{"id":9852,"date":"2019-08-20T17:31:52","date_gmt":"2019-08-20T21:31:52","guid":{"rendered":"http:\/\/gamaxlive.com\/?p=9852"},"modified":"2019-08-20T17:31:52","modified_gmt":"2019-08-20T21:31:52","slug":"le-pillage-du-bois-de-rose-ghaneen-par-la-chine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/gamaxlive.com\/2019\/08\/20\/le-pillage-du-bois-de-rose-ghaneen-par-la-chine\/","title":{"rendered":"Le pillage du bois de rose ghan\u00e9en par la Chine"},"content":{"rendered":"\n

Des milliers de d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s et d’experts venant de 180 pays sont r\u00e9unis en ce moment \u00e0 Gen\u00e8ve pour tenter de renforcer les r\u00e8gles mises en place il y a quarante ans par la Convention sur le commerce international des esp\u00e8ces de faune et de flore sauvages menac\u00e9es d’extinction (CITES). Parmi les esp\u00e8ces qui sont menac\u00e9es dans la flore africaine, il y a le bois de rose, un bois tropical tr\u00e8s pris\u00e9 en Chine. Il y a quelques ann\u00e9es, Madagascar avait d\u00fb faire \u00e0 des exportations sauvages. C’est maintenant le tour de l’Afrique de l’Ouest et en particulier du Ghana.<\/h1>\n\n\n\n

Habitu\u00e9 depuis longtemps \u00e0 exporter ses f\u00e8ves de cacao et son or, le Ghana voit depuis quelques ann\u00e9es sortir des masses consid\u00e9rables de bois de rose. Beaucoup plus que ce que la biodiversit\u00e9 autoriserait. William K. Dumenu, chercheur \u00e0 l’institut forestier du Ghana et auteur d’un rapport sur la question, dresse le constat suivant : \u00ab Le niveau auquel nous exploitons de bois de rose n’est pas durable. Nous abattons plus d’arbres qu’il n’en pousse naturellement. Il n’y a pas de plantations artificielles de bois de rose au Ghana. C’est \u00e0 l’\u00e9tat naturel. Ces arbres se r\u00e9g\u00e9n\u00e8rent par eux-m\u00eames. Donc, il faut couper \u00e0 un rythme qui autorise la reproduction. Mais on en prend trop. Il faut savoir qu’il faut entre 40 et 100 ans m\u00eame pour que le bois de rose atteigne la maturit\u00e9 pour \u00eatre exploit\u00e9 <\/em>\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Ce qui explique cette exploitation excessive, ce sont les failles de la loi ghan\u00e9enne qui autorise l’abattage du bois de rose par les communaut\u00e9s foresti\u00e8res pour leur usage local. Cependant, il est facile de contourner ce texte.<\/p>\n\n\n\n

Selon William Bandoh, sp\u00e9cialiste de la biodiversit\u00e9 \u00e0 l’Institut forestier du Ghana, le facteur cl\u00e9 de violation de la loi est la d\u00e9marche chinoise. \u00ab Les Chinois utilisent de l’argent, beaucoup d’argent, des millions de dollars. Ils ont entrepris de monopoliser la culture d’\u00c9tat et l’appareil d’\u00c9tat. Ils viennent avec leurs \u00e9normes quantit\u00e9s d’argent et avec leurs contacts locaux, ils essaient d’influencer les fonctionnaires des for\u00eats, ils influencent les politiciens, les communaut\u00e9s locales et les chefs. Ils ont mis en place un syst\u00e8me de pots-de-vin qui va de la for\u00eat jusqu’au port d’exportation du bois. Il y a un syst\u00e8me de corruption sophistiqu\u00e9 financ\u00e9 par l’argent chinois <\/em>\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Les trafiquants de bois de rose ont aussi recours \u00e0 la violence, les coups ou encore les menaces sont monnaie courante. Jeremiyah Seido, responsable d’une association environnementale \u00e0 Bole dans la r\u00e9gion de Savannah au nord du Ghana, en fait fr\u00e9quemment l\u2019exp\u00e9rience.<\/p>\n\n\n\n

Ce dernier revendique pour sa communaut\u00e9 le b\u00e9n\u00e9fice de l’exploitation du bois de rose. \u00ab Un container de bois de rose vaut 65<\/em> 000 dollars quand il quitte le Ghana. Mais dans les communaut\u00e9s, on ne touche m\u00eame pas 10<\/em> 000 dollars. Il faudrait que ce soit mieux g\u00e9r\u00e9. Quand on coupe le bois de rose, il faut que cela permette aux communaut\u00e9s de se doter de routes, d’\u00e9coles, de cliniques. Nous disons aussi que ces gens qui sont dans le bois de rose, sur les 65<\/em> 000 dollars que cela vaut, ils devraient en consacrer au moins 10<\/em> 000 pour replanter ces arbres et d’autres arbres pour r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer l’environnement <\/em>\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Au-del\u00e0 des d\u00e9g\u00e2ts \u00e9conomiques et environnementaux, l’exploitation ill\u00e9gale du bois de rose contribue aussi \u00e0 diviser les populations entre ceux qui r\u00e9sistent et ceux qui touchent quelques billets.
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