L’administration de Donald Trump va pouvoir se servir des 2,5 milliards de dollars venus du Pentagone pour construire le mur à la frontière avec le Mexique. Le président a salué “une grande victoire pour le mur” sur Twitter.
La Cour suprême américaine a autorisé vendredi l’utilisation par l’administration Trump de 2,5 milliards de dollars venus du Pentagone pour construire le mur à la frontière avec le Mexique, une décision saluée par le président des États-Unis.
“Wow! Grande victoire sur le mur”, s’est tout de suite félicité, sur Twitter, le locataire de la Maison Blanche. “La Cour suprême des États-Unis a renversé l’injonction d’une cour inférieure, autorisant le mur à la frontière sud de continuer”, a-t-il poursuivi.
En mai dernier, un juge fédéral avait provisoirement bloqué la décision de Donald Trump d’utiliser 2,5 milliards de dollars de fonds venus du Pentagone pour le mur qu’il souhaite ériger à la frontière sud des États-Unis. Le président avait invoqué l'”urgence nationale” afin de pouvoir recourir à des fonds destinés à l’armée pour faire avancer sa construction en contournant le refus du Congrès de le financer. Pour une majorité des juges de la Cour suprême – qui a basculé dans le camp conservateur – les plaignants ne peuvent contester l’attribution de ces fonds car “le gouvernement a fait, à ce stade une démonstration suffisante” du bien-fondé de leurs arguments.
Le mur, la promesse phare de Donald Trump
Mais les opposants au mur frontalier ne comptent pas en rester là et l’octroi des fonds ne pourrait être que temporaire. L’ACLU, la puissance organisation des libertés civiques, a rapidement réagi vendredi, annonçant, dans un communiqué, une initiative auprès d’une Cour d’appel afin de “rétablir le blocage permanent de la construction d’un mur frontalier qui utilise des fonds militaires non autorisés”. “Les populations à la frontière, l’environnement et la séparation des pouvoirs dans notre Constitution seraient touchés de manière permanente si Trump venait à s’en sortir avec le pillage de fonds militaires pour un mur frontalier xénophobe que le Congrès a refusé,” a dit Dror Ladin, avocat de l’ACLU.
Le bras de fer au sujet des fonds destinés à la construction du mur avait provoqué en début d’année la fermeture partielle de l’administration fédérale pendant 35 jours, une durée record. Le mur, censé endiguer l’immigration clandestine d’Amérique centrale, est la promesse phare de Donald Trump.
Italie : Matteo Salvini bloque 135 migrants sur un navire des garde-côtes
“Je ne donnerai aucune autorisation de débarquer avant d’avoir reçu l’engagement de l’Europe d’accueillir tous les migrants à bord”, a déclaré vendredi Matteo Salvini.
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, exige une nouvelle fois un accord de répartition européen avant de laisser débarquer 135 migrants secourus jeudi soir et désormais bloqués sur un navire des garde-côtes italiens, le Gregoretti. “Je ne donnerai aucune autorisation de débarquer avant d’avoir reçu l’engagement de l’Europe d’accueillir tous les migrants à bord. Voyons s’ils passent des paroles aux actes. Moi je ne cède pas”, a déclaré vendredi Matteo Salvini.
Lundi, le président français Emmanuel Macron avait annoncé un accord entre 14 pays européens pour mettre en œuvre un “mécanisme de solidarité” pour répartir les migrants secourus en Méditerranée. Ces déclarations avaient provoqué la colère de Matteo Salvini, parce qu’Emmanuel Macron avait précisé qu’il faudrait toujours que les migrants débarquent d’abord en Italie.
Secourus par une vedette des gardes côtes italiens
Les migrants du Gregoretti se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune, signalée par des pêcheurs tunisiens pour la première et par des pêcheurs italiens pour la seconde, le jour où plus de 110 autres migrants ont disparu dans un naufrage au large de la Libye.
Les pêcheurs italiens ont raconté être restés 24 heures auprès de l’embarcation qu’ils avaient repérée dans la nuit de mercredi à jeudi à 50 milles nautiques de Malte, pour porter assistance et rassurer la cinquantaine de migrants à bord dans l’attente des secours. “Nous leur avons donné de l’eau, des crackers (…). Nous sommes restés en contact permanent avec les garde-côtes (italiens), mais Malte n’a jamais répondu”, a expliqué à la presse Carlo Giarratano, capitaine du bateau de pêche, à son retour jeudi matin au port de Sciacca, dans l’ouest de la Sicile. Finalement, une vedette des garde-côtes italiens est arrivée de l’île de Lampedusa pour les secourir et les transférer sur le Gregoretti, où ils ont rejoint les autres migrants secourus dans la soirée.
Beaucoup de navires d’ONG retenus par des enquêtes judiciaires ou administratives
Mercredi, la police et les garde-côtes italiens avaient secouru 77 personnes, des femmes et des mineurs pour plus de moitié, qui étaient partis de Libye trois jours plus tôt et ont tous été conduits à Lampedusa. Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux barques sont arrivées de Tunisie avec un total de 34 personnes à bord, dont une douzaine d’enfants. Jeudi, la marine maltaise a pour sa part secouru et conduit à La Valette 76 migrants retrouvés sur une embarcation qui prenait l’eau. Et vendredi, le plus petit pays de l’UE a encore accueilli 67 autres migrants retrouvés sur une embarcation en détresse.
Tous ces départs ont eu lieu en l’absence de navires d’ONG : beaucoup sont encore retenus par des enquêtes judiciaires ou administratives. L’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea-Eye est reparti jeudi de Majorque, l’Open Arms de l’ONG espagnoleProactiva Open Arms est en escale à Syracuse et l’Ocean Viking, le nouveau navire de SOS Méditerranée, s’approchait vendredi du détroit de Gibraltar.
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