L’achat de devises taxé à hauteur de 30%, les tarifs de l’eau, du gaz et de l’électricité gelés durant six mois, l’exportation de produits agricoles davantage imposée : le nouveau gouvernement argentin de centre gauche multiplie les mesures économiques pour tenter d’endiguer la crise.
«Nous cherchons à apaiser l’économie argentine», a déclaré mardi 17 décembre le ministre de l’Économie, Martin Guzman, en annonçant, une semaine après avoir pris ses fonctions, les mesures d’urgence économique transmises au Parlement. Parmi elles, figurent la taxation à hauteur de 30% de l’achat de devises étrangères ainsi que le gel des tarifs des services publics pendant six mois.
Ces mesures entreront en vigueur dès qu’elles seront adoptées par le Parlement, a précisé Martin Guzman, qui était jusqu’à très récemment un des collaborateurs à l’université de Columbia de New York du prix Nobel d’Économie Joseph Stiglitz.
Le panorama économique de la troisième puissance d’Amérique latine est assez sombre. Outre une contraction du PIB de 3,1% prévue en 2019 par le FMI, l’année devrait se terminer avec une inflation de 55% environ, un taux de pauvreté autour de 40% et le chômage à 10,4%.
Parallèlement à la taxation de l’achat de devises, Martin Guzman a confirmé que le contrôle des changes mis en place par le gouvernement précédent du libéral Mauricio Macri restait en vigueur. Concrètement, depuis la fin octobre, les Argentins ne peuvent acheter que 200 dollars par mois à des fins d’épargne.
«Nous avons besoin de décourager l’épargne en dollars, (monnaie) que nous ne produisons pas», a expliqué le ministre, qui entend, en revanche, supprimer les impôts sur l’épargne en pesos argentins. Méfiants vis-à-vis de leur monnaie, réputée peu stable, la plupart des Argentins préfèrent épargner en dollars et à l’étranger.
Selon les derniers chiffres de la Banque centrale, les réserves internationales s’élèvent à 43,7 milliards de dollars, soit 19 milliards de moins que l’an dernier.
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