Par euronews

Des stations-service à sec, une vision familière au Venezuela, où le manque de carburant se fait de nouveau cruellement sentir. Le pays dispose pourtant des plus importantes réserves de pétrole au monde, mais il n’est plus en capacité de raffiner son brut tant les infrastructures du pays sont exsangues.

L’indéboulonnable président Nicolas Maduro accuse les États-Unis d’asphyxier son pays avec leurs sanctions ; l’opposition dénonce, elle, des décennies de corruption et d’incurie ayant mis à bas une industrie pétrolière autrefois florissante. Mais pour les Vénézuéliens, le résultat est le même : système D et marché au noir pour remplir son réservoir.

Des jerrycans de contrebande venues de Colombie

Pour éviter d’interminables files d’attente devant les stations-service, beaucoup s’approvisionnent en « or noir » sur le marché noir. Cette essence de contrebande vient la plupart du temps de la Colombie voisine. Une frontière poreuse et des bakchichs généreusement distribués aux militaires et policiers vénézuéliens sur le parcours permettent aux contrebandiers colombiens de faire passer leur marchandise, ensuite vendue à la sauvette sur le bord des routes, dans l’ouest du Venezuela.

« Sans elle, rien de roulerait plus », assure Roger, un marchand de fruits et légumes qui vit près de la ville de Maracaibo. L’ironie, c’est qu’il y a quelques mois encore, le trafic se faisait dans le sens inverse, car au Venezuela, l’essence était quasiment gratuite.