L’année 2019 a été riche en avènements et en surprises dans le monde du sport, avec la consécration mondiale des Springboks d’Afrique du Sud, la fin de la domination américaine en basket, la suprématie de Simone Biles… 2019 a aussi été marquée par la mort tragique d’Emiliano Sala. Retour sur les dix événements sportifs majeurs de l’année.
• Football – Emiliano Sala, la tragédie
« C’est un Argentin, qui ne lâche rien… » La Beaujoire chante toujours la gloire de l’attaquant disparu brutalement en début d’année. Emiliano Sala est mort le 21 janvier, deux jours après son transfert du FC Nantes à Cardiff City. Le buteur n’était pas très enclin à rejoindre le club gallois, mais la transaction s’est faite malgré tout. Il ne jouera pourtant jamais pour les Bluebirds. Après avoir fait ses adieux aux Canaris, Emiliano Sala a pris place à bord d’un avion de tourisme direction Cardiff. L’appareil disparaîtra au-dessus de la Manche. Dans un dernier message audio, le joueur évoquait ses craintes quant à l’état de l’avion. L’épave sera localisée le 3 février, avec à l’intérieur le corps du buteur argentin. Emiliano Sala avait 28 ans. La dépouille du pilote, David Ibbotson, n’a pas été retrouvée.
• Rugby – L’Afrique du Sud règne sur le monde
Après 1995 et 2007, les Springboks ont remporté leur troisième titre de champions du mondede rugby à XV le 2 novembre en battant l’Angleterre en finale au Japon (32-12). À la dérive il y a à peine deux ans, la sélection sud-africaine a retrouvé de sa superbe avec John « Rassie » Erasmus aux commandes et des joueurs aussi talentueux que Pieter-Steph du Toit, élu meilleur joueur du Mondial, et Cheslin Kolbe. Dans un pays miné par les tensions raciales, le sacre des Springboks a une résonance particulière. Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’Afrique du Sud, en est le symbole. « J’espère que ce que nous avons fait montrera aux Sud-Africains qu’ensemble, nous pouvons réaliser de grandes choses. Nous t’aimons, Afrique du Sud, et nous pouvons tout faire si nous travaillons ensemble », a déclaré Kolisi après la consécration des Boks.
• Basket – Les Toronto Raptors, première franchise canadienne championne NBA
En 73 saisons (dont 3 de BAA), jamais la NBA n’avait compté de champion venant d’un autre pays que les États-Unis. C’est désormais de l’histoire ancienne. Le 13 juin, les Toronto Raptors sont devenus champions NBA en battant les Golden State Warriors au sixième match des finales (4-2). Emmenée par leur coach Nick Nurse, le Congolo-Espagnol Serge Ibaka, le capitaine Kyle Lowry, l’ailier camerounais Pascla Siakam, l’expérimenté Marc Gasol et bien sûr la star Kawhi Leonard (qui finira MVP des finales), la franchise de l’Ontario a eu raison de la bande à Stephen Curry, qui restait pourtant sur trois sacres (2015, 2017 et 2018) sur les quatre dernières saisons. « Depuis le premier jour où je suis arrivé à Toronto, j’étais fixé sur l’objectif d’écrire l’Histoire. Et c’est ce que nous avons fait », s’est félicité Leonard, parti aux Los Angeles Clippers depuis.
• Football – Liverpool décroche sa 6e Ligue des champions
Un an après avoir échoué face au Real Madrid, le FC Liverpool a remporté la Ligue des champions pour la 6e fois de son histoire, le 1er juin. Si les Reds ont échoué dans la course au titre en Premier League face à Manchester City, la Coupe aux grandes oreilles, elle, ne leur a pas échappé. Le trio Mané-Firmino-Salah a encore fait des merveilles. Avant de battre Tottenham en finale (2-0, buts de Mohamed Salah et Divock Origi), Liverpool a réussi l’exploit de renverser le FC Barcelone en demi-finales. Après une défaite 0-3 au Camp Nou, les protégés de Jürgen Klopp ont accompli un miracle en l’emportant 4-0 à Anfield au match retour (doublés de Divock Origi et Georginio Wijnaldum). Le club de la Mersey est le troisième plus titré de l’histoire de la C1 derrière le Real Madrid (13 titres) et l’AC Milan (7 titres).
• Tennis – Rafael Nadal de retour au top
En 2018, Rafael Nadal avait certes triomphé à Roland-Garros, mais son corps avait affiché d’inquiétants signes d’usure, avec plusieurs abandons et la perte du statut de numéro un mondial au profit du revenant Novak Djokovic. L’année 2019 est celle du retour en grâce. S’il n’a rien pu faire face au Serbe en finale de l’Open d’Australie, l’Espagnol s’est rattrapé en glanant son 12e Roland-Garros contre Dominic Thiem en juin. Début septembre, le « Taureau de Manacor » venait à bout de Daniil Medvedev après cinq heures d’un combat d’anthologie en finale de l’US Open. Et fin novembre, il a remporté la première édition de la nouvelle Coupe Davis avec l’Espagne. Le Majorquin de 33 ans termine l’année numéro un mondial avec dans sa besace 19 victoires en Grand Chelem, soit une de moins que Roger Federer,
• Boxe – Ruiz démolit Joshua avant la revanche
Ce devait être une formalité. Détenteur de la ceinture IBF des poids lourds depuis avril 2016, puis des ceintures IBO et WBA depuis avril 2017 et sa victoire contre Wladimir Klitschko, Anthony Joshua était censé ne faire qu’une bouchée d’Andy Ruiz Jr le 1er juin à New York, pour son premier combat hors du Royaume-Uni. Son adversaire américano-mexicain, 1m88 pour 122 kilos, a pourtant provoqué un séisme en détrônant le Britannique. Absent, incapable de répliquer aux coups de massue de Ruiz, Joshua s’est effondré et a perdu par KO technique au 7e round, pour une surprise aussi sonnante que la défaite de Mike Tyson face à James « Buster » Douglas en 1990. Six mois plus tard, la revanche prévue contractuellement a eu lieu en Arabie saoudite le 7 décembre, et Anthony Joshua, plus affûté et concentré, a repris aux points les titres à un Andy Ruiz Jr hors de forme (presque 129 kilos sur la balance).
• Basket – La Team USA s’est effondrée
Avant le début de la Coupe du monde en Chine (du 31 août au 15 septembre), les plus vives inquiétudes accompagnaient l’équipe des États-Unis. Les stars de la NBA ont décliné l’invitation, préférant leur franchise au maillot étoile. D’autres, blessées, étaient indisponibles. Certaines, enfin, ont tout simplement craint la défaite d’une équipe bien moins clinquante que lors des Jeux olympiques. Le sélectionneur Gregg Popovitch avait donc à sa disposition un groupe très loin des standards habituels de la Team USA. Et le pire arriva. Avant même d’entrer en compétition, les Américains ont subi leur première défaite depuis 2006, lors d’un match amical face à l’Australie. Et en quarts de finale du tournoi, la Team USA, déjà passée tout près de la correctionnelle plus tôt, a été scalpée par la France(89-79). Une première depuis une demi-finale de Mondial perdue face à la Grèce 13 ans plus tôt. Également battus par la Serbie en match de classement, les États-Unis ont fini à la 7e place, le pire résultat de leur histoire.
• Gymnastique – Simone Biles seule au monde
La reine Simone Biles n’est pas vraiment du même monde que nous. À 22 ans, l’Américaine est un peu plus entrée dans l’Histoire du sport du côté de Stuttgart, en Allemagne, où se tenaient les Championnats du monde de gymnastique (du 4 au 13 octobre). Sur le sol allemand, la gymnaste a brillé comme jamais. Le concours général individuel, le concours général par équipes, la poutre, le saut de cheval, le sol : rien, elle n’a absolument rien laissé à la concurrence ébahie devant ses performances. Pour la première fois, Simone Biles a remporté toutes les médailles d’or possible. Et la quadruple championne olympique de Rio en a profité pour effacer le Biélorusse Vitali Scherbo des tablettes en devenant la gymnaste (hommes et femmes confondus) la plus titrée de l’histoire des Mondiaux avec désormais 26 médailles, dont 19 en or. Et dire que d’après son coach Laurent Landi, la championne « se fout des records » car « elle est jeune encore »…
• Formule 1 – Lewis Hamilton surpasse Juan Manuel Fangio et talonne Michael Schumacher
La supériorité de Lewis Hamilton, le pilote de Mercedes, a encore été écrasante cette année lors du Championnat du monde de Formule 1. Titré pour la première fois en 2008, le Britannique a depuis ajouté cinq autres sacres en six ans de 2014 à 2019, ne laissant échapper la couronne qu’en 2016 à Nico Rosberg. Cette année encore, le pilote de 34 ans a remporté 11 Grands Prix sur 21. Sextuple champion du monde, le voilà devant l’Argentin Juan Manuel Fangio et ses cinq titres. Désormais, Lewis Hamilton a un défi : égaler Michael Schumacher. Celui que l’on surnommait le « Baron Rouge » est encore le maître avec ses sept titres de champion du monde (deux avec Benetton, cinq avec Ferrari) et ses 91 victoires (84 pour Hamilton). La place de leader absolu de « Schumi » sera en grand danger la saison prochaine face à l’appétit insatiable de Lewis Hamilton.
• Football – Les Américaines au sommet
Elles étaient arrivées en France avec le statut de favorites. Elles n’ont pas flanché. Si les Américains ne parviennent pas à se hisser au niveau des meilleures nations sud-américaines et européennes, les Américaines, elles, sont sans rivales dans le « soccer ». Championnes du monde en titre, les « Stars and Stripes » ont conservé leur titre en battant notamment la France, le pays-hôte, en quarts de finale (2-1), les Anglaises en demi-finale (2-1) et enfin les Pays-Bas, champions d’Europe en titre, en finale (2-0). La superstar Alex Morgan a laissé la lumière à Megan Rapinoe, incontournable sur le terrain (Meilleure joueuse et Meilleure buteuse du tournoi, lauréate du prix de Meilleure joueuse de la FIFA et du Ballon d’Or féminin 2019) et porte-voix de la lutte contre les discriminations et pour les droits des femmes.
Laissez un commentaire