Le cours du pétrole a grimpé en flèche ces dernières heures sur les marchés. Plus 10% en Asie, conséquence de la poussée de fièvre au Moyen-Orient après l’attaque de drones sur deux sites pétroliers saoudiens, samedi. Dimanche, le président Donald Trump, emboîtant le pas à son secrétaire d’État a désigné la République islamique sans la nommer et s’est dit prêt à riposter, sous n’importe quelle forme, alors même que Téhéran dément tout implication.

Les marchés asiatiques qui ouvrent les premiers, avant Londres puis New York ont réagi assez violemment aux déclarations du président américain. « Les États-Unis sont prêts à riposter », « Nous attendons que l’Arabie saoudite nous dise qui ils estiment être le coupable », déclarait hier sur Twitter, Donald Trump. On a vu le cours du baril de brent par exemple grimper jusqu’à + 20% avant de retomber pendant la séance.

De telles envolées sont sans précédent depuis 1991, c’est-à-dire depuis la guerre du Golfe.

Les investisseurs asiatiques sont très nerveux car cette région est une grande consommatrice de brut saoudien : la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée et Taiwan absorbent quotidiennement 4 millions de barils saoudien, or la production du royaume a été amputée de plus de 5 millions de barils depuis l’attaque de samedi sur deux de ses principaux sites d’exploitation.

Il y a quelques heures, Donald Trump a autorisé le recours aux réserves stratégiques américaines. Un geste là aussi très fort. Les États-Unis, qui ont longtemps été dépendants du pétrole du Moyen-Orient, sont aujourd’hui en mesure de calmer les marchés, un rôle traditionnellement imparti à l’Arabie saoudite.

Les hausses observées ces dernières heures sont spectaculaires mais n’oublions pas que sur le fond, il existe des marges de manœuvres considérables: il suffirait de lever les sanctions contre le Venezuela et bien sûr l’Iran, pour retrouver très vite une offre très étoffée. Là encore cela dépend de Washington.