Le climat est tendu en Haïti avec une défiance grandissante des citoyens, dont les forces de l’ordre, envers les autorités.

Lundi soir, des policiers ont volontairement incendié les stands du carnaval censé débuter dimanche. Ils réclament de meilleures conditions de travail et le droit à former un syndicat. Dans ce contexte et face à l’insécurité grandissante, la tenue du carnaval national n’est pas garantie.

« Ils nomment des bandits mais révoquent des policiers » : la défiance et colère des agents contre les autorités sont extrêmes. Défilant les visages masqués et tirant régulièrement en l’air avec leurs armes de services.

« Un agent débutant gagne 19 000 gourdes. Ca ne peut servir à rien. Quand j’habitais chez mes parents, avec ces 19 000 gourdes, j’achetais des bières, des baskets, des habits. Maintenant que j’ai une femme et des enfants, je suis toujours endetté : je n’ai pas payé les frais de scolarité de ma fille depuis cinq mois », détaille l’un d’eux.

Le Premier ministre démissionnaire Jean-Michel Lapin a qualifié l’incendie des stands du carnaval « d’actes barbares » qui rappellent « la violence aveugle des terroristes ». Des propos qui ne passent pas auprès des policiers manifestants.

« Il faut que ce Premier ministre se considère personnellement comme le premier terroriste du pays parce qu’il est en poste hors du cadre légal. La Constitution précise la durée limite pour liquider les affaires courantes.


Le Premier ministre dit que le carnaval est maintenu et commence dimanche
 ? Dans quel pays ? Dans leurs rêves seulement ! On ne sera pas responsable de ce qui se passera au Champ-de-Mars dimanche. »

Après les stands lundi, à l’issue de la manifestation mercredi, ce sont des véhicules et équipements destinés aux chars musicaux du carnaval qui ont été incendiés.