La Fédération internationale de football (FIFA) a annoncé ce 30 septembre 2019 que le club gallois de Cardiff devra payer au FC Nantes 6 des 17 millions d’euros du transfert du joueur argentin Emiliano Sala, décédé le 21 janvier dans un accident d’avion.
Cardiff City devra finalement payer en partie pour le transfert d’Emiliano Sala, même si le footballeur argentin n’a jamais porté les couleurs du club gallois. Ainsi en a décidé la Fédération internationale de football (FIFA), a-t-elle annoncé ce 30 septembre 2019.
L’attaquant de 28 ans est décédé dans un tragique accident d’avion le 21 janvier, deux jours après que les autorités du football aient validé son transfert du FC Nantes, en France, au pays de Galles.
Dans ces circonstances très particulières, la Commission du Statut du Joueur de la FIFA a « établi que le Cardiff City FC devait payer au FC Nantes la somme » de 6 millions d’euros.
Prochain épisode devant le Tribunal arbitral du sport ?
Cette somme correspond « au premier versement dû dans le cadre de l’accord conclu entre les parties le 19 janvier 2019 pour le transfert du joueur Emiliano Sala », précise la FIFA. Les deux clubs s’étaient mis d’accord, avant la tragédie, sur une indemnité totale de 17 millions d’euros pour le départ de Sala.
Le Cardiff City FC et le FC Nantes étaient entrés en conflit peu après que le petit avion transportant Sala et son pilote se soit abîmé dans la Manche.
La FIFA avait appelé les deux parties à trouver un terrain d’entente. En vain. La bataille judiciaire pourrait même se poursuivre devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, si Nantais et/ou Britanniques décident de saisir le TAS.
L’entraîneur maison Alberto Salazar a été suspendu quatre ans, lundi, pour infraction aux règlements sur le dopage. Depuis, l’équipementier américain Nike menace d’être rattrapé par le scandale, son PDG étant même cité dans le jugement.
Injections trop importantes d’acides aminés (qui favorisent la combustion des graisses), expériences avec de la testostérone, documents médicaux falsifiés… L’enquête de l’agence américaine antidopage (USADA) a mis au jour une série de dérapages de l’entraîneur d’athlétisme le plus célèbre du monde.
Moins attendu, le nom du PDG de Nike lui-même, Mark Parker, apparaît dans le document produit par un panel d’arbitres indépendants, qui a rendu la décision appliquée par l’USADA.
Il en ressort que le dirigeant était en copie de plusieurs courriers électroniques l’informant de l’avancée des recherches d’Alberto Salazar et de son équipe du Nike Oregon Project (NOP).
Le NOP a été créé en 2001 par le triple vainqueur du marathon de New York pour relancer l’élite de la course de fond aux Etats-Unis.
Dans un courriel daté de 2011, Alberto Salazar explique, notamment au PDG de Nike, avoir injecté pour un test, à l’un des entraîneurs du NOP, un litre d’un mélange d’acides aminés et de dextrose (glucose), une dose nettement supérieure aux règles de l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Deux ans plus tôt, dans un autre courrier électronique envoyé à Mark Parker, le Dr Jeffrey Brown, qui collabore au NOP, évoque des expériences menées avec de la testostérone sous forme de gel.
Dans une réponse, le PDG écrit qu’il “serait intéressant de déterminer la quantité minimale d’hormone masculine requise pour déclencher un test positif”.
Sollicité par l’AFP, Nike n’a pas donné suite. Dans une réaction transmise au Wall Street Journal, l’équipementier explique que “Mark Parker n’avait aucune raison de croire que le test ne suivait pas les règles dans la mesure où un médecin y participait”.
Officiellement, ces essais répondaient à l’inquiétude de l’entraîneur, alerté d’une possible contamination de ses athlètes à la testostérone par une personne extérieure, qui aurait appliqué le gel à leur insu.
“Pour Mark, Alberto cherchait à empêcher que ses athlètes soient dopés”, a expliqué un porte-parole de Nike au WSJ.
– Du côté des athlètes –
Mardi, l’action Nike a abandonné 1,75% soit un peu plus que le marché new-yorkais (-1,28%), au lendemain d’une séance qui l’avait vue clôturer sur le prix le plus élevé de son histoire.
Depuis plusieurs trimestres, le groupe publie des résultats scintillants, portés par sa réorientation vers la vente en ligne et ses bonnes performances sur le marché chinois.
L’affaire Salazar risque-t-elle de ternir le tableau?
“L’histoire de Nike est pleine d’exemples de soutien à des (athlètes) dopés, à des fédérations favorisant le dopage”, a lancé mardi, depuis son compte Twitter, l’ancienne coureuse de fond Lauren Fleshman, qui fut sponsorisée par le marque à la virgule durant plus de neuf ans, jusqu’en 2012.
“Ils font semblant de ne rien voir même quand il est clair qu’il y a quelque chose de pourri”, a-t-elle ajouté. Ils mettent des +swooshs+ (la virgule, symbole de Nike) sur des bombes à retardement. Et quand elles explosent, Nike est souvent le dernier à couper les ponts.”
En 2012, Nike a officiellement soutenu Lance Armstrong immédiatement après la publication d’un rapport accablant de l’USADA visant le coureur cycliste et son équipe, avant de le lâcher quelques jours plus tard.
En juin 2016, l’équipementier a également maintenu son contrat avec la joueuse professionnelle de tennis Maria Sharapova, suspendue deux ans pour dopage.
Nike entretenait là son image d’entreprise se tenant aux côtés des athlètes, qu’il s’agisse de Kobe Bryant, accusé de viol en 2003, ou Tiger Woods, pris dans un scandale d’adultère en 2009.
En septembre 2018, l’équipementier a aussi fait grand bruit –mais pour un tout autre genre d’affaire– en choisissant pour une campagne publicitaire majeure le footballeur américain Colin Kaepernick. Ce dernier avait lancé un mouvement de boycott de l’hymne américain en signe de protestation contre les violences policières visant les Noirs, ce qui lui avait valu d’être attaqué par Donald Trump.
“Nike doit rendre des comptes publiquement”, a estimé Lauren Fleshman, qui participa à trois championnats du monde sur 5.000 m. “Si vous faites des pubs sur des mères qui cartonnent (allusion à un spot avec Serena Williams) mais que vous suspendez des femmes enceintes sans salaire (…), c’est un problème.”
Elle faisait apparemment aux pénalités infligées aux athlètes sous contrat lorsqu’elles étaient enceintes, politique sur laquelle Nike est finalement revenu en mai dernier.
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