C’est historique, le pétrole américain a perdu 306 %  lundi 20 avril à la Bourse de New York. Jusqu’à finir sous le zéro, à -37,63 dollars le baril ! Un phénomène boursier inédit. spécifique, pour l’heure, au pétrole américain.

Le prix du pétrole américain est passé en territoire négatif  lundi 20 avril, cela signifie que les vendeurs à la Bourse de New York ont payé leurs acheteurs, pour se débarrasser de leurs contrats ! Un baril à -37,63 dollars, c’est du jamais vu dans l’histoire du WTI, le pétrole léger américain.

Jour d’échéance à New York

La journée de lundi 20 était, il faut le souligner, une journée particulière, c’était le jour où expirait à la Bourse américaine le contrat le plus rapproché, celui du pétrole américain livrable au mois de mai. Or à cette échéance, il est devenu impossible de prendre livraison du pétrole aux États-Unis.

Les cuves sont pleines, et particulièrement à Cushing, le point de livraison dans l’État d’Oklahoma qui est rattaché au contrat à terme, et qui est totalement saturé, depuis que l’épidémie de Covid-19 a paralysé les transports et donc l’activité de raffinage. Le phénomène est mondial, mais particulièrement accentué aux États-Unis, devenus le premier producteur mondial, où l’on est contraint de stocker du pétrole dans les oléoducs !

Le Brent surnage

C’est ce qui explique le décalage avec le Brent, qui n’a pas connu pareil plongeon à Londres. Le Brent, qui est le pétrole de la mer du Nord et surtout la référence mondiale à partir de laquelle sont calculés les prix des barils des autres régions du monde, dont le pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique, a certes perdu 6 %  lundi, mais il vaut encore un peu plus de 26 dollars le baril.

La livraison prévue en juin est plus lointaine. Cela laisse un peu plus de temps pour vendre le brut et les débouchés sont plus nombreux.

Que va faire Donald Trump ?

De la même façon, le nouveau contrat de pétrole américain, livrable lui aussi en juin, valait encore un peu plus de 20 dollars lundi. Mais la panique pourrait se répéter de la même façon à l’échéance.

D’ici là, la même interrogation demeure : que va décider l’administration Trump, taxes ou même quotas ? Là aussi ce serait inédit, pour stopper le carnage dans le secteur pétrolier américain. Halliburton, le géant des services parapétroliers, vient d’annoncer un milliard de dollars de pertes.