C’est ce qu’on appelle un enterrement de première classe : la Suisse a débranché sa première centrale nucléaire, celle de Mühleberg près de Berne, ce vendredi 20 décembre. La cérémonie retransmise en direct à la télévision incluait un apéritif avec les employés et une fête avec les habitants du village. Avec cette fermeture, la Suisse confirme sa volonté de sortir de l’atome, qui se fait sans heurts, mais des questions perdurent.

Le compte à rebours est soigneusement mis en scène et les applaudissements, nourris depuis la salle des fêtes géante installée en face de la centrale. Célébrer la fermeture d’un site qui emploie plus de 300 personnes peut sembler bizarre, mais l’exploitant l’assure : aucun employé ne sera licencié.

Les travaux de démantèlement vont durer 15 ans, donc l’ambiance est à la fête. Et même sila Suisse a décidé de sortir de l’atome, l’énergie nucléaire a encore de beaux jours devant elle.

Suzanne Thoma la présidente de BKW, l’exploitant du site de Mühleberg, l’affirme : « La volonté du peuple était qu’on continue avec les centrales aussi longtemps qu’elles soient encore sûres. Et je crois que c’était une très bonne décision. Nous l’avons prise pour l’avenir de l’entreprise et selon les considérations économiques. »

Déchets radioactifs

Des questions restent toutefois en suspens. Les autorités n’ont pas encore déterminé où enfouir les restes radioactifs de la centrale, ni l’origine de l’électricité qui sera injectée dans le réseau pour compenser la fermeture de Mühleberg. À moins de diminuer leur consommation de 5%, les Suisses devront importer du courant venu des centrales à charbon allemandes ou nucléaires françaises.