La trêve commerciale sino-américaine a fait grimper les cours du pétrole, des céréales et des oléagineux depuis vendredi. Mais cette embellie pourrait être de courte durée.
Les marchés de matières premières ont réagi favorablement à l’annonce de l’accord préliminaire entre Pékin et Washington. Les cours du pétrole, du soja, des céréales ont bondi depuis vendredi. Les États-Unis mettent fin à l’escalade, ils renoncent à taxer plus lourdement 160 milliards de dollars de produits chinois. En échange Donald Trump et son secrétaire d’État au commerce disent avoir obtenu une augmentation de 200 milliards de dollars de leurs exportations vers la Chine, dont 40 à 50 milliards pour les seuls produits agricoles américains.
Scepticisme devant les chiffres américains
Pourtant le scepticisme l’emporte chez les analystes devant ces chiffres. Ils pourraient être un simple effet d’annonce, car en 2017, avant le déclenchement des hostilités commerciales, les États-Unis n’exportaient que 27 milliards de dollars de produits agricoles vers la Chine. Michel Portier le PDG d’Agritel observe que « les Américains commentent énormément cet accord, mais les Chinois très peu… Quand bien même les Chinois s’engageraient à ces montants, qu’en serait-il en réalité, sachant qu’ils ont déjà réduit de 15 millions de tonnes leurs importations de soja, à cause de la fièvre porcine ? On demande à voir », conclut cet expert. La hausse des cours pourrait donc être de court terme, les fonds spéculatifs rattrapant simplement leurs paris baissiers en rachetant des contrats de céréales et de soja.
Les grèves en France paralysent les expéditions de blé
Les marchés agricoles européens sont en hausse pour d’autres raisons. Même s’il y a un effet d’entraînement entre la Bourse de Chicago et celle de Paris, c’est moins l’accord sino-américain que la mauvaise récolte de colza et d’huile de palme qui fait rebondir les cours du colza en Europe. Quant au blé, ce sont les fortes pluies qui suscitent des craintes pour la prochaine récolte et le conflit social au sujet des retraites en France qui inquiète les exportateurs. Ils ont beaucoup de grains à charger, mais la grève les prive de trains, d’éclusiers sur les fleuves et de dockers dans les ports.
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