Plus d’un mois après le début des manifestations antigouvernementales réprimées dans le sang en octobre, des affrontements opposent une nouvelle fois forces de l’ordre et contestataires à Bagdad. Selon l’AFP, ces violences font suite à un accord conclu entre les dignitaires religieux et politiques irakiens. Explications.
Les tirs d’armes automatiques ont de nouveau retenti à Bagdad. Il est cependant difficile d’affirmer avec certitude s’il s’agit de simples tirs de sommation, ou s’ils sont dirigés vers la foule.
La confusion est totale. Les affrontements ont lieu en centre-ville, à une centaine de mètres de l’emblématique place Tahrir occupée par les manifestants.
Pour les en déloger, les forces de l’ordre lancent des gaz lacrymogènes qui se mélangent à l’épaisse fumée noire des pneus de voiture que brûlent les protestataires.
Ils cherchent ainsi à brouiller la vision des forces anti-émeutes pour ne pas être pris pour cible. Résultat, l’air est irrespirable, chargé d’un cocktail toxique qui fait suffoquer.
Lula libéré, le Brésil divisé
À peine libéré, Lula a fait un discours devant ses partisans ce samedi 9 novembre. Après un an et demi loin de leur leader, les sympathisants du Parti des travailleurs ont réaffirmé leur soutien à l’ancien président brésilien, au syndicat des métallurgistes, son fief historique, près de Sao Paulo. Le pays mené par Jair Bolsonaro apparaît plus divisé que jamais.
« Ici, le peuple de Lula, prêt au combat. » C’est une foule dense et rouge qui a accueilli l’ancien président brésilien devant le syndicat des métallurgistes au lendemain de sa libération sur décision de la Cour suprême.
Depuis sa remise en liberté – toute relative pour l’instant -, Luiz Inacio Lula da Silva apparaît habillé en noir et réaffirme son innocence. « Pendant 580 jours, dit-il, je me suis préparé mentalement, parce que je voulais prouver que même en prison, je dormais avec la conscience tranquille. »
Galvanisé par la foule, qui le porte au sens propre comme au figuré, Lula s’en est pris samedi au gouvernement actuel. Pour Rafael, encarté au Parti des travailleurs, le Brésil a besoin du retour de cette figure de la gauche : « Lula, avant tout, c’est un génie politique », explique-t-il.
« C’est un homme qui a une grande stratégie et un homme qui peut réellement redresser le Brésil et apporter quelque chose de plus pour le monde. Il l’a déjà fait une fois et je suis convaincu qu’il pourra de nouveau le faire. »
« Lula devrait être en taule »
Retournez directement à la case prison ! Tel est en revanche le message des quelques milliers de partisans du président Bolsonaro, qui sont allés clamer leur indignation samedi aussi, à Sao Paulo, sur une grande avenue, peu après le discours politique de l’ancien président au syndicat des métallurgistes.
Un professeur d’allemand venu lancer quelques jurons bien sentis à l’encontre de l’ancien chef d’État socialiste : « Lula devrait être en taule. »
« Mais on n’est plus pressé. Lula ne représente plus rien politiquement », ajoute-t-il. Et d’asséner : « Lula c’est une blague. Il a fait faillite. Le communisme, c’est terminé au Brésil. »
« Je suis de retour » répète-t-il, un retour qu’attendaient impatiemment ses partisans, à l’image d’Eliana, qui a fait la route depuis l’État de Rio : « Je suis très heureuse, pleine de joie, contente que le peuple brésilien se réconcilie avec lui-même. Lula est l’âme du peuple. »
Lors de son discours, Lula s’en est pris à Sergio Moro, le juge qui l’a condamné pour corruption avant d’être nommé ministre de la Justice par Jair Bolsonaro.
Traité de « canaille » par Lula, Sergio Moro a répliqué qu’il ne répondrait pas à des criminels, qu’ils soient en prison ou en liberté. Et lorsque Lula a affirmé qu’il était « de retour », les manifestants pro-Bolsonaro se sont dit prêts à lui barrer la route.
« Le drapeau brésilien ne sera plus jamais rouge »
« Mais non, il va pas revenir ! C’est un psychopathe. Il est fou ! Il va pas bien dans sa tête. Il ne va jamais revenir au pouvoir. Le drapeau brésilien ne sera plus jamais rouge. Plus jamais ! », s’emballe Evangéline, une retraitée venue manifester contre Lula.
Le camp pro-Bolsonaro veut maintenant faire pression sur le Congrès pour qu’il abroge l’article du Code pénal qui a permis à Lula de recouvrer la liberté.
D’ici là, les passions politiques vont continuer à se déchaîner. Alors que ses ennuis avec la justice ne sont pas terminés, Lula partira bientôt en tournée dans le pays et a promis une « annonce au peuple brésilien » dans les vingt jours.
L’ONU doit s’impliquer dans le choix du prochain dalaï lama, selon Washington
Les Etats-Unis craignent une mainmise de la Chine dans le choix du successeur de l’actuel dalaï lama, âgé de 84 ans, ce qui permettrait à Pekin d’étouffer les rêves d’autonomie de l’Himalaya.
Les États-Unis souhaitent que l’ONU s’implique rapidement dans le choix du prochain dalaï lama afin d’empêcher la Chine de peser sur le processus de désignation, a estimé vendredi un haut responsable américain qui a récemment rencontré le chef spirituel tibétain en exil. “J’espère que l’ONU se penchera sur la question”, a affirmé Sam Brownback, l’ambassadeur américain chargé de la liberté religieuse, à son retour à Washington après voir rencontré à Dharamsala (Inde) le dirigeant âgé de 84 ans.
“Je vais vivre encore 15 ou 20 ans”
Le charismatique 14e dalaï lama a ralenti son rythme de déplacements autrefois soutenu et a été hospitalisé en avril pour une infection pulmonaire, mais il se veut rassurant sur son état de santé. “Je vais vivre encore 15 ou 20 ans, je survivrai au gouvernement chinois”, a ainsi affirmé le prix Nobel de la paix à Sam Brownback, selon l’émissaire américain. Les militants tibétains et Pékin savent que la mort de Tenzin Gyatso, le plus célèbre moine bouddhiste de la planète, pourrait porter un coup d’arrêt à la quête d’autonomie de la région himalayenne. Les autorités chinoises pourraient alors se charger d’identifier son successeur, dans l’espoir de désigner quelqu’un plus enclin à accepter la mainmise de Pékin.
Les moines tibétains choisissent traditionnellement le dalaï lama à travers une quête rituelle qui peut prendre plusieurs années, avec un comité itinérant qui recherche des signes qu’un jeune enfant puisse être la réincarnation du dernier chef spirituel. L’actuel dalaï lama, qui vit en exil en Inde depuis qu’il a fui le Tibet lors d’une insurrection ratée en 1959, pourrait décider d’un processus non traditionnel qui empêcherait la Chine d’avoir son mot à dire : il pourrait choisir lui-même, de son vivant, son successeur, peut-être une fille, ou décréter qu’il est le dernier dalaï lama.
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