Le président américain Donald Trump et le vice-Premier ministre chinois Liu He ont signé ce mercredi 15 janvier le premier chapitre d’un accord commercial à la Maison Blanche. La trêve de la guerre commerciale engagée par Donald Trump au printemps 2018 est bien effective.

La cérémonie de signature a duré plus d’une heure. Donald Trump a distribué les compliments. Son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a parlé de grande victoire pour l’industrie et l’agriculture américaine. Il a même évoqué « un pas de géant » et a précisé que les États-Unis ne s’étaient pas engagés sur une nouvelle réduction des tarifs douaniers. « Cela n’aura lieu que s’il y a une phase 2 de l’accord », a-t-il annoncé.

Le vice-Premier ministre chinois Liu He a lui salué « l’importance de l’accord ». Il a également lu une longue lettre du président Xi Jinping adressée à son homologue américain.

Pas de nouveaux droits de douane

Pékin s’engage à augmenter de 200 milliards de dollars ses achats de produits américains sur une période de deux ans. Les produits agricoles, les services et l’énergie sont concernés. La Chine promet aussi de mieux protéger la propriété intellectuelle et de mettre un terme à la manipulation de sa monnaie.

En échange les États-Unis renoncent à imposer de nouveaux droits de douane sur les biens chinois, et diminuent de moitié ceux imposés le 1er septembre dernier sur 120 milliards de dollars de produits venus de Pékin. Ils passeront de 15 à 7,5 %. Les taxes de 25 % qui portent sur 250 milliards de marchandises chinoises resteront, elles, en place pour le moment.

Un accord encore incomplet

Donald Trump veut conserver un levier pour aborder la deuxième phase des négociations. Elle comprendra des sujets difficiles comme les transferts de technologies. Les États-Unis accusent la Chine de voler les technologies américaines.

L’accord n’aborde pas les questions de cybersécurité ni même le traitement des données informatique auxquels ont accès les entreprises chinoises. Une autre question épineuse demeure : celle des subventions accordées par Pékin notamment au secteur de l’acier et de la construction de panneaux solaires.

Les Américains estiment que ces aides d’État ont permis aux Chinois d’inonder les États-Unis avec des produits en dessous des prix du marché. Et qu’ils ont porté atteinte à l’industrie américaine. La phase 2 de l’accord, qui prendra un certain temps à être négociée, devrait aborder tous ces aspects. L’administration a déjà prévenu qu’elle ne pensait pas pouvoir aboutir avant les élections de novembre prochain.

Une victoire politique pour Trump en campagne

Le président américain ne manquera pas d’exploiter cette victoire politique pendant sa campagne après deux ans de guerre commerciale. Même s’il reste beaucoup à négocier. Cette victoire est essentielle à un moins d’un an de l’élection présidentielle.

Donald Trump avait affirmé au début de son mandat que les guerres commerciales étaient faciles à gagner. Il s’était engagé dans un bras de fer qui a finalement duré deux ans et coûté très cher à l’économie américaine.

Le secteur agricole a été durement frappé par ce conflit. Il a été visé directement par des mesures de représailles chinoises après l’imposition des taxes par les États-Unis. Par exemple, les exportations de soja américain vers la Chine se sont effondrées. Les fermiers, qui constituent un électorat crucial pour Donald Trump, commençaient à s’impatienter.

Dans l’industrie manufacturière, beaucoup d’ouvriers qui votaient autrefois démocrates ont porté Donald Trump à la Maison Blanche en espérant qu’il allait se battre pour eux. Ils ont également subi le conflit commercial engagé par le président. Les exportations de produits américains vers la Chine ont baissé de 11 % en 2019, soit une perte de 100 milliards de dollars.