Des activistes ont manifesté vendredi à Londres contre la présence sur la plateforme d’hébergement de vidéos d’images violentes avec des armes.

Une vingtaine de femmes, couvertes de faux sang, ont manifesté vendredi devant les locaux de YouTube à Londres, accusant la plateforme de contribuer à l’essor des attaques à l’arme blanche en hébergeant des vidéos violentes. “On est là pour montrer à YouTube qu’ils ont du sang sur les mains”, a déclaré Elaine Donnellon, 43 ans, cofondatrice du mouvement Operation Shutdown, lancé il y a dix semaines et rassemblant des femmes et hommes endeuillés par la multiplication des attaques au couteau.

L’association plaide une révision du système de signalement

En cause : des vidéos publiées par YouTube et réalisées sur de la musique “drill”, un courant du hip hop extrêmement populaire auprès des jeunes Londoniens mais pointé du doigt pour ses textes violents à l’imagerie guerrière. 

Avec ces vidéos, “YouTube favorise la promotion et la glorification d’armes illégales comme les pistolets, les couteaux, les machettes” et permet la diffusion de “menaces de les utiliser pour mutiler, torturer ou tuer”, a dénoncé Operation Shutdown, qui plaide pour une révision du système de signalement des vidéos, trop lent à son goût.

YouTube, intermédiaire entre gangs ?

YouTube servirait aux gangs rivaux pour communiquer, selon Lucy Martindale, 29 ans, qui a grandi “entourée de gangs” à Brixton, dans le sud de Londres, et a perdu “plus de dix proches”. Selon l’Office des statistiques nationales (ONS), 285 personnes ont été tuées par arme blanche entre avril 2017 et mars 2018 en Angleterre et au Pays de Galles, soit un triste record depuis le début de la publication de ces chiffres en 1946. Un quart de ces victimes étaient des hommes âgés de 18 à 24 ans.

Une jeune Norvégienne meurt de la rage après avoir secouru un chiot aux Philippines

Une jeune Norvégienne de 24 ans, qui s’était occupée d’un chiot trouvé sur le bord de la route pendant un séjour aux Philippines, est morte de la rage.

Une Norvégienne de 24 ans est morte cette semaine de la rage, après avoir été mordue aux Philippines par un chiot qu’elle avait secouru, a annoncé sa famille. En vacances avec des amis en février aux Philippines, Birgitte Kallestad avait trouvé le chiot sur le bord de la route lors d’une balade en scooter.

“Birgitte a mis le chiot dans un panier et l’a ramené à la maison. Elle l’a nettoyé, soigné et, pour sa plus grande joie, il a repris des couleurs. Ils jouaient avec le chiot dans le jardin”, a expliqué la famille dans un communiqué envoyé jeudi soir. “Au bout d’un moment, le chiot a commencé à mordiller comme le font les chiots. Il attrapait les doigts quand ils jouaient”, a-t-elle précisé. La jeune femme, elle-même employée dans un hôpital, s’est sentie mal après son retour en Norvège et a été placée en soins intensifs à l’hôpital de Førde, où elle est morte lundi soir.

Un premier décès en plus de deux siècles

Selon l’Institut norvégien de santé publique, le dernier cas avéré de rage contracté par un humain sur le territoire métropolitain norvégien remonte à 1815, et à 1826 pour un animal. Selon la famille, personne dans le groupe d’amis n’avait été vacciné contre la rage. “Notre chère Birgitte adorait les animaux. Notre crainte, c’est que cela se reproduise, pour des personnes ayant un cœur aussi gros que le sien”, ont souligné les proches.

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 59.000 personnes chaque année dans le monde meurent de cette maladie transmissible par des animaux. Plus de 99% des victimes sont concentrées en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

Burkina : retour des deux otages en France samedi, hommage national mardi aux Invalides pour les deux militaires tués

L’Élysée a précisé que c’est Emmanuel Macron qui a ordonné l’opération spéciale qui s’est soldée par la libération de quatre otages et la mort de deux soldats français.

Emmanuel Macron accueillera samedi les deux ex-otages français, ainsi que l’ex-otage sud-coréenne, libérés au Burkina Faso dans la nuit de jeudi à vendredi, à leur retour en France, prévu à Villacoublay samedi à 17 heures, a annoncé l’Élysée. Il sera accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées Florence Parly et du général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées.

Un hommage national mardi aux Invalides

Mardi, le chef de l’État présidera aux Invalides une cérémonie d’hommage national aux deux commandos de Marine tués dans l’opération de libération des otages, a ajouté la présidence. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces spéciales françaises ont libéré quatre otages – deux Français, une Américaine et une Sud-coréenne – lors d’une intervention “complexe” dans le nord du Burkina Faso, au cours de laquelle deux militaires français ont été tués.

Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales, membres du prestigieux commando Hubert de la Marine nationale, ont été tués lors de l’opération. L’Élysée a précisé que c’est le président de la République qui a pris la décision, jeudi en fin de journée, d’ordonner l’opération spéciale, ce qui lui revient en tant que chef des armées.

“Insécurité totale” dans la région

Vendredi, lors d’un déplacement à Rennes, Jean-Yves Le Drian a fait part d'”une réaction de soulagement”, “mais aussi une grande tristesse, parce que deux soldats des forces spéciales ont payé de leur vie l’action qu’ils ont menée avec leurs camarades pour libérer ces otages”. L’armée française a par ailleurs précisé que l’assaut avait été donné pour éviter le transfert des otages aux djihadistes du groupe Katiba Macina. Florence Parly a indiqué que l’Américaine et la Sud-coréenne étaient otages “depuis 28 jours” et “personne n’avait connaissance de leur présence”.

“Pour l’instant, on n’a pas d’éléments particuliers, mais dans cette région, il y a une insécurité totale dans laquelle pénètrent à la fois des groupes terroristes, des groupes de trafiquants, parfois des revendications ethniques. Parfois tout se mélange et les uns vivent aux crochets des autres et réciproquement”, a encore expliqué à l’AFP le ministre des Affaires étrangères.

Washington remercie Paris

Les États-Unis ont adressé vendredi leurs “remerciements” à la France pour la libération “saine et sauve” d’une otage américaine lors de cette opération. “Je présente mes plus sincères condoléances aux familles des soldats français tués pendant l’opération”, a ajouté le responsable du département d’État américain chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, sur Twitter.


International

Los Angeles : plus d’un millier d’armes saisies chez un particulier

La police de Los Angeles a découvert plus d’un millier d’armes modernes ou remontant à la guerre de Sécession (19ème siècle) dans une maison d’un quartier huppé de la ville. Il aura fallu plus de 15 heures et une trentaine de membres des forces de l’ordre pour fouiller la maison, ont indiqué les autorités.

Plus d’un millier d’armes à feu de tous calibres, ainsi qu’un énorme stock de munitions, ont été saisis mercredi dans une habitation d’un quartier huppé de Los Angeles, a indiqué la police américaine.

Un arsenal complet, des armes de collection aux fusils semi-automatiques

Les images diffusées par la police montrent les armes – fusils semi-automatiques, de chasse ou à pompe, revolvers et pistolets de différents calibres – alignées dans l’allée de la maison cossue, située près du célèbre Sunset Boulevard, dans le quartier de Holmby Hills.

La police locale et l’agence fédérale chargée du contrôle des armes, des explosifs, du tabac et de l’alcool (ATF) ont perquisitionné la maison après avoir reçu un renseignement anonyme selon lequel un homme y vendait des armes “hors du cadre de son permis de port d’arme”, selon un communiqué de l’ATF.

“C’était le paradis des collectionneurs”, a assuré une source policière en décrivant la découverte. Selon des médias locaux, certaines des armes saisies sont modernes, mais d’autres ont plus de cinquante ans, et certaines seraient même des antiquités remontant à la guerre de Sécession (1861-1865). 

Plus de 15 heures pour dénicher toutes les armes

“Je n’avais jamais vu autant d’armes en 31 ans de carrière”, a relevé le porte-parole de la police, se disant encore plus surpris de les découvrir dans un quartier huppé. Il aura fallu plus de 15 heures et une trentaine de membres des forces de l’ordre pour fouiller la maison où étaient entreposées les armes, les recenser et les évacuer, ont indiqué les autorités. Outre cet arsenal, les agents ont découvert “un grand nombre de matériel et d’outils servant à fabriquer des armes”, a indiqué l’agence fédérale. 

Collectionneur ou vendeur d’armes ?

Le propriétaire de l’arsenal, Girard Damien Saenz, 57 ans, se trouvait chez lui et a été arrêté. Il risque des poursuites pour infraction à la loi californienne sur “le transport, la vente, le don ou le prêt d’un fusil d’assaut”, a indiqué Chris Ramirez, porte-parole de la police de Los Angeles. Girard Saenz a été remis en liberté jeudi matin contre une caution de 50.000 dollars (soit 44.500 euros).

Selon Ginger Coburn, porte-parole de l’ATF, Girard Damien Saenz dispose bien d’un permis de collectionneur, qui ne fixe pas de limite à la quantité d’armes qu’il détient. Mais un tel permis n’autorise pas à faire commerce d’armes à feu, a-t-elle souligné. Les enquêteurs sont encore en train d’examiner les preuves avant de décider de la nature des éventuelles accusations qui seront retenues, a déclaré la porte-parole.  

Un lien avec la famille du milliardaire J. Paul Getty ?

L’imposante demeure est située dans les collines de Los Angeles, à proximité de la célèbre Playboy Mansion fréquemment visitée par les touristes, et à moins de deux kilomètres de la villa de Jay-Z et Beyoncé. La maison appartient à Cynthia Beck, qui a eu plusieurs enfants lors d’une liaison avec Gordon Getty, fils du milliardaire J. Paul Getty. Selon les médias locaux, Cynthia Beck possède avec Girard Damien Saenz plusieurs biens immobiliers.

La Chine va répliquer après la hausse des droits de douane aux États-Unis

Après l’entrée en vigueur des droits de douane à 25% sur 200 milliards de dollars d’exportations chinoises, Pékin a annoncé vendredi qu’elle allait “prendre de nécessaires mesures de représailles”. Néanmoins les négociations pour parvenir à un accord commercial se poursuivent entre les deux pays.

La Chine a indiqué vendredi qu’elle allait prendre des mesures de représailles, quelques minutes après l’entrée en vigueur aux États-Unis de nouveaux droits de douane punitifs sur certains produits chinois.

Des droits de douane en hausse sur les produits chinois et américains

À minuit heure de Washington (06h01 heure française), l’administration américaine a officiellement porté de 10% à 25% les droits de douane sur 200 milliards de dollars d’exportations chinoises vers les États-Unis. Cette hausse avait été suspendue en janvier par Donald Trump pour laisser une plus grande sérénité à des pourparlers sur le commerce, alors que les deux puissances sont embourbées depuis l’an dernier dans des différends qui menacent l’économie mondiale.

Mais le président américain a décidé de la remette au goût du jour, arguant que les discussions n’allaient pas assez vite et doutant de la bonne foi des négociateurs chinois. “La Chine le regrette profondément, et n’aura d’autre choix que de prendre de nécessaires mesures de représailles”, a indiqué le ministère chinois du Commerce dans un bref communiqué, sans préciser les mesures en question.

Des négociations toujours d’actualité

En dépit de ces droits de douane punitifs qui menacent l’issue des discussions,Washington et Pékin vont poursuivre vendredi leurs négociations pour tenter d’arracher un accord commercial. “Nous espérons que les États-Unis et la Chine iront l’un vers l’autre et travailleront ensemble à la résolution des problèmes existants par la coopération et la consultation”, a ajouté le ministère du Commerce.

Jeudi, les négociations ont repris à Washington dans un climat d’apaisement relatif, Donald Trump estimant toujours “possible” un accord cette semaine. Il a aussi révélé avoir reçu une “belle lettre” de son homologue chinois, avec lequel il doit s’entretenir par téléphone, à une date non dévoilée.

Chelsea Manning, l’ex-informatrice de WikiLeaks, libérée après deux mois de prison

L’ancienne analyste militaire Chelsea Manning a été libérée jeudi après avoir passé deux mois en prison pour avoir refusé de témoigner sur WikiLeaks et Julian Assange devant un grand jury. Pour cette raison, elle pourrait retourner rapidement en prison.

L’ex-analyste militaire américaine Chelsea Manning, détenue depuis deux mois pour avoir refusé de témoigner contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, a été libérée jeudi mais pourrait retourner en prison dès la semaine prochaine, a annoncé son groupe de soutien.

Incarcérée pour avoir refusé de témoigner sur WikiLeaks

Le 8 mars, Chelsea Manning avait été incarcérée pour outrage à la justice après avoir refusé de témoigner devant un grand jury chargé d’enquêter sur WikiLeaks et son fondateur, à qui elle avait transmis en 2010 une masse de documents confidentiels.

Sa libération est intervenue à l’expiration des 62 jours de détention que lui avait infligés le grand jury, a expliqué son groupe de soutien, The Sparrow Project. “Malheureusement, avant même sa sortie, Chelsea a reçu une nouvelle citation à comparaître. Ce qui signifie qu’elle doit se présenter devant un autre grand jury le jeudi 16 mai”, a indiqué The Sparrow Project, citant l’équipe de défense de Chelsea Manning. 

Chelsea Manning, un soutien d’Assange

“Chelsea va continuer de refuser de répondre aux questions”, ce qui pourrait lui valoir de retourner derrière les barreaux, a ajouté le groupe de soutien. Outils-clés de la justice américaine, les grands jurys, collectifs de citoyens tirés au sort, sont chargés d’enquêter dans la plus grande confidentialité dans le cadre des affaires pénales fédérales les plus sérieuses. 

Le 11 avril, Julian Assange a été arrêté à l’ambassade d’Equateur à Londres, où il était réfugié depuis sept ans, suite à une demande d’extradition des États-Unis. Dans la foulée, le ministère américain de la Justice a révélé que l’Australien de 47 ans avait été inculpé un an plus tôt par le grand jury devant lequel Chelsea Manning a refusé de témoigner.

Sept ans de prison et une transition

Chelsea Manning avait été condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale pour la fuite d’environ 750.000 câbles diplomatiques et informations militaires, qui avait plongé les États-Unis dans l’embarras. Sa peine avait été commuée par le président Barack Obama et elle avait été libérée en mai 2017 après sept ans de prison, durant lesquels elle avait entamé sa transition vers le sexe féminin. Chelsea Manning, née garçon sous le prénom de Bradley, est aussi devenue une icône des personnes transgenres.