porteuses du virus à Shanghai et 70 sont en observation.

A mesure que ce virus se propage dans tout les pays, de nombreuses villes chinoises prennent leurs dispositions. A Pékin et à Tianjin dans le nord du pays plus aucune bus ne sort ou ne rentre dans la ville. La ville de Shantou, dans le sud cette fois, qui avait décidé de fermer partiellement ses accès a finalement renoncé à cette mesure.

Et on peut penser que ces mesures de restriction d’accès pourraient bientôt s’étendre à d’autres villes dans le pays… La situation est « grave », l’épidémie « s’accélère », déclarait samedi soir le président chinois Xi Jinping à l’occasion d’une réunion du bureau politique.

« La propagation du virus est liée à l’entassement de la ville » en Chine, selon Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut catholique de Paris, chercheur associé à l’Iris, spécialiste de l’histoire politique et culturel de la Chine contemporaine.