Les incendies qui ravagent l’est de l’Australie depuis mi-octobre gagnent du terrain. Canberra, la capitale, est désormais recouverte d’un épais brouillard toxique, ce qui inquiète la population.

L’est de l’Australie connaît depuis trois mois des incendies particulièrement dévastateurs, dont les causes pourraient être liées à une sécheresse prolongée ainsi qu’au réchauffement climatique. Depuis le début de la semaine, les pompiers luttent contre plus de 140 feux de brousse qui ne cesse de gagner du terrain. Après Sydney, c’est maintenant Canberra qui doit faire face aux incendies. Ce dimanche matin, les habitants de la capitale australienne ont pu constater des nuages toxiques au-dessus de leurs têtes.

Les flammes menacent la « bush city »

À mesure que les flammes ravagent une partie du pays, l’inquiétude se fait ressentir auprès des habitants. Thomas Lefèvre, un vigneron vivant à Canberra depuis vingt ans, commence à s’inquiéter face à ces feux incontrôlables qui s’étendent sur plus de 40 000 hectares à une cinquantaine de kilomètres de la ville.

« Canberra se targue d’être la bush city, c’est-à-dire la capitale du bush, donc la ville est vraiment entourée par la forêt. En 2003, il y a eu des incendies qui ont ravagé une certaine partie de la ville, à tel point qu’il pleuvait des braises incandescentes et c’est l’une des seules fois où nous étions prêts à évacuer. Aujourd’hui, on sait que c’est aussi une possibilité ».

Pour cet habitant, les menaces sont bien réelles. « C’est une épée de Damoclès qui pèse sur la tête de tout le monde ». Thomas Lefèvre confirme que tout le monde à Canberra est anxieux : « les commerçants, les voisins, les gens dans la rue et à juste titre ».

Privilégier le confinement malgré la chaleur

Face à cette épaisse fumée entourant Canberra, les médias locaux recommandent aux habitants d’éviter de sortir chez eux si ce n’est pas nécessaire. « La fumée est maintenant plus épaisse qu’elle ne l’était ce matin et on sent dans l’air l’odeur du feu d’eucalyptus », explique Thomas Lefèvre.

Mais face à des températures élevées, ce n’est pas forcément évident de rester à l’intérieur, précise cet habitant de Canberra, car il fait très chaud. « Aujourd’hui, il a fait 32 degrés et la semaine prochaine les températures risquent de grimper à 38 degrés ».

Les services météorologiques ont averti que ces incendies sont parfois trop importants pour être éteints en ce moment et près d’une cinquantaine de renforts venus des États-Unis et du Canada ont été envoyés par avion au cours de ces derniers jours.

L’ampleur des zones dévastées cette année est sans commune mesure avec les années précédentes. Environ deux millions d’hectares sont déjà partis en fumée, soit l’équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse, 700 maisons ont aussi été détruites et six personnes sont mortes depuis le début des incendies, au mois de septembre.