L’opposition russe a maintenu son appel à manifester ce samedi 3 août dans le centre de la capitale russe. Manifestation pour des « élections libres », non autorisée, qui pourrait donner lieu à de nombreuses arrestations.

C’est une manifestation sans leader ou presque. La plupart des dirigeants de l’opposition qu’ils soient ou non candidats aux élections de septembre, ont en effet été incarcérés et condamnés à des peines de prison allant de 10 à trente jours. La seule personnalité de l’opposition qui n’est pas en détention est Lioubov Sobol, une jeune avocate de 31 ans, qui est en grève de la faim depuis que sa candidature a été rejetée. Cette proche d’Alexeï Navalny est restée libre au motif qu’elle s’occupe d’un enfant en bas âge.

Alexeï Navalny a été condamné à trente jours de prison avant même la manifestation interdite de samedi dernier, les autres figures de l’opposition ont été condamnées après cette manifestation. Parmi elles, il y a notamment Dmitri Goudkov, Ilya Yachine, ou en encore Ivan Jdanov. Il y a eu la semaine dernière plus de 1 400 arrestations et cette semaine les autorités multiplié les mises en garde contre cette nouvelle manifestation interdite.

Inculpés pour « troubles massifs »

La pression policière et judiciaire ne concerne pas seulement les meneurs de la contestation : ce sont plusieurs dizaines de personnes qui sont restées en prison après les arrestations massives de samedi dernier. Trois d’entre elles sont poursuivies pour « violences » à l’encontre de la police ce qui pourrait leur valoir jusqu’à cinq années de prison. Et cinq autres sont inculpés pour organisation de « troubles massifs » : la peine encourue est encore plus lourde, jusqu’à 15 années de détention.

Sur les réseaux sociaux, le nombre de personnes ayant déclaré leur intention de participer à la manifestation est plus élevé encore que lors des derniers rassemblements. Malgré les condamnations, malgré les arrestations, l’opposition a maintenu son appel à manifester. Mais elle a changé de mode opération. Il n’y aura un point de rassemblement comme la semaine dernière devant la mairie de Moscou, mais plusieurs tout au long de ce que l’on appelle ici l’anneau des boulevards. Ce qui pourrait compliquer la tâche des forces de police.


Les États-Unis sortent du traité de désarmement INF conclu avec la Russie

Les États-Unis sortent officiellement vendredi 2 août du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 avec la Russie, ouvrant la voie à une nouvelle course aux armements.

« Le traité INF[FNI en français] nous a été utile, mais il ne fonctionne que si les deux parties le respectent », a indiqué récemment le nouveau chef du Pentagone Mark Esper. « Les États-Unis vont respecter le traité et toutes leurs obligations jusqu’au 2 août, après quoi nous ferons ce qui est dans notre intérêt », a-t-il précisé devant les élus du Sénat.

La procédure de retrait, côté américain, a été enclenchée au mois de février dernier. Côté russe, Vladimir Poutine a ratifié le 3 juillet la suspension de la participation de son pays et faute d’évolution, le retrait des deux pays provoque la fin du traité INF. Celui-ci, en abolissant l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5 500 km, avait permis l’élimination des missiles balistiques SS20 russes et Pershing américains déployés en Europe.

Même si les Européens ont exprimé leurs inquiétudes sur le risque d’une nouvelle course aux armements en Europe, l’Otan a approuvé officiellement la position américaine, invoquant le missile russe 9M729 qui, selon les Occidentaux, viole le traité INF. Moscou dément, insistant sur le fait que son nouveau missile a une portée maximale de « 480 km ».

La fin de ce traité, signé en 1987 par le président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, arrange bien Washington, comme le notait le mois dernier l’ancien ministre américain de la Défense Ash Carter. « D’un point de vue militaire, et non politique, ce n’est pas si mal que ça », remarquait-il lors d’une conférence au centre d’études Council on Foreign Relations.

La Chine en ligne de mire

En fait, le Pentagone se réjouit de pouvoir moderniser son arsenal pour contrer la montée en puissance de la Chine, qui cherche à affirmer sa suprématie militaire en Asie. « La plus grande partie de l’arsenal chinois est composé de missiles de portée intermédiaire et nous devons nous assurer que nous avons les mêmes capacités si par malheur nous devions entrer en conflit avec eux un jour », soulignait ainsi Mark Esper.

Avec la fin du traité INF, il ne restera plus qu’un seul accord de désarmement bilatéral hérité des années 1990 : le traité Startqui arrive à échéance en 2021. Interrogé par l’agence Interfax, Mikhaïl Gorbatchev se montre pessimiste. Pour l’ancien dirigeant soviétique, la fin du traité INF constitue une « menace pour la sécurité non seulement en Europe, mais aussi dans le reste du monde. »

Guterres appelle les deux pays à ne pas oublier les leçons du passé

Le secrétaire général des Nations unies a appelé les deux pays à ne pas oublier les leçons du passé. « Le traité INF est un accord essentiel qui aide à la stabilité de l’Europe et qui a mis fin à la guerre froide. Aujourd’hui, le monde va perdre un outil précieux contre la guerre nucléaire. Les deux parties devraient éviter l’escalade et se mettre d’accord sur un nouveau traité pour le contrôle des armements », a estimé Antonio Guterres.

Pour Quentin Lopinot, chercheur associé au Centre d’études stratégiques et internationales basé à Washington, si la fin du INF n’entraînera pas nécessairement de nouvelle course aux armements, il n’existera plus, en revanche, de garde-fous permettant de s’en prémunir. « A ce moment-là, un développement d’arsenaux se ferait davantage en Asie qu’en Europe », prédit-il.

Washington a promis de ne pas déployer de nouveaux missiles nucléaires en Europe, mais n’a fait aucune promesse sur le déploiement d’armes conventionnelles.

Une planète potentiellement habitable découverte dans un nouveau système solaire

Une équipe internationale d’astronomes a annoncé jeudi 1er août avoir découvert un nouveau système solaire qui comprendrait une planète potentiellement habitable.

Cette incroyable découverte a été faite grâce aux données fournies par le satellite TESS de la Nasa, en orbite depuis le mois d’avril dernier. Il a déjà identifié plusieurs dizaines d’exoplanètes, mais celle-ci est sans doute la plus intéressante.

Située à 31 années-lumière de la Terre, elle fait partie d’un système solaire composé d’une naine rouge, petite étoile en phase de refroidissement, et de deux autres planètes. Ces dernières, très proches de leur soleil, sont trop chaudes en surface pour pouvoir être habitables.

En revanche, GJ 257d – comme l’ont baptisée les astrophysiciens -, se situe à une bonne distance et si elle dispose d’une atmosphère suffisamment dense, la température à sa surface pourrait être propice à la présence de l’eau liquide, élément indispensable pour le développement de la vie.

Selon les chercheurs, si une forme de vie existe effectivement sur cette planète, elle pourrait être détectable avec la prochaine génération de télescopes.

Arabie saoudite: les femmes autorisées à voyager sans l’accord de leur tuteur

Les femmes saoudiennes seront désormais autorisées à obtenir un passeport et à voyager à l’étranger sans devoir obtenir l’accord préalable d’un «tuteur» de sexe masculin, a annoncé jeudi le gouvernement à Riyad.

Cette nouvelle règle s’appliquera aux femmes âgées de 21 ans ou plus. Jusqu’à présent, les femmes en Arabie saoudite doivent obtenir la permission d’un de leur « tuteurs » (mari, père ou autre parent de sexe masculin) pour se marier, renouveler leur passeport ou sortir du pays.

Un système qui revient à assimiler les Saoudiennes à des mineures toute leur vie durant et dénoncé par les organisations de défense des droits des femmes. « Un passeport sera délivré à tout ressortissant saoudien qui en fera la demande » indique le quotidien gouvernemental Umm Al Qura qui cite une décision de l’exécutif.

Cette mesure est la dernière en date d’une série de dispositions assouplissant le carcan dans lequel sont confinées les femmes, initiées par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

La plus emblématique de ces réformes a été celle permettant aux femmes de conduire une voiture mise en oeuvre en juin 2018. Les femmes ont également été autorisées récemment à assister à des matches de football, à accéder à des emplois autrefois strictement réservés aux hommes, voire à créer des entreprises.

Des réformes toutefois insuffisantes aux yeux des critiques, qui soulignent que le système de «tutorat» en vertu duquel les hommes ont pratiquement tous les pouvoirs sur leurs parents de sexe féminin est encore loin d’être aboli. Les défenseurs des droits de l’homme, dont la quasi-totalité est en prison en Arabie Saoudite ou en exil, soulignent aussi que ces réformes impulsées par le jeune prince Mohammed ben Salman pourraient n’être qu’une façade.