Les funérailles de la militante Antoinette “Netty” Duclaire, tuée par balle dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin, ont été chantées  samedi  à Chantal (Sud), commune natale de la victime.

Des cris épars, des visages fermés, des membres de l’assistance renversés ont caractérisé les premiers instants de la cérémonie funèbre dédiée à Marie Antoinette Duclair. Dans l’enceinte de la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal, au moment d’exposer la dépouille mortelle, interdiction a été faite aux journalistes de fermer les objectifs des caméras afin de respecter la volonté de la famille de la militante politique.

Le célébrant principal, Mgr Jacques Antoine Coulanges, à l’occasion de l’homélie plaide en faveur d’un réveil collectif pour mettre un terme à l’atrocité des gangs touchant particulièrement la jeunesse. Le prélat appelle à une conscience commune pour faire échec à la violence armée.

«La justice dans les tribunaux ne suffit pas, mais la justice sociale pour l’équité des chances, pour l’éclosion des valeurs républicaines doit primer. Ce crime ne doit pas rester impuni, j’espère que cet assassinat sera la dernière », a-t-il espéré.

Marie Antoinette Duclair, militante politique engagée, regagne sa terre natale sans avoir accompli son rêve. À Chantal, le corps radieux qui a ensoleillé Port-au-Prince est retourné inerte, sans vie pour être inhumé. Le sort de Netty est comparable à celui de tant d’autres âmes broyées par la barbarie des gangs armés de la capitale.

Claudine Duclair, ravagée, au moment des éloges funèbres, rappelle que sa sœur avait plusieurs cordes à son arc. Manager, militante politique, femme d’affaires, consultante Marie Antoinette Duclair n’a jamais ménagé ses efforts pour améliorer son vécu et celui de ses semblables.

« Netty a été exécutée. Elle a été assassinée pour ses convictions politiques, son idéologie. Sa détermination pour le bien-être des marginaux a pris un coup.  Nous exigeons justice pour Netty et pour les autres victimes de la sauvagerie des criminels », a déclaré Claudine Duclair.

Alors qu’elle était accompagnée de son ami journaliste Diego Charles, lui aussi tué par balle, Netty a été criblée de balles à Christ-Roi, quartier de Port-au-Prince.

Au cours de cette soirée, au moins 15 autres personnes ont été tuées par balle par des hommes armés circulant à motocyclette. Quelques heures après, le directeur général a.i. de la police nationale Léon Charles ainsi que l’ex-Premier ministre a.i. Claude Joseph avaient pointé du doigt les anciens policiers du groupe Fantom 509 d’être les auteurs de ce carnage. La justice ne s’est pas (encore) prononcée sur ces assassinats.