En Chine, plus de 75 000 personnes sont infectées par le coronavirus (Covid-19). Les autorités continuent de mettre la pression sur les citoyens qui critiquent la gestion de la crise. Mais Chen Siming, 56 ans, apostrophe régulièrement les autorités sur les réseaux sociaux.

Depuis une semaine, Chen Siming reçoit régulièrement la visite de la police dans son appartement. Des agents en uniforme lui demandent d’arrêter de poster sur Twitter des messages critiques envers le gouvernement. Avec son téléphone, il enregistre les échanges comme celui-ci : « Nous sommes venus vous dire qu’il faut que vous arrêtiez de tweeter. Si vous continuez de tweeter, il faudra que vous assumiez les conséquences de vos actes ».

Une vie en liberté surveillée

Aujourd’hui, Chen Siming vit en liberté surveillée. Il le sait, il risque la prison, mais cela n’entame pas son combat. Il veut continuer à écrire sur les réseaux sociaux. « Je tweete des informations pour montrer comment le gouvernement s’y prend pour nous empêcher de nous exprimer librement, car ils font tout pour contrôler l’opinion publique », dit-il.

Un avocat, Chen Qiushi, et un journaliste citoyen, Fang Bin, qui avaient dénoncé le manque de transparence dans la gestion de la prise en charge sur le coronavirus, sont portés disparus. Officiellement, ils ont été placés en quarantaine, mais ils seraient plus vraisemblablement détenus par les autorités.

Pour Chen Siming, les autorités sont fébriles, car l’épidémie ébranle le pouvoir chinois. « Les autorités craignent de voir la stabilité du pouvoir menacée. Alors, pour se maintenir en place, elles tentent de contrôler la situation en cachant la vérité sur l’épidémie de coronavirus », poursuit-il.

Chen Siming fait partie des signataires d’une récente pétition adressée aux plus hautes autorités de l’État. Elle réclame une plus grande liberté d’expression dans le pays.

Bolivie: le Tribunal suprême électoral invalide la candidature de l’ancien président Evo Morales au Sénat

Le Tribunal suprême électoral (TSE) de Bolivie a invalidé la candidature d’Evo Morales car l’ex-président, exilé en Argentine, ne remplit pas l’obligation de «résidence permanente» dans le pays, rapporte l’AFP. Evo Morales avait quitté la Bolivie pour le Mexique après sa démission en novembre, après des manifestations et sous la pression des forces armées, à la suite d’une élection présidentielle controversée. Il s’est ensuite réfugié en Argentine.

Afghanistan: les forces armées et les talibans s’accordent sur une trêve

Une période d’une semaine de réduction des combats démarrera demain samedi 22 février et pour une semaine, c’est l’accord qui a été conclu entre les talibans, les Etats-Unis et le gouvernement afghan, a annoncé le porte-parole du Conseil national de sécurité afghan.

Attentat de Hanau: les Allemands dans la rue contre le terrorisme d’extrême droite

Après la fusillade qui a neuf victimes mercredi soir à Hanau près de Francfort en Allemagne, l’Allemagne est sous le choc. Cette tuerie commise par un homme aux motivations racistes souligne un peu plus le danger de l’extrême droite en Allemagne. De nombreuses manifestations ont eu lieu jeudi soir à travers le pays et bien sûr dans la ville frappée par les attaques.

« Nazis raus », les Nazis dehors : l’ennemi est clair pour les quelque 5 000 manifestants rassemblés sur la place centrale de Hanau. Ils sont venus, et parmi eux de nombreux étrangers, pour rendre hommage aux victimes et montrer leur solidarité avec leurs proches.

« Nous sommes une ville, nous sommes solidaires. Bien sûr, ça ne ramène pas les victimes à la vie et ça ne console pas vraiment leurs proches. Mais ils voient que nous sommes là et c’est une bonne chose pour nous tous », nous explique une jeune femme.

C’est aussi le message qu’ont voulu faire passer les officiels qui ont pris la parole à commencer par le président de la République fédérale d’Allemagne Frank-Walter Steinmeier. « Nous sommes solidaires, nous voulons vivre ensemble et nous le montrons encore et toujours : c’est le remède le plus fort contre la haine », a-t-il lancé.

La répétition des attentats d’extrême droite inquiète

Le discours du président de la République a été perturbé par des manifestants qui critiquaient le manque d’efficacité de l’État dans la lutte contre l’extrême droite. « Nous avons vu ces derniers mois queles violences d’extrême droite augmentent, que le gouvernement ne fait pas énormément contre ça. Ça doit changer », déplore un jeune Turc présent dans la foule.

« Pour moi qui habite à Hanau, ce drame a montré une fois de plus que le terrorisme d’extrême droite peut frapper partout en Allemagne et j’ai l’impression que les autorités ne sont pas suffisamment efficaces, témoigne encore un jeune homme visiblement très ému. De telles attaques se reproduisent de plus en plus souvent. C’est vraiment trop fréquent et ça me rend très triste parce que ça n’est pas la société que je souhaite. Je ne veux pas que des personnes qui pètent les plombs se livrent à des tueries ».

Même si l’émotion l’emportait parmi la foule ce jeudi soir, la répétition des attaques d’extrême droite ou les menaces qu’elle inspire inquiète de plus en plus en Allemagne.

Nous avons été profondément choqués et horrifiés par cet acte sanglant, parce que cette double attaque est aussi une attaque envers notre démocratie et notre société solidaire. La communauté kurde en Allemagne n’attend pas uniquement des explications sur ce qui s’est réellement passé de la part des autorités et des forces de l’ordre. Elle souhaite aussi être consultée pour tenter de trouver ensemble des pistes pour renforcer la société démocratique.

Russie: le président Vladimir Poutine pris à partie sur son salaire par une habitante

C’est une scène inhabituelle en Russie : le président Vladimir Poutine pris à partie sur son salaire par une habitante de Saint-Pétersbourg, lors d’une cérémonie dans sa ville natale. La femme affirmant souffrir d’un handicap a interpellé le président russe devant les caméras et lui a notamment demandé comment elle pouvait vivre avec un revenu inférieur à 200 euros par mois.

 Sur les images tournées par l’agence russe Ria Novosti et diffusées sur les réseaux sociaux, Vladimir Poutine est de dos et ses propos sont à peine audibles.

Selon la retranscription de l’agence, la femme qui l’interpelle lui demande comment il est possible de s’en sortir avec une allocation mensuelle de moins de 11 000 roubles, environ 160 euros. « Je pense que c’est très difficile », concède alors le président russe, dont le revenu mensuel est 70 fois plus élevé.

Le dialogue se poursuit, et Vladimir Poutine sur la défensive explique à son interlocutrice, d’une part qu’il n’a pas le salaire « le plus élevé » dans le pays, et d’autre part que l’État « fait tout ce qu’il est en mesure de faire » pour venir en aide aux personnes les plus démunies. Référence aux différentes mesures annoncées le mois dernier pour redresser le pouvoir d’achat des Russes.

Vladimir Poutine n’a jamais été un adepte des bains de foule et en temps normal, ses sorties publiques sont soigneusement préparées pour lui éviter justement ce genre de confrontation.

La cérémonie organisée à Saint-Pétersbourg ce mercredi aura donc été une exception à la règle. Mais si les images ont déjà été largement diffusées sur les réseaux sociaux et sur le net, la principale chaîne de télévision russe a soigneusement évité de les montrer.