Plusieurs cérémonies en la mémoire des passagers du vol PS752 abattu par un missile iranien la semaine dernière ont eu lieu aux quatre coins du Canada. Plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants de la communauté iranienne y ont participé. Un des rassemblements a eu lieu à Edmonton, la capitale de l’Alberta, où vivaient la moitié des passagers canadiens de ce vol.

La voix étranglée par l’émotion, plusieurs proches des victimes ont raconté des bribes de souvenirs de ceux et de celles qu’ils ne verront plus. Cette jeune étudiante se rappelle le soutien amical que lui apportait Mogan Daneshmand, une professeure en ingénierie de l’Université d’Alberta, son mari et ses deux filles.

« Ma seconde famille »

« Pedram, Mojgan, Darian et Dorina, c’était comme ma seconde famille. Ma famille de substitution loin de la maison. Ils étaient plein de vie, et toujours souriants. Ils faisaient preuve de gentillesse envers les autres », a témoigné la jeune fille la voix pleine de sanglots.

Justin Trudeau a lui aussi partagé ses sentiments avec l’assistance. « Les familles ont perdu ceux qu’ils aimaient et notre pays a perdu leur contribution, c’est une tragédie nationale, le pays entier est en deuil, a lancé le Premier ministre canadien. Cette tragédie n’aurait jamais dû avoir lieu. Je veux que vous sachiez que nous allons réclamer des comptes en votre nom pour obtenir justice. Nous allons collaborer avec nos partenaires pour nous assurer qu’une enquête en profondeur et transparente soit menée ».

Des inspecteurs canadiens en Iran

Deux enquêteurs canadiens du Bureau de la sécurité des transports, et six employés consulaires doivent arriver ce lundi en Iran.

Niger: le gouvernement confirme la mort de 89 soldats à Chinagoder

 Le Conseil national de sécurité nigérien vient de rendre publique une communication sur les événements tragiques du camp militaire de Chinagoder. Le gouvernement confirme le chiffre de 89 soldats tués lors des combats. Beaucoup de Nigériens n’ont pas compris ce long silence officiel sur le nombre de soldats tués.

Quatre jours après l’attaque du camp militaire de Chinagoder, à l’ouest du Niger, près de la frontière malienne, le Conseil national de sécurité a rendu un hommage aux 89 soldats morts officiellement lors des combats dans un communiqué lu à la radio publique nationale par le porte-parole du gouvernement, Zakaria Abdourahame. Le Conseil a réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme jusqu’à la victoire finale.

Soixante-dix-sept jihadistes ont été neutralisés à Chinagoder, selon Zakaria Abdourahame. La riposte des forces armées nigériennes, dit-on, a mis en déroute l’ennemi hors des frontières du Niger. Par la même occasion, un deuil de trois jours a été décrété à partir de ce lundi 13 janvier. Les drapeaux seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national.

L’opposition dénonce un manque de transparence

Dans l’opposition, certaines voies regrettent le manque de transparence dans la gestion de cette crise. « Nous sommes surtout choqués que sur un sujet extrêmement grave, le gouvernement du Niger ait procédé par la manipulation de l’information. C’est le sursaut des Nigériens, c’est leur résistance. Le refus de la banalisation de cette catastrophe qui a fait que le gouvernement a été obligé de reconnaître ce bilan de 89 militaires qu’il a enterrés dans des conditions irrespectueuses de leur sacrifice. Jusqu’au bout, ils ont caché la vérité. Jusqu’au bout, ils ont voulu banaliser, faire comme si de rien n’était, explique l’opposant Ibrahim Yacouba, qui dirige le Front patriotique. Il est temps que le gouvernement du Niger se remette en cause. Si nous sommes vraiment dans une démocratie, le président doit tirer les conséquences de son échec sécuritaire ».

En raison du deuil décrété, le chef suprême des armées, Mahamadou Issoufou, fera un aller-retour au sommet de Pau en France. L’information a été confirmée de source officielle.

En provenance du Mali

De source bien informée, le président Mahamadou Issoufou ne manquera pas de poser la problématique de l’insécurité dans le nord du Mali. Depuis le début de la crise malienne, le Niger a toujours fait de cette question une affaire de politique intérieure. En effet, tous les malheurs qui ont été enregistrés aux frontières nord de la région de Tillaberi et de Tahoua proviennent, dit-on, des zones de Kidal, Akabar et Tabankort au Mali.